Bosch s01e01

(Amazon) un pilote soumis au public depuis le 6 février
Bosch (Amazon Studios)

La semaine dernière, j’avais privilégié Transparent, mon coup de coeur, parmi les cinq nouveaux pilotes proposé par Amazon dans le cadre de sa deuxième vague de pilotes originaux soumis au public. Mais, comme annoncé, ils auront chacun droit à une note dans cette colonne et c’est aujourd’hui le tour de Bosch !
Et puis, comme nous sommes vendredi, c’est l’occasion de vous proposer mon avis accompagné de musique. Il se trouve que ce cher Harry Bosch est amateur de jazz, un genre que j’ai rarement eu l’occasion de mettre en avant dans cette chronique musicale.

Michael Connelly himself s’est chargé de la supervision musicale pour ce pilote et il a essentiellement pioché des classiques dont le saxophoniste Frank Morgan !
Aujourd’hui, je triche un peu car je n’ai pas trouvé le titre (Lullaby) de Morgan en écoute disponible sur le web mais en voici un autre tout aussi merveilleux et je suis certain que si Connelly se prenait à lire ceci (on peut rêver), il me pardonnerait volontiers ce petit écart :


Frank Morgan est un musicien extraordinaire, initié dès son plus jeune âge dans le sillage d’un père guitariste. S’il est aujourd’hui reconnu à son juste talent, il a longtemps été ignoré pour avoir mené une vie compliqué entre l’héroïne et la prison.
Né à Minneapolis, il a vécu essentiellement en Californie et plus précisément à Los Angeles quand il n’était pas incarcéré à la prison d’état de Saint Quentin. Cet attachement à la ville des anges constitue donc un choix opportun pour escorter Bosch, l’inspecteur du LAPD dans ces pérégrinations nocturnes. D’ailleurs, en cherchant le morceau de Morgan sur Youtube, j’ai trouvé par hasard ce témoignage de Connelly qui date de 2012 et dans lequel il déclare déjà tout son amour pour le saxophoniste.

On ne présente plus Michael Connelly, écrivain de thrillers catégorie best-sellers, traduits un peu partout sur le globe. Et pourtant l’adaptation de son personnage emblématique, celui pour lequel il a consacré pas moins de 16 bouquins, est déjà un feuilleton à part entière !
En 1995, la Paramount place une option sur les deux premiers livres estampillés Bosch (Black Dice, The Black Echo). Mais le studio ne fera rien de cette acquisition. Au grand dam de Connelly, il avait également cédé les droits sur le personnage, l’empêchant de faire vivre son personnage sous de meilleurs auspices visuels. Il rongera donc son frein pendant 15 ans et en 2010, il bénéficie d’une fenêtre d’un an prévue au contrat pour attaquer le studio en justice. Il parvient à racheter les droits in extremis en octobre de la même année grâce à un arrangement tenu secret (on parle du versement d’une somme conséquente…).

On comprend mieux sachant ainsi combien l’auteur s’est investit pour récupérer son bébé, qu’Amazon est le véhicule rêvé pour Bosch. Connelly souhaite depuis longtemps s’investir sur le petit écran. En 2010 déjà, il co-créait Level 9 pour UPN mais la série n’alla pas plus loin qu’une saison. Il a depuis écrit de nombreux projets pour différents networks sans jamais aboutir.
Les premières minutes de ce pilotes de Bosch suffisent pour s’apercevoir que le style de Connelly se trouve quelque part dans une zone grise, trop littéraire pour les networks qui ne veulent que du procedural sur le segment policier et sans doute trop populaire pour les réseaux câblés.

On fait alors connaissance avec l’inspecteur Hieronymus (dit Harry) Bosch alors qu’il entre au tribunal pour un procès où on l’accuse de bavure, un suspect qu’il avait abattu dans des conditions difficiles. Mais Bosch, officiellement mis à pied, tente d’évacuer en continuant son job. Il est alors appelé chez un docteur à la retraite dont le chien vient de déterrer un os d’origine humaine…



Aux côtés de Michael Connelly, on retrouve un producteur et scénariste expérimenté, véritable caution sérielle, en la personne d’Eric Overmyer (St Elsewhere, Homicide : life on the street, The Wire, Treme). La mise en scène a été confiée à un habitué d’HBO, le réalisateur Jim McKay et c’est Titus Welliver qui tient le rôle d’Harry Bosch, obtenant ainsi sont premier rôle principal après avoir souvent brillé au second plan dans des séries comme Deadwood, Sons of Anarchy ou bien The Good Wife.

Welliver est d’emblée très à l’aise. Pour un peu, on pourrait croire que le rôle a été écrit pour lui. Il est de tout les plans dans ce pilote est pourtant, une vaste galerie de personnages s’organise autour de lui.
Comme je le soulignais plus haut, il ne fait très vite aucun doute sur le fait que la série est un franc format sérialisé. L’intrigue prend son temps pour s’installer. La partie au tribunal n’en ai qu’à ses prémices. L’enquête chez le retraité se livre parcimonieusement. Et paradoxalement, le téléspectateur possède tout les éléments clés en main à la fin du pilote. Son héros n’est pas révolutionnaire mais il est séduisant comme peut l’être un bon protagoniste de polar.

Ce pilote est en cela l’antithèse d’une True Detective ! Bosch offre une simplicité réconfortante, il trimballe une certaine tristesse mais reste bien loin du parcours toturé d’un Rust Cohle. Il n’y a pas non plus d’effet de manche visuel dans la réalisation mais une ambiance soignée avec un Los Angeles intelligemment éloigné des lieux sur-visités.

MV5BMjE0MzY4Mjc5NF5BMl5BanBnXkFtZTgwMzczMjMxMTE@._V1__SX1613_SY941_Je le clame un peu partout, oui, j’ai voté pour Transparent ! Mais si Bosch venait à être choisie, je serai ravi de suivre ses aventures.

Visuels & Vidéos : Bosch / Amazon Studios
Musique : Frank Morgan “The Nearness of you” (1955)

9 commentaires sur « Bosch s01e01 »

  1. J’ai bien accroché aussi et d’après une copine qui est fan de Connely, l’ambiance est super bien recréée et correspondait parfaitement à ce qu’elle s’était imaginée en lisant les romans ! Du coup, ça attirera forcément les fans de l’auteur et ils sont nombreux !

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