[Rétro 2013] Banshee

(Cinemax) saison 1 de 10 épisodes et saison 2 en cours
banshee-cinemax

Pour ce troisième post de ma rétrospective 2013, je ne pouvais faire plus en phase avec l’actualité ! Il se trouve en effet que Banshee reprend dès ce soir sur Cinemax pour une seconde saison qui sera attendue au tournant. Car Banshee, c’est un peu l’outsider que personne n’attendait ! Il faut dire que Cinemax (petite soeur d’HBO) n’avait pas éblouit grand monde jusqu’ici. Avec Strike Back et Hunted qui étaient toutes deux des coproductions avec la BBC, la chaîne n’avait pas vraiment su se faire un nom.
Tout cela change pourtant avec Banshee sur laquelle HBO déléguait un certain Alan Ball (True Blood) et 2014 s’annonce encore plus impressionnant avec l’arrivée d’un certain Steven Soderbergh aux manettes de sa série intitulée The Knick qui verra un autre certain Clive Owen dans le rôle principal ! On ne verra plus alors Cinemax de la même manière…

Tout comme Utopia, dont je vous parlais cette semaine, Banshee avait été diffusée en tout début d’année (du 11 janvier au 15 mars). Je vous en parle car Banshee est la série que j’ai le plus recommandé tout au long de l’année par la suite ! Dans les divers dîner entre amis, il arrive toujours ce moment ou chacun y va de sa dernière trouvaille sérielle et je citais invariablement Banshee. Il faut dire que pour les raisons évoquées ci-dessus, nous étions peu à l’avoir suivie (ce qui me permettait de me la jouer un peu forcément…) et puis son cocktail particulier d’action à suspense pour une série de genre relativement modeste m’avait épaté, il faut bien le reconnaître.
Alors que 2013 est désormais derrière nous, il me parait évident de rendre hommage à une série astucieuse à tout point de vue.

Tout commence alors que nous sommes projetés sur les pas d’un mystérieux homme tout juste sortit de prison. Après quelques recherches, il retrouve son ancienne compagne dans une petite ville (fictive) de Pennsylvanie dénommée Banshee. Elle y a refait sa vie avec un autre homme devenant au passage mère de deux enfants. Mais cela n’arrête pas notre étrange héros qui trouve même le moyen d’usurper l’identité du tout nouveau shérif de la ville après une sordide bagarre de bar…


Si vous ne connaissez pas encore la série et que vous venez de lire ce petit pitch, vous vous dites peut être que tout cela semble bien capilotracté ! Si vous ajoutez à cela une course poursuite un rien grandiloquente dans le pilote, vous obtenez une série qui n’a visiblement peur de rien. Sauf que dans le cas d’une série de genre comme Banshee, cela va avoir tout son sens !
Si la série est encadrée par les expérimentés Alan Ball et Greg Yataines, elle est surtout une création d’un duo d’écrivains (qui ont également rédigé l’intégralité des scripts de la première saison). Jonathan Tropper et David Schickler étaient avant cela complètement étrangers à la télévision. Leur personnage est un antihéros primaire qui n’a pas grand chose pour lui si ce n’est une grosse ténacité. En devenant shérif à contre emploi, il va s’imposer en usant d’une spécificité pourtant peu avantageuse : un caractère colérique par toujours maîtrisé. Par extension, la série regorge de personnages particulièrement énervés qui s’expriment sans ménagement. Vous me direz qu’on s’attend à cela s’agissant d’une série de genre. Oui, mais non, car cela prend des proportions exceptionnelles dans Banshee. A tel point que l’on trouve le reste de la production actuelle subitement très fade…

Les auteurs glissent dans Banshee un choc des cultures. Il s’agit d’une petite ville, avec sa colonie amish et une réserve indienne. Et pourtant elle est la cible de malfrats très équipés. Ils trouvent également dans cette première saison le juste milieu entre trames limitées à l’épisode et un suspense général bien distillé tout au long de la saison.

Pour mettre en images tout cela, Yataines qui réalise le pilote (il est également producteur exécutif) instaure une ambiance aux tons bleu/vert qui donne un côté très froid à la série pour ne pas dire hostile. Le téléspectateur ne retiendra toutefois qu’une certaine maestria pour représenter les étreintes sexuelles particulièrement longues et surtout une préférence pour le combat à mains nues. On assiste au moins à deux reprises à ce qu’il faut bien qualifier de scène d’anthologie dans le registre du free fight. La première scène dans le troisième épisode est si marquante qu’elle laisse haletante et bouleverse fondamentalement la manière dont on aborde la série. Du grand Art !

Dans le rôle principal, le néo-zélandais Antony Starr (Lucas Hood) est une trouvaille. On aurait tort de réduire son jeu à certains regards de chien battu car il se révèle toujours à l’aise tout au long de la saison. Autour de lui, les seconds rôles sont tous intéressants. Ivana Miličević (Carrie) et Lili Simmons (Rebecca) se révèlent bien plus complexes que leur simple plastique déjà très séduisantes. Frankie Faison (Sugar) et Hoon Lee (Job) constituent des wing-men peu probables mais qui s’avèrent très réussis. Enfin Ulrich Thomsen (Proctor) et Ben Cross (Rabbit) sont de formidables opposants à sang froid prêts à exploser.

Avec un double penchant sexuel et violent assumé, beaucoup la classeront sous la bannière qui arrange bien du guilty pleasure ! Je trouve pour ma part que c’est bien trop réducteur. Banshee était une oeuvre compliquée à mettre en scène pour qu’elle ne soit pas ridicule. Le petit tour de force qu’elle réalise en cette première saison mérite d’être signalé à sa juste valeur.

Visuel & Vidéo : Banshee / Cinemax

Pour parcourir toute la sélection de cette rétrospective 2013, c’est ici que ça se trouve !

Et pour en savoir plus sur les épisodes de Banshee commentés sur ce blog, suivez le tag !

6 commentaires sur « [Rétro 2013] Banshee »

  1. Raaah cette fois on est d’accord ! Je suis fan de cette série et je pense attendre que la saison 2 soit complètement diffusée pour m’offrir un joli marathon riche en émotions ! 😉

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  2. je ne peux qu’approuver ! J’ai moi-même un billet sur Banshee dans les tuyaux, j’ai pas encore commencé la saison 2, mais la première m’a laissée un super souvenir !
    Du punch, du trash, du WTF, de l’empathie, et comme tu le mentionnes « Le téléspectateur ne retiendra toutefois qu’une certaine maestria pour représenter les étreintes sexuelles particulièrement longues et surtout une préférence pour le combat à mains nues ». Comme dirait l’autre : c’est pas faux ! 😛

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