Top of the Lake Part1

(Sundance Channel) mini-série en 7 parties à partir du 18 mars
Top Of The Lake s01e01

En écrivant une présentation le week-end dernier pour Top of the Lake, je ne m’attendais pas à découvrir le premier épisode si vite ! C’était sans compter sur une avant première de cette partie initiale via itunes et disponible depuis lundi. La perspective de devoir attendre la deuxième partie environ trois semaines ne m’a pas arrêté, loin de là, et j’ai donc plongé dans les eaux de ce lac Néo-Zélandais dès hier soir !

Tout débute avec Tui, agée de 12 ans, trouvée un matin à moitié immergée dans un lac. A l’infirmerie de son établissement scolaire, on découvre qu’elle est enceinte et on la conduit ensuite au commissariat. Pour mener l’enquête auprès d’elle, on fait appel à l’inspectrice Robin Griffin (Elisabeth Moss), actuellement en vacances dans la région pour veiller sur sa mère, dans une ville où tout le monde se connait…

Après un court générique sobre et graphique, Jane Campion nous fait suivre celle par qui tout va commencer alors qu’elle quitte sa maison sur son vélo. En quelques plans tous aussi magistraux les uns que les autres (dont un travelling sublime sur le profil de la jeune métis alors qu’elle pédale nonchalamment), on comprends brutalement que ce qui se dévoile sous nos yeux est de toute beauté. Sans noircir le tableau (ce qui est pourtant si tentant lorsqu’il s’agit d’un polar mystérieux) et en s’appuyant sur des décors de la région de Moke Lake à couper le souffle (ça aide forcément…), Campion nous révèle un récit simple mais intriguant qui se construit sur un faux rythme.

Le sériephile assimile aussi très vite que Top of the Lake va grandement s’appuyer sur un trio d’acteurs marquants. Elisabeth Moss, la Peggy de Mad Men, est ici une flic à la peau dure, très vite malmenée par ce retour aux sources non désiré. Holly Hunter fascine en seulement quelques scènes dans le rôle d’une gourou illuminée. Enfin l’écossais Peter Mullan est parfait en mafieux local au tempérament imprévisible.

Tout n’est pas mis en place dans cette première partie et malgré une fin qui se conclue sur un rebondissement très relatif, on sent bien que l’ensemble est conçu comme un vaste film et moins comme un récit destiné à ménager des débuts et des fins.
Au delà du polar, c’est une oeuvre très centrée sur la femme qui se devine. Entre l’enfant déjà enceinte, l’héroïne déracinée, le groupe de femmes en perdition menée par la foudroyée GJ et la mère âgée de Robin, Jane Campion (seule femme ayant obtenu la Palme d’or à Cannes au passage !) se concentre sur un ensemble très féminin confronté à une représentation masculine pour l’instant très caricaturale !

Top of the lake (Sundance) posterJe ne vais pas me ronger les ongles en attendant la suite mais Top of the Lake est incontestablement un bel objet et constitue un beau début pour Sundance Channel !

Visuels : Top of the Lake / Sundance Channel