Je ne regrette pas d’avoir sélectionné l’adaptation américaine de Shameless dans ma rétrospective 2011. Ce douzième épisode qui marque la fin de la première saison est tout à fait dans la continuité et se termine de fort belle manière.
La deuxième saison qui a débuté en janvier réalise de meilleures audiences et c’est fort logiquement que Showtime vient d’annoncer la commande d’une troisième !
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N’oubliez pas d’écouter le morceau (ci-dessus) des High Strung qui accompagne le générique de la série afin de vous plonger dans l’ambiance !
Pour compléter ce que je disais dans mon post de Rétro, je vais développer deux thèmes pourtant assez contradictoires qui caractérise cette série.
Le premier, qui saute aux yeux, est un goût certain pour l’irrévérence ! C’est parfaitement reprit de la version originale anglaise qui s’inscrit dans une représentation sociale assez répandue parmi la fiction britannique (on peut y voir un héritage du classique Ab Fab par exemple). Stateside, c’est déjà beaucoup plus original. Vous me direz que les chaînes câblées (HBO et Showtime principalement) se permettent d’aborder cette question mais il y a globalement ce puritanisme (le mot est lâché !) qui adoucit souvent les sautes d’humeur…
Alors il y a bien sûr le parcours de Frank, le père de famille complètement irresponsable toujours sous fort taux d’alcoolémie qui multiplie les arnaques d’invalidités afin d’être subventionné dans sa consommation. Mais on peut aussi parler de Steve en voleur de voitures, Lip qui prends la place d’étudiants qui lui achètent son savoir aux examens ou bien le petit Carl toujours prêt à tout faire péter !
Le panel des infractions est vaste et constitue de manière plutôt incongrue une curiosité car elles sont parfois tellement pleines d’ingéniosité qu’on se trouve souvent admiratif devant les efforts déployés.
Paradoxalement, dans ce maelström d’incivilités émerge une solidarité familiale que l’on peut étendre aux amis et proches des Gallaghers. Il se serrent tous les coudes dans un effort commun pour faire vivre la famille et s’octroyer le plus bel avenir.
La débrouille qu’elle soit décrite comme légale ou pas est l’unique option qui tend les bras à ces banlieusards de Chicago et j’apprécie tout particulièrement que l’adversité est évoquée sans aucun fatalisme. Fiona prends sur elle lorsqu’elle est montrée du doigt comme mère de substitution, Sheila tente continuellement de vaincre sa peur de sortir de sa maison et Lip envisage de poursuivre des études.
Cet aspect collectif est très fort dans la série et s’oppose frontalement à l’individualisme représentée par la figure paternelle défaillante ! C’est cela qui m’a principalement touché dans la série.
Voilà, on va sans doute enchaîner rapidement sur la saison 2 qui passe de l’hiver à l’été mais en gardant, j’en suis sûr, ce subtil mélange de comédie dans une série à fort caractère dramatique.
Visuel : Shameless US / Showtime
Musique The High Strung « the luck you got » (Park the Van Records)
Un avis sur « Shameless US s01e12 »