(FX) la saison 1 comprend 10 épisodes –
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Je poursuis mon récapitulatif de Fargo avec ce deuxième volet diffusé le 22 avril sur FX. Après un premier épisode de mise en place — pour lequel on ne pouvait d’ailleurs s’empêcher de chercher des liaisons avec son illustre matériau originel — la série trouve désormais naturellement son propre rythme.
Toutefois, et comme vous avez pu le constater en dégustant cet épisode, nous en sommes encore aux prémices puisque c’est deux nouveaux personnages savoureux qui nous accueillent dès l’ouverture ! Allez hop, un petit avertissement et on y va, uff da !
Tout comme mon précédent billet, ceci est une récap’ détaillée ! J’y écris tout ce que l’épisode contient et je le destine à un lectorat ayant vu l’épisode. Si ce n’est pas le cas, vous êtes tout de même prévenu.
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L’épisode démarre tambour battant ! Après le thème symphonique — composé par Jeff Russo — qui faisait l’ouverture de “The Crocodile Dilemma”, c’est une belle rupture musicale que l’on découvre. Une batterie décomplexée accompagne deux hommes dans une voiture, l’un barbu (Adam Goldberg) et l’autre, imposant, vêtu d’une magnifique veste à franges (Russell Harvard).
Il se rendent aux entrepôts de Hess et fils, la société de transports de plus en plus louche, et y rencontrent le conseiller déplumé du défunt, lequel nous l’apprenons se nomme Max Gold. Le barbu et la veste à franges se présentent par un minimal “We’re from Fargo”. On comprend alors très vite qu’ils sont envoyé par des intérêts supérieurs souhaitant faire la lumière sur le décès de Sam Hess. Gold leur indique alors une description approximative de l’étranger qui s’était présenté devant Hess et qui n’était autre que notre cher Lorne avec son distinctif pansement au front !
Tout cela pourrait s’avérer fort banal si ce n’était le mode de communication de Barbu et veste à franges. En effet, on comprend rapidement que ce dernier est sourd, obligeant barbu à lui répéter la conversation grâce au langage des signes. J’ignore totalement ce langage mais il apparaît très clairement que le barbu enjolive nettement les propos et ces intermèdes gestuels prennent une tournure tout à fait imagée !
Ensuite, on retrouve notre Lester attablé chez son frère pour ce qui ressemble à un après-enterrement de sa femme. Chaz lui conseille alors de vendre sa maison mais notre Lester, visiblement secoué, n’est pas très réceptif.
La scène suivante, Lester retourne chez lui et découvre les stigmates des événements qui s’y sont déroulés. Ce bref passage se termine alors qu’il fixe l’escalier menant à sa cave. Oui, mon vieux Lester, c’est un peu plus bas que tu as commis l’irréparable et nous verrons un peu plus tard que l’on n’en a pas terminé avec cette cave !
Mais il n’y a pas que Lester qui pleure un proche puisque la séquence suivante nous amène chez Ida, la femme de Vern Thurman, qui reçoit des proches chez elle après la perte de son époux. En préambule, on avait aperçu une Molly attristée devant la tombe de son ancien supérieur mais elle est déterminée, notre Molly, puisqu’elle aussi se trouve chez Ida, et se charge d’y faire… la vaisselle.
S’en suit une conversation entre Ida, Molly et Bill Oswalt, l’autre ancien adjoint de Vern pas très futé et qui préfère éviter les scènes de crime, ce qui n’est pas très pratique pour son métier vous en conviendrez. Molly souhaite questionner Lester mais Bill qui l’a connu au lycée le juge parfaitement inoffensif. Bill commence alors à nous dévoiler sa théorie qui voudrait que des vagabonds auraient infesté Bemidji peut être en raison d’un quelconque trafic de drogue. Ida n’est pas vraiment convaincu et on la comprends. Elle insiste alors auprès de Bill pour qu’il suive l’intuition de Molly.
De retour chez Lester, la chambre à coucher ne s’avère pas franchement réparatrice pour notre assureur tourneboulé. Il n’y voit que des souvenirs de sa femme et se met à pleurer. Sur un des murs, ce message interpelle : “Everything happens for a reason”. Après l’affiche des poissons dans le premier épisode, il faut se rendre à l’évidence, les Nygaard sont des philosophes qui s’ignorent.
Cependant, il n’a pas le temps de trop s’appesantir sur son sort puisque Molly et Bill sonnent à sa porte pour l’interroger. Malin, notre Lester affirme avec aplomb qu’il avait découvert sa femme déjà dessoudée à la cave avant d’être neutralisé à son tour. Il nie donc avoir vu Vern arriver chez lui.
Molly souhaite revenir à l’affaire qui avait justement amené Vern chez Lester. Cette conversation animée qu’il avait eu avec un inconnu à l’hôpital — Lorne bien évidemment — au sujet de Sam Hess. Lester noie le poisson mais Bill, loin d’éteindre l’intuition de Molly, lui révèle indirectement qu’Hess malmenait Lester au Lycée. Ça commence à faire beaucoup pour Molly mais Bill ne lui laisse pas en placer une et repart sur sa théorie fumeuse du vagabond.
Direction Duluth ensuite — qui se trouve tout de même à 3 heures de voiture de Bemidji si j’en crois Google Maps — où l’on retrouve un Lorne en pleine forme. Il déboule dans une poste locale quasi déserte et assure l’employé de service qu’il a reçu un paquet. Non seulement ce dernier s’aperçoit que le paquet n’a que Duluth inscrit pour seul destinataire mais il succombe au coup du regard menaçant que Lorne lui inflige avant de lui tendre son paquet sans demander son reste.
A l’intérieur, Lorne trouve une autobiographie de Stavros Milos ainsi qu’un portefeuille contenant une pièce d’identité à son effigie et au nom de Frank Peterson, homme d’église (“Minister”), rien que ça ! Comme la provenance de cette pièce d’identité est plus que louche, nous continuerons de l’appeler Lorne pour l’instant !
Alors, bien sûr, on se demande qui est ce Stavros Milos mais la séquence qui suit nous apporte déjà la réponse puisqu’on retrouve Lorne au Phoenix Farms, un supermarché dont le même Stavros (Oliver Platt) se trouve être le gérant. Lorne est sagement assis dans le bureau de ce dernier qui lui explique détenir 29 enseigne dans 15 pays. Bref un nabab du midwest qui propose de la mangue en janvier, même si c’est plutôt en provenance d’Équateur qu’elle provient et non de Phoenix.
Stavros est entouré de son chef de la sécurité, Wally Semenchko, ancien sportif reconverti et qui semble aussi dur à cuire que son trois quart en cuir justement. Sauf que notre Lorne national en a vu d’autres et n’hésite pas à le qualifier en sa présence de bouche d’incendie !
On en vient ensuite au plat de résistance. Stavros a reçu une lettre de chantage :
Lorne est chargé de trouvé l’auteur de ce courrier. Il soulève que le montant demandé est très précis mais Stavros botte en touche, préférant se plaindre de sa femme qui souhaite le divorce accompagné d’une petite fortune. Entre temps, le fils de Stavros, Dmitri, fait une entrée remarquée dans le bureau, se lançant sans transition dans le récit d’un jeu de mot qui ne fait rire personne à part lui. Après avoir demandé une autographe à Stavros sur l’autobiographie qu’il avait reçu, Lorne quitte le supermarché en subtilisant une vielle pontiac qu’un client avait laissée ouverte devant l’entrée.
La séquence suivante nous permet de retrouver l’agent de police Gus Grimly au commissariat. C’est l’heure du briefing matinal et le chef rappelle l’incident chez les voisins de Bemidji. Consigne est donnée d’ouvrir l’oeil et notre Gus se souvient de son interception peu glorieuse en fin de premier épisode. Son chef ne lui laisse pas trop le temps de cogiter là dessus puisqu’il est chargé d’un travail de la plus haute importance : récupérer un chien échappé de la SPA locale.
Après s’être acquitté de sa mission cruciale du jour, Gus rentre chez lui, trouvant sa fille Greta (Joey King) en pleine conversation sur sa cibi. Il y a deux choses à retenir de ce passage. La promiscuité avec les voisins de l’appartement d’en face est assez exceptionnelle. Notre Gus est d’ailleurs tout émoustillé par une voisine exhibitionniste.
Et puis surtout, notre estime à son encontre repart à la hausse puisqu’il ne prend pas l’éducation de sa fille à la légère, la qualifiant même de son job principal.
Retour ensuite au Lucky Penny à Bemidji. Rappelez vous, il s’agit de ce bordel dans lequel Sam Hess était venu se détendre et où il a effectivement trouvé le repos éternel. Le barbu et la veste à franges tentent d’en savoir plus auprès de la fille qui donnait du plaisir au défunt lors de ses derniers instants. Elle n’a rien vu. le barbu évoque alors le signalement d’un type avec pansement au front et il se trouve qu’un habitué correspond justement à la description. Il se nomme Lenny et se trouve être au bar à ce même instant comme tout habitué qui se respecte. le barbu et veste à franges se dirige donc vers ce Lenny.
Lenny n’a rien à voir avec Lorne mais il a effectivement un bobo sur la tête et ne résiste pas à faire admirer son gros canif à peine caché sous l’aisselle. Quelle erreur ! Il est donc le premier — et sûrement pas le dernier — à sous-estimer le duo barbu et veste à franges.
Dans la scène suivante, il est ligoté dans un coffre de voiture et malgré la certitude assénée via Max Gold qu’il ne s’agit pas du bon blessé au front, on ne donne pas cher de la peau du Lenny.
A Duluth, Lorne qui se fait passer pour un assistant d’avocat nommé Frank Peterson se présente devant la femme de Stavros. Cette dernière est entourée de son coach sportif tout poisseux de crème bronzante. Lorne tente d’en savoir plus sur les oncles de Stavros lorsque Dmitri fait à nouveau irruption. Afin de lui couper le sifflet, notre Lorne débite une blague au ras des pâquerettes pour éviter que Dmitri ne le grille comme étant au service de son père. Le stratagème fonctionne à merveille prouvant que Lorne est décidément un sacré animal !
On le retrouve ensuite dans une obscure chambre d’hôtel alors qu’il écoute une conversation grâce à un lecteur de cassettes. Cette conversation, c’est l’appel au secours de Lester lorsqu’il tentait de le convaincre par téléphone de venir l’aider après avoir tué sa femme. L’attaché-case de Lorne est rempli de cassettes toutes scrupuleusement accompagnées d’une étiquettes revoyant à des noms de personnes. Se pourrait-il que notre Lorne national collectionne quelques uns de ces plus haut faits sournois ?!
Quoi qu’il en soit, en examinant distraitement la note du maître chanteur de Stavros, il remarque une tâche au dos de la feuille et fait le lien avec la crème bronzante du coach sportif.
C’est à cet instant que Semenchko fait son entrée. Wally, de son prénom, n’apprécie pas du tout de voir un étranger atterrir sur ses plates bandes et le fait savoir à Lorne. Mais notre amateur de cassettes audio reste indifférent au manège du sbire de Stavros et pour le prouver ostensiblement, se décide, tout en restant muet, à faire sa grosse commission dans les toilettes toutes portes ouvertes.
Pendant ce temps là, au commissariat de Bemidji, Bill insiste auprès de Molly pour qu’elle se range à sa théorie du vagabond et enquête dans cette direction. Le Bill, très occupé à prendre possession de l’ancien bureau de Vern en y accrochant un gros poisson au mur a donc obtenu la place du calife bien que celui-ci aurait préféré notre Molly.
De son côté, Lester s’active enfin ! Sans doute échaudé par l’interrogatoire, il retrouve le marteau — l’outil avec lequel il avait cloué le bec à sa femme — qu’il avait caché dans la machine à laver. On n’en saura pas plus pour l’instant mais il annonce ensuite à son frère vouloir vendre la maison finalement. Sa belle soeur trouve que c’est le meilleur moyen de repartir du bon pied mais les motivations de notre Lester sont sûrement toutes autres.
Il va ensuite à la pharmacie pour y acheter de quoi soigner sa main. Lorque Lorne avait abbatu Vern au fusil de chasse, Lester avait pris un plomb sur le dessus de la main. Mais qui lui tombe sur le paletot alors qu’il vient de commander une crème désinfectante : notre chère Molly qui enchaîne aussi sec sur la fameuse discussion de l’hôpital.
Lester parvient difficilement à s’esquiver et renvoie Molly vers son chef avec sa théorie en l’abandonnant sur le parking.
Le lendemain matin, Molly raconte tout cela à Lou au restaurant. Son intuition est la bonne et on aimerait pouvoir lui dire de continuer dans cette voie mais son père préfère lui rappeler une histoire de son enfance dans une tentative encore un peu vaine de montrer qu’il s’inquiète pour sa fille. Sur ces entrefaites, Bill débarque et annonce qu’il a reçu un coup de fil d’un Lester excédé par les questions de Molly. La sanction tombe et Molly n’est plus en charge de l’enquête. Bill lui demande de s’occuper des recherches sur le macchabée en slip retrouvé en forêt. Bill n’est décidément pas très futé. Nous partageons pleinement toute la consternation de Molly mais il reste une scène finale à découvrir avant le générique.
Et quelle scène de fin ! Barbu et veste à franges extirpent Lenny du coffre, puis le traîne sur un lac gelé, creusent un trou dans la glace et y abandonnent le corps aux eaux froides. La musique qui accompagne cette conclusion est un titre d’Eden Ahbez que voici :
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En ouverture de ce récapitulatif, je vous livrais mon sentiment qui consiste à penser que la série suis désormais son propre rythme. C’est effectivement flagrant avec un deuxième épisode plus court (autour de 50 minutes alors que le premier faisait plus d’une heure) mais aussi plus lent.
Pourtant j’apprécie tout particulièrement de retrouver cet esprit fidèle au film en cela qu’il s’agit d’évoquer comment l’extrême routine de ce petit coin du Minnesota se voit troublé par un enchaînement d’événements improbables au possible ainsi qu’une poignée de choix tous plus mauvais les uns que les autres.
Et puis, après ces deux premiers épisodes, c’est l’occasion de faire un premier bilan sur la forme. En effet, c’était Adam Bernstein qui officiait derrière la caméra jusqu’ici (Randall Einhorn lui succédera pour le troisième). Bernstein est un metteur en scène expérimenté souvent impliqué sur des projets du câble. Les scènes de Barbu et vestes à franges en extérieur, perdues au milieu de ces vastes étendues planes enneigées, et sous un ciel bleu hivernal, m’ont fortement rappelé Breaking Bad. Ici le désert est remplacé par la glace mais il y a une même approche de l’homme perdu au confins d’une nature hostile. Il se trouve que Bernstein a réalisé huit épisodes pour le comte de la série de Vince Gilligan et quelque chose me dit que les comparaisons ne font que commencer !
Allez, je vous donne rendez-vous pour le troisième épisode ! A suivre…
Quelques observations supplémentaires :
- l’autobiographie de Stavros Milos est signée de Stavros Milos donc en compagnie de Bob DeLaurentis. Ce dernier est en fait un producteur de la série.
- La seule fenêtre du bureau de Stavros Milos donne sur la chambre froide de la boucherie où plusieurs employés s’affairent sur la bidoche. Je trouve cette image très révélatrice de la direction que les créateurs donnent à leur série. Le spectacle est sanglant mais, sans le son derrière la vitre, il serait presque apaisant !
- L’inconnu à la veste à franges est interpreté par Russell Harvard qui se trouve être réellement sourd. L’acteur d’origine texane possède une belle filmographie à son actif dont le There will be blood de Paul Thomas Anderson.
- Les titres d’épisodes s’annoncent très cérébraux puisqu’après le paradoxe du crocodile, voici la parabole “le prince coq” et je vous renvoie vers Wikipedia pour en savoir plus.
- Enfin, avec ce morceau décalé en fin d’épisode, le placement musical fait une entrée remarquée dans la série. C’est Michael Perlmutter (Instinct) qui est en charge de la supervision.
Autres épisodes, autres récaps :
s01e01: The Crocodile Dilemma
s01e03: A Muddy Road
s01e04: Eating the Blame
s01e05: The Six Ungraspables
s01e06: Buridan’s Ass
s01e07: Who shaves the Barber?
s01e08: The Heap
s01e09: A Fox, A Rabbit and a Cabbage
s01e10: Morton’s Fork
Visuels : Fargo / FX
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