Fargo s01e10 « Morton’s fork »

(FX) saison 1 (10 épisodes) terminée ! pas de saison 2 annoncée pour l’instant –
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Voilà, cette saison de Fargo est derrière nous ! L’anthologie a ceci de triste qu’elle amène une fin définitive bien trop tôt, surtout si la série est bonne. Et oui, cette saison fût très bonne.
J’ai quelques réserves sur ce final mais il sera aussi question ici de dresser un bilan. Démarrons ce récapitulatif, le souffle court, juste après l’avertissement traditionnel.

Vous trouverez dans les lignes qui suivent, un résumé complet du dixième volet de Fargo ! Loin de moi l’idée de vous gâcher une quelconque surprise. Si vous n’avez pas vu l’épisode, il est donc vivement conseillé de lire ceci après le visionnage.

Lester cherche son souffle ! Nous l’avions laissé dans sa voiture alors qu’il assistait au meurtre de Linda, sa seconde femme. Mais si nous entendons à nouveau ses expirations saccadées, les images, elles, sont différentes. Quelques flash successifs nous montrent des traces dans la neige, un véhicule abandonné et plus loin un trou dans un lac gelé…
Tout cela reste très mystérieux mais pas de doute possible, ce prélude n’a rien à voir avec les précédentes introductions d’épisode pour le moins baroques auxquelles nous étions habitués. Cette fois-ci, nous nous dirigeons bien vers un épilogue dramatique.

Lorne parti, Lester entre à son tour dans son agence, ouvre le coffre et prend son passeport. Va t-il fuir vers Acapulco sans demander son reste ? C’est en substance ce qu’il semble se demander alors qu’il contemple le cadavre de Linda. Et puis, la voix de Lorne lui revient : “Is this what you want?” il faut croire que non puisqu’il replace son passeport dans le coffre et retrouve aussitôt ses nouveaux réflexes de manipulateur en disposant les clés de sa voiture dans la main de la défunte.
Et si vous n’êtes pas convaincu, la suite des agissements de ce Lester machiavélique va pouvoir convaincre les dubitatifs. Il entre dans le restaurant de Lou, commande pour deux en faisant croire qu’il attend sa femme d’une minute à l’autre, puis fait mine d’aller aux toilettes pour emprunter la porte de derrière et rejoindre une cabine téléphonique afin de prévenir la police qu’il a entendu des coups de feu, cela sans révéler son identité bien sûr, avant de rejoindre sa table, son verre de ginger ale et son assiette de grilled cheese incognito.

Lou en profite pour lui annoncer qu’un inconnu le cherchant est passé la veille — la fameuse discussion entre Lorne et Lou au milieu de l’épisode précédent — et Lou d’ajouter qu’il ne sentait pas trop l’olibrius : « Can’t say I much like his demeanor ».
Lester feint d’être surpris mais il n’a aucun doute sur la personne et puis il a d’autres chats à fouetter dans l’immédiat. L’instant d’après, il se souvient justement avoir laissé les billets d’avion dans sa doudoune orange mais il est trop tard pour retourner à l’agence, toutes les forces de police de Bemidji convergent déjà vers les lieux.

« Someone killed the second Mrs. Nygaard! » – Molly
C’est notamment le cas de Molly qui retrouve Bill à l’agence Nygaard. Bill ne peut toujours pas s’approcher trop près d’un cadavre et Molly, avec sa perspicacité habituelle, remarque que c’est dans la veste orange de Lester que Linda a été tuée.
Lester déboule ensuite, avec un comportement ravagé de façade. Le duo Molly/Bill ne se laisse toutefois pas impressionner et travaille Lester sans transitions. Molly lui demande s’il n’y aurait pas un lien avec l’ascenseur de Las Vegas, Bill lui demande pourquoi Linda porte sa doudoune. Lester continue son numéro de pseudo-innocent et le duo décide de l’amener au poste. Lester tente bien une dernière approche de sa seconde femme pour tenter de récupérer les billets d’avion mais Molly intervient.

Pendant ce temps là, quelque part dans une cabane, Lorne ne perd pas une miette de tout cela grâce à son scanner des fréquences de la police locale. Il apprend notamment qu’un duo de fédéraux est sur place en provenance de Fargo.
Il s’agit bien sûr de Budge et Pepper qui retrouvent Molly et Bill au commissariat de Bemidji. Lou y retrouve aussi Molly. Son passé dans la police lui permet d’indiquer rapidement les détails qui comptent à sa fille. Oui, Lester était au restaurant un peu plus tôt et oui, l’étrange olibrius qui lui a rendu visite la veille pourrait être Malvo !
En salle d’interrogatoire, Lester niera à nouveau et éludera dès qu’il s’agit d’un certain Lorne. Ce même Lorne justement, est occupé à visiter la voiture de Budge et Pepper. Il en esxtrait un carnet qui lui sera bien utile plus tard.

“I won’t leave the building until they call and tell me he’s surrounded” – Molly
“No, until he’s dead” – Gus
Le lendemain, Gus trouve Lou sur le pas de sa porte, assis avec son fusil sur les genoux ! Lou lui explique avec fermeté qu’il a l’intention de protéger Greta et c’est un Gus très inquiet qui s’en va retrouver sa femme.
Sa femme se trouve être en train de brieffer ses collègues afin qu’ils quadrillent la ville et tentent de mettre la main sur Lorne. Elle explique ensuite à son mari par téléphone que Lester va pouvoir retourner chez lui afin de servir d’appât ! Gus lui fait promettre de rester au poste pendant les opérations. Mais au lieu de s’intéresser à Lester, Molly devrait plutôt surveiller les déplacements de son mari. Gus a le chic pour débusquer Lorne sans le vouloir et c’est exactement ce qui va se passer.
Alors qu’il est au volant, le facteur doit s’arrêter devant un obstacle. Un loup lui fait face en plein milieu de la route. Bien qu’il soit du genre cartésien, Gus s’aperçoit tout de même assez vite de la portée métaphorique de l’événement et remarque la Bmw rouge garée devant une cabane juste à côté. Il décide alors de contourner la forêt en voiture et s’approche de la planque à pieds. C’est effectivement Lorne qui en sort et Gus entre dans les lieux une fois que le tueur s’est en allé.

Lorne se gare devant le poste de police de Bemidji. Il passe un coup de fil à l’accueil et se fait passer pour le FBI afin d’apprendre le nom du duo d’agents sur place. Il se sert ensuite du fameux carnet qu’il a subtilisé afin d’annuler l’appel de renforts émis au préalable par Budge et Pepper. Bref du beau boulot de la part de Lorne. Il s’en va ensuite trouver une voiture ressemblant étrangement à celle des fédéraux chez un concessionnaire d’occasion. Il parvient même à convaincre le vendeur de faire un petit tour avec…
Au poste, Bill se confesse à Molly. Il ne se sent plus capable d’affronter toutes ces horreurs et il aimerait que Molly reprenne le flambeau. Si l’heure n’était pas aussi grave, ce serait une sacrée belle victoire pour l’adjointe.

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Lester est ensuite confronté à deux anecdotes qui s’avèrent diablement révélatrices par contraste. Alors que Molly lui annonce qu’il est libre, il tente de faire croire à l’adjointe qu’il n’est pas celui qu’elle croit. Molly lui raconte alors l’histoire d’un homme qui perd un gant sur le quai d’une gare et s’en aperçoit alors que le train s’en va. L’homme décide alors d’abandonner l’unique gant en sa possession par la fenêtre, dénouement qui plonge Lester dans l’incompréhension.
Alors qu’il est escorté jusque chez lui, Budge lui raconte ensuite dans la voiture l’histoire du renard, du lapin et de la salade — l’énigme de logique qui donnait son titre à l’épisode précédent — mais Lester trouve la solution aisément.
Cette énigme démontre toute l’intelligence du vendeur d’assurance. Son incapacité à comprendre le geste de l’homme sans gants est elle aussi révélatrice. A aucun moment, Lester ne se séparerait du seul gant en sa possession. Il lui serait impossible de renoncer à ce dernier en imaginant ainsi peut être faire le bonheur d’un inconnu qui pourrait trouver les deux gants sur le quai.

Pendant ce temps là, Budge et Pepper n’ont pas remarqué la voiture qui les filaient discrètement jusque chez Lester. Une fois chez lui, ce dernier file à la cave pour fouiller dans les affaires de chasse de son frère et s’armer. C’est dire la confiance qu’il porte au duo de fédéraux.Pendant ce temps là, Greta et Lou attendent devant la maison, tout deux fusils sur les genoux. Pendant ce temps là, Molly s’impatiente en constatant qu’il n’y a pas de trace de Lorne et décide d’aller chez Lester. Pendant ce temps là, chez ce même Lester, une voiture fait son apparition devant Budge et Pepper qui étaient resté sur place en surveillance. Décidément pas très futés, les deux agents du FBI s’approchent du véhicule et se font tirer comme des lapins par un Lorne dissimulé dans la forêt.

Lester semble perdre les pédales : il déballe des affaires et les éparpillent un peu partout dans sa chambre. L’inquiétude le gagne alors qu’il remarque l’absence du duo de fédéraux. Lorne s’introduit chez lui et n’a plus qu’a suivre le son de sa voix pour le retrouver. Un Lester paniqué tente de prévenir la police, avouant même que sa salle de bain ne possède pas de verrou. On est alors persuadé que Lorne va n’en faire qu’une bouchée mais, coup de théâtre, Lester avait dissimulé un piège à loup dans le désordre de ses vêtements et Lorne s’est pris la jambe dedans. Lester déboule alors, pistolet en main, pour en finir avec le tueur mais le flingue de son frère s’enraye. Lorne réplique avant de s’enfuir blessé. Lester peut alors arborer le sourire satisfait de l’élève qui a dépassé le maître !

Lorne a rejoint sa cabane. Très organisé, il commence à se soigner avec une trousse bien fournie en seringues et autres atèles. Une fois sa jambe rafistolée, Lorne aperçoit un loup par la fenêtre. L’amateur de prédateur ne peut que s’incliner devant le symbole alors qu’il entend les pas d’un Gus qui attendait son heure pour surprendre le tueur. Grimly lui annonce avoir compris sa question sur les nuances de vert — celle qu’il lui avait posée lors de l’épisode 4 — et l’abat sans hésiter.
Molly rejoint ensuite son mari et découvre la fameuse valise aux cassettes du tueur. Elle s’empresse alors d’écouter celle qui est sobrement intitulée “Lester Nygaard” et y entend la confession de ce dernier lorsqu’il venait de refaire le portrait de Pearl au marteau.

l’écran nous annonce ensuite un saut temporel de deux semaines. Nous nous trouvons au Glacier National Park dans le Montana et l’on reconnaît le décor parsemé de montagnes enneigées, — qui font défaut au Minnesota — celles que nous découvrions en début d’épisode. Lester s’y baladent en motoneige mais cette sortie n’a rien d’une promenade de santé. Il est très vite pourchassé par les forces de l’ordre. Sa folle cavalcade se poursuit à pieds. Il prend le risque de s’enfuir sur un lac gelé et finit avalé par les eaux glaciales.

L’épisode se termine avec Greta, Molly et Gus dans le calme de leur domicile. Molly vient d’apprendre la nouvelle pour Lester. Gus lui annonce qu’il va être distingué pour son fait d’arme à l’encontre de Lorne. Il ne semble pas vouloir de cet honneur mais Molly est fière de lui ! La scène est accompagnée par la musique originale du film des Coen :


C’est un bel hommage au compositeur de la bande son du film, Carter Burwell, bien que je trouve le travail effectué par Jeff Russo parfaitement au niveau de son prédécesseur.

“I am not the person you think I am — this monster.” – Lester
Le parcours de Lester aura été en tout point fascinant ! Alors qu’il s’apprête à quitter la salle d’interrogatoire, il tente de convaincre Molly qu’il n’est pas un monstre. Le bonhomme a pourtant glissé un calibre dans le sac à dos de son neveu et envoyé sa seconde femme à l’abattoir, sans parler de la première.
Lester s’est tellement approprié la philosophie de Lorne qu’il en a basculé dans l’excès inverse, n’obéissant plus qu’à ses propres règles. Dans cette nouvelle vie, il fait ses propres choix en étant intimement convaincu qu’il est dorénavant de son droit de fixer les limites.
Mais plus étonnant encore est son désir de confronter son “mentor” ! A plusieurs reprises, Lester a l’occasion de tourner le dos et d’éviter Lorne. Pourtant, et cela démontre bien à quel point Lester s’est engagé entièrement sur cette nouvelle voie, il choisit de se mesurer au tueur. C’est un peu comme si Lorne était le point de repère à atteindre qui lui permettra de valider son nouveau mode de vie. Il y parvient en partie, du moins il fait jeu égal et c’est déjà une victoire.

Mais ce final m’a paru en deçà de mes attentes. Il conserve ce mécanisme implacable qui gouverne toute la série sans pour autant contenir la tension entrevue lors de l’épisode précédent (l’ascenseur, la discussion entre Lorne et Lou). En fait, ce dixième volet fonctionne essentiellement sur le registre de l’évitement. Lester échappe à tout le monde, jusqu’au bout, et surtout, Molly ne se mesure pas à Lorne.
Quand on prend un peu de recul, il apparaît effectivement que tout se tient mais j’ai le sentiment que Noah Hawley et ses scénaristes n’ont pas forcément maîtrisé leur récit. Le personnage de Lou est fantastique, j’adore le travail de Keith Karradine et son dévouement familial est tout simplement touchant. Pourtant, son baroud d’honneur consistant à monter la garde avec sa petite-fille est finalement assez vain ! Par contre on peut s’interroger sur l’absence d’Ida dans ce final alors qu’elle constitue la principale source de motivation de Molly.
Ces éléments me conduisent à penser qu’Hawley et son équipe ont parfois fonctionné en oubliant la structure de l’anthologie, en oubliant que le récit devait se clôturer.

Si l’on avait une certitude avant de découvrir Fargo, c’était quand à la force de son casting. J’ai eu l’occasion de dire beaucoup de bien d’Allison Tolman (à l’occasion du troisième épisode) qui se hissait déjà au niveau d’un duo tout à fait exceptionnel pour le petit écran.
Billy Bob Thornton est parfait en tout point dans une performance multiple qui le voit se métamorphoser tel un caméléon en fonction des environnements et de l’époque. Il sublime un personnage qui véhicule une agressivité diffuse et cette performance n’était sûrement à la portée de n’importe quel acteur.
Enfin, on attendait de belles choses aussi de l’anglais Martin Freeman mais je crois que tout le monde aura été estomaqué, que l’on parle des habitués de l’acteur, des défenseurs de William H. Macy — qui tient le rôle équivalent dans le film — ou bien des autres téléspectateurs plus neutres. Il paraît désormais évident que Noah Hawley a joué sur l’image d’un acteur ayant jusqu’ici brillé dans des rôles de personnage sympathique et bienveillant. Sans transformation physique pour sa part, Freeman propulse son personnage vers un changement de caractère radical. Sa prestation est aussi subtile que magnifique : du grand art !

Pour avoir suivi Fargo de près tout au long de ces dix épisodes, je crois que la série s’est montrée séduisante surtout pour la liberté qui émanait de son récit ! C’est assez paradoxal quand on y réfléchit car nous parlons là d’une série dont tout l’univers fait référence à une oeuvre existante.
S’immerger dans Fargo, c’est s’apercevoir que la production actuelle fonctionne trop souvent en circuit fermé. Chaque élément nouveau doit avoir une signification et doit sa présence uniquement parce qu’il est un rouage dans un édifice d’ensemble. Dans Fargo, il y deux catégories d’éléments souvent très éloignés avec le récit principal : les anecdotes (citons l’exemple du philanthrope conté par le voisin de Gus) et les voies sans issues (citons ici le réfugié soudanais de Bill).
Les deux procédés relèvent certainement d’une origine Coenesque (l’histoire de Mike Yanagita dans le film) mais ils ont illuminé la série, lui apportant du contre-pied et, plus généralement, de nombreuses interrogations sur leur signification. Malgré quelques anicroches dans le final (dont je parlais un peu plus haut), leur fréquence font de Fargo une oeuvre à part !

Enfin, je crois que ces dix épisodes se distinguent pour une certaine réhabilitation des gentils ! Les séries dramatiques sont actuellement obnubilés par ces héros imparfaits. Fargo parvient à nouveau à nous faire aimer le parcours et le combat des bons. Le personnage de Molly est fantastique et restera dans les mémoires.

Mais aurons nous droit à un retour au Minnesota ? Tout laisse à penser que oui. Néanmoins, dans les nombreuses interview qu’il a accordé dans la foulée du final, Noah Hawley n’a pas caché qu’il avait bouclé les derniers épisodes parfois quelques jours seulement avant leur diffusion. La suite est donc loin d’être sur les rails.

Quelques Théories :

  • La saison étant terminé, cette rubrique va donc s’intéresser aux voies possibles dans une éventuelle saison 2 (non confirmée lorsque j’écris ces lignes). Je rappelle que Noah Hawley a clamé de nombreuses fois que si suite il y avait, ce serait sur le mode de l’anthologie. Des nouveaux personnages, une nouvelle histoire et un nouveau cast, bien que ce dernier point soit sujet à débat semble-t-il !
  • Dans une interview pour Entertainment Weekly, Noah Hawley défend le principe de l’anthologie ainsi : si les personnages de cette première saison devaient revenir, le caractère absurde des événements ne serait plus aussi exceptionnel. Molly et Gus devraient alors s’enlaidir pour combattre le mal et Fargo ne serait plus la même.
    On ne peut contredire cela. Toutefois, j’imagine bien une continuité par le biais d’apparitions de certains personnages. Cette saison s’appuyait sur de nombreuses références à l’univiers des Coen et je ne vois pas comment la série pourrait ne pas se nourrir de sa propre mythologie.
  • L’une des éventualités consisterait pour Fargo à se calquer sur un autre film des frères Coen. Cela pourrait être No Country For Old Men par exemple. Toutefois, la transposition dans l’univers du Minnesota ne serait pas aussi évidente que cela.
  • La théorie la plus probable consisterait à reprendre l’affaire de Sioux Falls dont Lou fait mention à plusieurs reprises. Il s’agirait alors de s’intéresser au père de Molly durant ses années dans les forces de l’ordre.

Théories définitivement abandonnées :

  • Stavros (Oliver Platt) n’aura donc pas refait surface. Dans cette interview pour Vulture, Hawley révèle qu’une scène avait été tournée pour l’épisode 7. Gus, sur la trace de la voiture dans laquelle Lorne avait été vu par son voisin, rend visite à un Stavros dépité, jetant son autobiographie dans la cheminée. Hawley promet que la scène sera présente en bonus dans le dvd de la saison.
  • J’ai exprimé ici à plusieurs reprises ma conviction concernant la valise à nouveau enterrée qui finirait pas refaire surface. Il n’en aura rien été, fossoyant ainsi, d’une manière générale ma crédibilité de bon déducteur !
    La valise va-t-elle surgir à nouveau dans une éventuelle saison 2 ? Voici la réponse d’Hawley : “That wasn’t really my plan but I leave it up to any other show now to find it. I think they should find it on Hannibal.”

Autres observations :

  • Tout se passe à Bemidji dans cet épisode et j’ai longtemps cru que je n’aurais pas l’occasion de vous proposer un dernier point Google Maps pour cette saison. Heureusement, Lester, mon sauveur, s’est enfui au Montana (Ouf !). Comme indiqué, la scène finale se déroule dans le Parc national de Glacier dans le nord de l’état en question. Pour vous donner un ordre d’idée, Maps annonce un trajet en voiture de plus de 15h au départ de Bemidji. A noter également la proximité avec le Canada. Le parc national est accolé à la frontière et se trouve à 3h de route de Calgary (Alberta) autour de laquelle s’est déroulé le tournage.
  • Le titre de l’épisode est à nouveau un paradoxe. Morton’s Fork consiste en une proposition de voies différents ou contradictoires conduisant au même résultat déplaisant. On pense également à la proximité avec Barton Fink, l’un des plus beaux films des Coen avec John Turturro.
  • Avant que le vendeur de voitures ne croise Malvo pour le destin tragique que l’on sait — bien qu’on le devine surtout vu que ce n’est pas montré — on l’aura entraperçu brièvement à deux reprises. Dans le même épisode, ce même vendeur se trouve dans le restaurant de Lou quand Lester vient y trouver refuge. Et puis surtout c’est à ce même homme, alors accompagné de sa femme, que Lester tente de vendre une assurance au tout début de la série. Il y a là une ironie assez sombre que de voir qu’il succombe en définitive.

Voilà, c’est ici que se termine ces dix récapitulatifs de Fargo ! L’exercice fût intense et exigeant mais il m’a permit de me dépasser, de me renouveler aussi. Je ne suis pas entièrement satisfait et la pratique sera nécessaire pour parfaire un style plus adapté. J’espère que vous y aurez trouvé quelques lectures intéressantes. Quoi qu’il en soit, vos commentaires sont les bienvenus ;o)

Autres épisodes, autres récaps :
s01e01: The Crocodile Dilemma
s01e02: The Rooster Prince
s01e03: A Muddy Road
s01e04: Eating the Blame
s01e05: The Six Ungraspables
s01e06: Buridan’s Ass
s01e07: Who shaves the Barber?
s01e08: The Heap
s01e09: A Fox, A Rabbit and a Cabbage


Visuels : Fargo / FX
Musique : Fargo Soundtrack / Carter Burwell (1996)

25 commentaires sur « Fargo s01e10 « Morton’s fork » »

  1. Hello,
    j’attendais impatiemment ton récapitulatif de l’épisode 10.
    Bravo pour l’idée de reprise d’une autre saison avec l’affaire de Sioux Fall comme sujet. Je n’y avais pas pensé, mais ça me semble être une réelle possibilité. D’autant plus que l’excellent Keith Carradine a été, à mon avis sous utilisé. Dans ce cas là, oui, tout s’expliquerait.
    Concernant, le final, j’ai été un peu surpris du raccourci entre l’acte de Gus et sa reconnaissance comme une acte de bravoure. Par le fait qu’il n’ait pas été inquiété par la police. Ne pas avoir prévenu immédiatement dès qu’il a découvert la planque de Lorne, et le laisser commettre encore un crime, et de l’avoir farcis de balles plutôt que de l’avoir neutralisé.

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    1. C’est assez surprenant effectivement mais, avec un peu de recul, j’aime cette ambiguïté morale ! Lorne aimait pervertir ces semblables. Il a fait des merveilles avec Lester et, quelque part, il y est parvenu aussi avec Gus. Le facteur qui tenait son pistolet en tremblant lorsqu’il arrêta Lorne (ép. 4) a désormais la main ferme, devenant lui aussi, une sorte de prédateur, un loup, prêt à achever le tueur de sang froid…

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  2. Ton analyse est magistrale ! 🙂 Je viens de terminer la série et me l’était gardé au chaud, j’ai bien fait !
    Et comme toi je m’attendais à ce que qqn trouve la mallette et du coup elle pourrait être un point de départ sympa pour la prochaine saison ! 🙂

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    1. Merci ;o)
      J’espère qu’on aura bientôt des nouvelles de cette saison 2. Si elle se faisait, je suis certain que Noah Hawley aura les moyens de briller en se détachant plus nettement du film d’origine…

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