(Amazon) un pilote soumis au public depuis le 6 février –
Après Transparent et Bosch, place à la seule proposition de série qui ne se situe pas à Los Angeles dans cette seconde vague de cinq pilotes (2 drama + 3 comédies) proposés par Amazon. Vous verrez toutefois un peu plus loin que ce Mozart in the Jungle possède tout de même un lien assez truculent avec la ville des anges.
En dressant un tableau assez détonnant de la scène du classique à New York, cette comédie imparfaite sur la forme recèle, là encore, une substance intéressante qui nous pousse à demander la suite !
Vous conviendrez que son sujet en faisait une cible parfaite pour ma chronique musicale du vendredi ! Je vous propose donc d’écouter le violoniste Joshua Bell. En pure padawan de l’univers du classique, je ne suis pas tout à fait sûr que l’extrait ci-dessous corresponde au passage que l’on entend dans ce pilote mais, par contre, c’est bien lui qui apparaît en personne l’épisode :
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Mozart in the Jungle s’intéresse à l’orchestre fictionnel du New York Symphony. Dans la deuxième scène on découvre cet ensemble en finir avec une représentation conduite par un certain Thomas (Malcolm McDowell). Joshua Bell est alors en vedette à ses côtés.
Âgé de 46 ans, Bell a commencé les leçons avec son instrument à seulement 4 ans. Originaire de l’Indiana, il fait des débuts professionnels précoces eux aussi à l’âge de 14 ans pour le compte du Philadelphia Orchestra.
Aujourd’hui c’est l’un des violonistes majeurs sur la scène internationale et son talent est reconnu aussi bien sur le répertoire classique que sur le contemporain.
Hailey est une jeune hautboïste talentueuse. Alors qu’elle a grandi en Caroline du Nord, elle parvient difficilement à vivre de son art dans la grande ville qu’est New York, entre des cours qu’elle dispense à un riche rejeton plus préoccupé par son décolleté et sa participation à l’orchestre d’une comédie musicale de mauvais goût…
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Avant d’être un projet de série, Mozart in the Jungle est un ouvrage écrit par Blair Tindall en 2006. Alors que la version Amazon Studios semble se dérouler à notre époque, Tindall s’intéressait elle à son propre parcours chaotique durant les années 80. Le milieu du classique à New York n’offrait alors que peu de places alors que les prétendants étaient bien trop nombreux. Elle y décrit une sphère saupoudrée de drogues et de cachets qui se décide le plus souvent au lit.
Le sériephile, quelle que soit sa culture classique, pense obligatoirement à Smash ! Au delà du contexte new-yorkais, le parcours d’une jeune provinciale qui cherche à percer est tout à fait similaire. S’ajoute à celà, une galerie de personnage à divers stades générationnels et une notion d’art collectif qui se rapproche également fortement du drama d’NBC.
Je vois ce rapprochement d’un bon oeil. Ces défauts mis à part, Smash était nécessaire pour son regard sur la scène des Musicals de Broadway. On retrouve cet angle de derrière les rideaux et l’aperçu qu’exerce ce pilote fonctionne bien.
Cette adaptation est un effort collectif. Le trio à l’écriture se compose d’Alex Timbers, dont c’est le premier fait d’ames il me semble, Jason Schwartzman (Bored to Death) et Roman Coppola. Bizarrement, ce n’est pas ce dernier qui réalise mais Paul Weitz (American Pie). Si la série devait être sélectionnée, il serait intéressant de voir Coppola réaliser un ou plusieurs épisodes car c’est un metteur en scène remarquable, notamment pour son travail sur le format du clip musical (Arcade Fire).
Car c’est un peu le point faible de ce pilote. L’ambiance est réussie avec des scènes majoritairement nocturnes mais l’ensemble est assemblé à la va-vite, comme si le montage avait été un peu bâclé !
Il y a heureusement un casting aussi étonnant qu’efficace. Le jeune chef d’orchestre prodige n’est autre que Gael García Bernal dans un rôle d’artiste illuminé qui lui va parfaitement. Il est aux prises avec l’expérimenté Malcolm McDowell. Et puis dans le rôle de l’héroïne, on découvre Lola Kirke (soeur de Jemima, la Jessa de Girls). En quelques scènes, elle impose bien plus de classe que Katharine McPhee dans Smash par exemple.
Si vous êtes curieux, vous allez alors immanquablement me demander si elle pratique réellement le Hautbois. Je n’en sais rien mais en faisant des recherches pour cette présentation, j’ai appris que ses parties en solo dans l’épisode sont jouées par Lelie Resnick, hautboïste principale à l’Hollywood Bowl Orchestra.
J’en viens alors à vous parler de cette anecdote que j’évoquais en préambule. Rodriguo, le personnage interprété par Gael García Bernal est clairement inspiré par Gustavo Dudamel, actuel conduteur du Los Angeles Philarmonic. Le jeune Vénézuelien a clairement été dupliqué à l’écran, lui que l’on nomme le plus souvent également par son prénom.
Après Transparent et Bosch, Mozart in the Jungle s’avère elle aussi tout à fait engageante ! Le précédent Smash et peut être l’univers du classique qui ne concerne pas un large public seront toutefois des éléments à prendre en compte.
Reste toutefois qu’à la fin du pilote, on a très envie d’en voir plus…
Visuels & Vidéos : Mozart in the Jungle / Amazon Studios
Musique : Concerto pour Violon de Tchaikovsky (3/3) – Joshua Bell sous la conduite de Sakari Oramo Royal avec le l’orchestre philarmonique de Stockholm
Comme tu le sais déjà c’est pour celle que j’ai voté ! Et je suis d’accord l’héroïne est bien plus sympathique que Katherine McPhee de Smash !
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Je croise les doigts pour qu’elle soit choisie aussi ;o)
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