Prise de hauteur, Fargo s02e09 (récap.)

(FX) s02e09 “The Castle”
Saison 1 & 2 (en cours) à voir chez nous sur Netflix
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Cet avant dernier volet de la saison s’ouvre avec un livre. Tiens donc, encore un ! Celui-ci s’intitule l’Histoire du True Crime dans le Mid West et symbolise assez bien Fargo dans son ensemble, ce fonctionnement sur le registre de l’anthologie qui lui permet de se réinventer à chaque saison, comme une succession de chapitres simplement reliés par une thématique.
Le titre de cet épisode est à nouveau une référence à l’absurde, cette fois-ci à l’un de ces plus célèbres auteurs : Franz Kafka. Noah Hawley (Showrunner de la série, faut-il le rappeler), lui même auteur de romans (son cinquième “Before the Fall” sort en mai), s’offre justement ici une belle réflexion sur la question de la création.

Attention, le récapitulatif suivant analyse ledit épisode en détail !

The Waffle Hut slaughter. L’épisode s’ouvre de manière assez étonnante. Subitement, un narrateur s’exprime et fait référence au récit qui nous intéresse comme s’il était écrit dans un livre qu’il nous propose de commenter. Il annonce notamment les événements de Sioux Falls et insiste sur le couple de Peggy & Ed dont les vies s’apprêtent à être bouleversées “pour toujours”.
La voix de ce narrateur vous a peut être semblé familière. Et pour cause, puisqu’il s’agit de Martin Freeman (Lester dans la saison 1) qui s’exprime ici avec son accent “normal” d’acteur anglais (par opposition avec son accent midwest qu’il utilisait la saison passée).

We are not alone. On reprend ensuite le cours des événements là où on les avait laissés. Dent (oHanzee comme l’appelle le narrateur) est en fuite et va emprunter de la superglue à la station service pour refermer une vilaine plaie à l’épaule, signée Peggy.
Quand aux Blumquist justement, il sont l’objet d’un débat policier à bâtons rompus. Ce n’est plus deux mais trois juridictions qui se disputent le couple de fugitifs. Les locaux de Sioux Falls et derniers arrivants ont la main et décide de mettre en place le plan le plus risqué possible, au grand désespoir de Lou et Hank. Ils attendront le rendez-vous avec Mike Milligan au Motor Motel comme convenu par Ed. Peu importe qu’un Hanzee en mode Rambo traîne dans les parages, peu importe aussi qu’il ait refroidit le propriétaire de la station service. Décidément, tout cela va très mal finir…

When is all this madness going to end? Pendant ce temps là, Mike Milligan embrouille sa  hiérarchie et fait mine d’avoir les choses en main. Hanzee fait croire à Floyd que Dodd est encore vivant et détenu au Motor Motel. Betsy Solverson est victime d’un malaise dans sa cuisine et c’est Molly qui la découvre sur le sol. Enfin, Lou apprend que Constance Heck (la patronne de Peggy) a été étranglé dans sa chambre d’hôtel.
Alors que Lou avait été escorté jusqu’à la frontière de l’état, il retourne au Dakota pour constater la scène du meurtre de Constance et croise le regard des Gerhardt (en route pour le Motor Motel) alors qu’il rejoignait sa voiture. Tout est en place pour que le massacre ait lieu !

We’ll be together again… On high. Le carnage tant annoncé se déroule sous nos yeux mais il est traversé par l’événement le plus improbable qui soit, l’irruption d’une vaste soucoupe volante au dessus du champ de bataille. La confusion est totale mais elle permet à Lou de se débarrasser de Bear. Les Gerhardt sont décimés, y compris Floyd qui sera poignardée par Hanzee, La plupart des forces de l’ordre sont abattues également hormis Schmidt et Solverson. Hank, blessé, semble également très mal en point.
Les Blumquist s’échappent à nouveau, poursuivi par Hanzee, lui-même poursuivi par Lou. Le final s’annonce palpitant !

Kafkaesque. Je l’évoquais en introduction, le titre de cet épisode (“le château”) est aussi le titre d’une oeuvre de Frank Kafka. L’écrivain y raconte l’histoire d’un personnage qui se rend dans un village pour y exercer son métier auprès des propriétaire d’un château. Au cours du récit il lui sera impossible d’établir une quelconque communication constructive avec aucun des différents personnages qui peuplent l’endroit.
Le parallèle renvoie évidemment à Lou qui se trouve confronté à un mur et ne parvient pas à faire entendre raison à ses collègue de l’état voisin. Non seulement il ne veulent pas l’entendre mais ils en conçoivent une certaine animosité. Cette situation interpelle fortement le téléspectateur. Comment peut-on être aussi obtus ? La situation est sciemment exagérée mais en y regardant de près, on s’aperçoit que ce genre de comportement egoïste et borné n’est pas si déformé.

E.T. L’apparition de la soucoupe volante était attendue. Une multitude d’éléments l’indiquaient en commençant par le premier épisode et les lumières qui avaient attiré Rye sur le capot de Peggy. C’est à rapprocher du massacre en lui même que l’on savait imminent. Au fond, ces deux événements (la soucoupe et la tuerie) étaient inéluctables et cela aurait dû conduire à un épisode assez convenu.
Il n’en est pourtant rien car il y a cette soudaine narration qui vient élever la conscience du téléspectateur en provoquant un questionnement. Malgré la fameuse vraie-fausse mention “ceci est une histoire vraie”, Fargo n’est qu’une oeuvre de fiction après tout et l’ouverture du livre en début d’épisode est là pour nous le rappeler.
On peut également penser que la présence extra-terrestre symbolise ici la main du scénariste qui, d’un trait de stylo lumineux, décide de provoquer la mort d’un personnage plutôt qu’un autre !
La série trouve, quoi qu’il en soit, une distance rare dans la production contemporaine tout en s’appropriant des question simples et complexes à la fois.

 

Observations diverses :

  • Oui, vous avez bien vu, il semblerait bien que Ben Schmidt (chargé de la garde de Peggy & Ed dans une chambre du Motor Motel) regarde CHIPs en mangeant des chips !!
  • Le titre musical qui accompagne la fin de l’épisde est à nouveau une référence à la filmographie des frères Coen. Il s’agit de l’artiste Britt Daniel (habituellement présente au sein de Spoon) qui reprend le “Run through the Jungle” de Creedence Clearwater Revival, lequel titre faisait partie de la bande son de The Big Lebowski.
  • Et puis Ben Schmidt (encore lui) s’exclame : “It’s Rapid City all over again”. Il y a de nombreuses villes nommée ainsi aux States mais il s’agit vraisemblablement de celle se trouvant dans le même état du Dakota du Sud, à l’autre extrémité (ouest) pour exact. Doit-on y voir l’annonce du lieu de la prochaine saison de Fargo ?!

 

Un peu de lecture :

  • Pour le Wall Street Journal, Zahn McClarnon (Hanzee) explique avoir été agréablement surpris par la manière dont le récit s’empare de la cause indienne.
  • Pour Hidden Remote, Jean Smart (Floyd) décrit la personnalité de son personnage et en particulier son côté diabolique.
  • Pour Variety, Patrick Wilson (Lou) donne son sentiment sur la rencontre du 3ème type.
  • Pour Entertainment Weekly, Noah Hawley livre aussi son avis sur la question extra-terrestre. A noter, pour compléter, que Variety évoque une nouvelle prolongation du contrat de l’auteur avec la chaîne (FX) et fait le point sur ses projets en préparation.

Visuels : Fargo / FXP / MGM
Musique : Cymande “Getting it Back” (1972 Janus Rec.)

4 commentaires sur « Prise de hauteur, Fargo s02e09 (récap.) »

  1. Le coup de la soucoupe volante je ne l’avais pas vu venir ! Malgré les allusions tout au long de la saison, relevées dans tes précédents récap, je ne m’attendais pas à ce que ça se concrétise de cette façon !
    Et je suis très surprise que Peggy et Ed soient encore parvenus à s’en sortir, ils sont décidément très chanceux ! (pour l’instant ?)
    Hâte de voir la conclusion de cette excellente saison !

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