(Cinemax) saison 3 en 10 épisodes et saison 4 prévue –
Le troisième acte de Banshee vient de prendre fin et quelle fin mesdames messieurs ! Il apparaît comme une évidence que cette saison fût la meilleure, non seulement car elle est en progression à tous les étages mais surtout parce qu’elle aura été d’une constance remarquable !
Durant dix épisodes, la tension, l’action et le déroulé en tout point haletant du récit nous ont ballotté dans un état d’effervescence addictive ! Bref, Banshee tutoie la perfection et voici pourquoi elle constitue LA référence de la série de genre.
Je vais essayer de ne pas être trop spécifique dans ce qui suit mais mon commentaire inclut quelques exemples de passages sensibles extraits de la saison. Je vous conseille donc de lire tout cela après avoir vu les épisodes.
Bunker. Banshee n’a pas changé d’ambition, elle fait juste tout ce qu’elle savait déjà bien faire encore un peu mieux, et notamment pour sa gestion de l’action en permanence sur la corde raide. Car dans son désir de nous surprendre constamment, la série doit concilier deux aspects parfaitement antagonistes, la recherche de la folie d’une part et le respect strict des codes(1) qu’elle s’est fixé d’autre part.
Mais si aujourd’hui Banshee est la série qui maîtrise le mieux ses scènes d’action, ce n’est pas forcément pas l’amplitude de ses engagement mais bien parce qu’elle s’approprie l’affrontement pour y raconter des histoires dans l’histoire ou, tout simplement, pour poursuivre son récit. Dans Banshee, l’action n’est pas seulement un exutoire, c’est un moment clé qui révèle souvent plus la personnalité de ses personnages qu’une séquence de dialogues.
Le cinquième volet intitulé Tribal est une réinterprétation d’un classique du Western : le siège du fort par les indiens. Le “Cadi”, ce bâtiment regroupant les bureaux du shérif de Banshee est encerclé par les redbones de Chayton venu venger la mort de son frère. Cet épisode en quasi huis-clos – ou Bottle-episode (2) – est un concentré de tension qui est à l’origine de la naissance d’un nouveau personnage.
Lucas Hood s’était déjà confronté à des escouades de nazis et l’irruption d’un Kurt Bunker ne surprend pas plus que ça. Pourtant le siège va être l’occasion pour lui de surprendre et se révéler bien utile. Dans le feu de l’action, son comportement le transforme et, tatouages ou pas, nous ne le verrons plus de la même manière.
Nola. J’en parlais, Banshee est constamment en recherche de la surprise. Le contre-pied est un art qui acquiert toute sa noblesse dans la série. Si le final de ce troisième acte comporte ses rebondissements, les scénaristes prennent un malin plaisir à se jouer des conventions qui voudraient que les événements d’importance aient lieu en fin d’épisode.
Cette saison, l’ennemi le plus emblématique n’est pourtant pas celui qui se trouvent face à nos héros en fin de parcours. Ce caractère aléatoire, cette imprévisibilité est une richesse savamment entretenue par les créateurs de la série !
Et quel exemple plus significatif que le combat entre Nola Longshadow et Clay Burton pour appuyer cela ? Leur rencontre intervient dès le troisième épisode, un quart d’heure seulement après le début de l’épisode !
Sur le papier leur affrontement est loin d’être absurde mais il intervient de manière presque fortuite, lequel adjectif ne convient vraiment pas à l’engagement qui suit.
Banshee nous a habitué a ses combats sans arme à feu, souvent à mains nues et parfois agrémentées d’armes blanches ou d’objets contondants. C’est un peu la marque de fabrique de la série que ces face à face aussi exceptionnels par leur violence que par leur durée.
Nola et Clay auront certainement une place à part dans le panthéon de ces séquences, non seulement par l’ampleur des blessures infligées mais surtout par la précision du combat aux ripostes magnifiquement bien réglées, ainsi que par la présence inatendue d’un obstacle inerte, la Rolls Royce de Proctor !
Gordon. La concentration de factions belliqueuses, la multiplication des comportements radicaux et le chaos résultant n’ont aucune espèce de logique en rapport avec la réalité d’une petite ville de Pennsylvanie. Banshee est excessive mais ce n’importe quoi est organisé !
En effet, quelque soit le personnage, la construction de ses motivations est toujours exemplaire. Le rôle du passé est très important dans la série pour expliquer – avec flashbacks si nécessaire – le comportement de ces femmes et de ces hommes.
Le parcours de Gordon cette saison est en cela parfaitement hallucinant ! Alors qu’il avait touché le fond, noyé dans l’alcool et abonné au strip club local passablement glauque, le voici qui ressuscite tel le phoenix et ce, sur tous les plans (professionnel, familial). Plus étonnant il devient même l’allié de circonstance pour Hood dans un final où on lui découvre des talents militaires inconnus jusqu’ici.
Quand je l’écris ici, tout cela n’a aucun sens et pourtant ça fonctionne parfaitement dans la série. Chaque comportement, chaque inflexion d’un personnage est patiemment justifié et c’est pour cela que l’anarchie et le désordre de Banshee tiennent debout.
Lucas. Après trois saisons remarquables, Banshee est bien installée sur Cinemax. Jonathan Tropper – son co-créateur – ne s’en cache pas : ils ont un soutien énorme de la part des dirigeants de la petite soeur d’HBO. On le constate avec le personnage de Bunker que j’évoquais plus haut et qu’on découvre dans une arche narrative qui lui est propre à la toute fin de la saison. On est clairement ici dans la préparation de la saison suivante et c’est le signe de la maturité !
Voilà finalement un autre paradoxe pour cette série qui se nourrit d’une instabilité continue. Sa réussite et son excellence la conduisent vers un statut de marque installée qu’il faudra gérer sur le long terme même si les créateurs de la série affirment avoir une fin en tête.
Il y a néanmoins des signes qui ne trompent pas. Si Banshee a bien peur de quelque chose, c’est bien du sur-place ! Le final de la saison indique un changement majeur de direction pour Hood et c’est toute la série qui devrait s’en trouver modifiée.
Et puis les circonstances imposent elles aussi le changement. La chaîne a bien renouvelé la série mais la commande d’épisode passe de dix unités à huit. C’est la conséquence d’une stratégie globale qui vise à multiplier les titres (Greg Yaitanes qui produit, écrit et réalise sur Banshee va notamment réaliser l’intégralité de la première saison de Quarry à venir sur Cinemax). Cette saison resserrée va forcément créer une concentration qui pourrait s’avérer encore un peu plus intéressante.
Enfin, pour des raisons d’optimisation fiscale, le tournage se déplacera de Charlotte à Pittsburgh. Cette dernière coincée entre ces forêts luxuriantes et une industrie décadente est un décor prometteur qui a fait ses preuves (je pense notamment à Hemlock Grove).
Visuels : Banshee / Cinemax
1 : les codes de la série sont la préférence pour le combat sans armes à feu dès que possible, chaque personnage est sur un pied d’égalité surtout lorsqu’il s’agit de saigner et, à tout moment, les motivations doivent être clairement établies.
2 : Le Bottle-episode est souvent une contrainte avant d’être une création. Il permet de minimiser les coûts, le temps d’un épisode limité sur un seul lieu. Il est aussi une solution pour gagner du temps dans un planing chargé en limitant le tournage avec un casting réduit. Il en devient pourtant libérateur parfois. De nombreux exemples démontrent combien ces épisodes “limités” se sont avérés paradoxalement plus intenses. Voir notamment cette sélection de l’A.V. Club.
Cette série est juste excellente et j’ai déjà tellement hâte de voir la saison suivante ! De prime abord on pourrait penser que c’est une simple série de bourrins, mais c’est tellement plus que cela. Les acteurs sont aussi très bons et j’ai été bluffée par Tom Pelphrey qui arrive à nous faire aimer tout de suite un neo nazi… La saison 4 promet, entre la quête pour retrouver Job, l’histoire de Bunker et le passé de Hood qui se précise !
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Une saison 3 juste IMMENSE, et qui pousse la série a sont paroxysme…que ca soit pour la réal(plus cinématographique que jamais), les intrigue ou les acteur.
Les perso devienne plus charismatique(qu’il ne l’était), et offre un nouveau venu qui est juste PARFAIT dans cet univers(Kurt Bunker), qui est interpréter par Tom Pelphery(futur star), et qui dégage tant de charisme en quel que seconde…whoo!
Un final de série de dingue, un des meilleurs que j’ai vu depuis très longtemps(et croyez moi…j’en mange un paquet). Sa va étre une torture d’attendre 1 ans(avec que 8 épisodes…bon si c’est de qualité), une GRANDE série qui continue a se bonifier saisons après saisons….BRAVO.
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