Borgen s01e01&02

Dyden i midten – Tæl til 90 –

J’en parlais hier dans mon post sur le final de la première saison des hommes de l’ombre, il y a manifestement télescopage sur la thématique politique dans les séries cette semaine puisqu’Arte proposait à son tour la diffusion de la série danoise Borgen sur le parcours d’une femme politique qui devient premier ministre !

Mais avant d’entrer dans les détails, commençons par nous imprégner de l’ambiance de cette série nordique en écoutant le thème principal de la série :

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Véritable carton au Danemark (on parle de pic d’audience à 2 millions de personnes, soit 40% de la population !!), le titre de la série est un diminutif  qui désigne le Château de Christiansborg, haut lieu de la gouvernance à Copenhague qui accueille le parlement, la cour suprême et les services du premier ministre.

Birgitte Nyborg est à la tête du parti centriste danois et alors que nous sommes dans la dernière ligne droite avant les élections, une série d’évènements va la placer en meilleure position pour former le futur gouvernement…
Parallèlement, la série s’intéresse à Kasper Juul, un spin doctor qui est son principal conseiller et Katrine Fønsmark, une présentatrice télé.
On retrouve donc les trois vocations que sont le conseil en communication, le journalisme et la politique. Contrairement aux hommes de l’ombre qui comme son nom l’indique mettait l’accent sur les premiers, il est ici surtout question de la femme politique.
J’ai trouvé que Nathalie Baye n’était pas convaincante dans la peau d’une femme politique mais je dois reconnaître aussi que son rôle est relativement ingrat, souvent dépeinte comme une marionnette. Ce n’est pas le cas de Sidse Babett Knudsen (au centre sur la photo) que l’on découvre malmenée dans le jeu politique mais qui apparaît avec la gestuelle et le comportement adéquat lors des apparitions publiques. Son personnage  possède en plus une dimension familiale importante lui permettant dès les premiers épisodes d’imposer un talent certain !

Je me dois d’avouer que j’ignore tout du système politique danois. Le premier tour de force de cette série est de déplier l’intrigue sans perdre le téléspectateur dans la description du mode de scrutin tout en gardant le suspense intact.
Et puis le récit s’inscrit dans des thèmes qui ne sont pas des spécificités danoises. Citons par exemple le rôle des médias, la place de la femme à tous les niveaux (famille, responsabilités), les magouilles politiques, les ambitions personnelles, l’utilisation des fonds publics, l’immigration, etc.

Visuellement, c’est aussi beaucoup plus ambitieux que les hommes de l’ombre. La réalisation fait penser au style anglais contemporain qui consiste à mélanger les ambiances froides citadines aux intérieurs chauds. Borgen fait dans la simplicité mais profite pleinement du contraste entre les décors du quartier pavillonnaire de son héroïne et les plans autour des quartier historiques copenhaguois.
Ce mélange entre un certain minimalisme scandinave et des lieux chargés d’histoire captive le curieux dans un écrin parfait pour une série à suspense politique.

Je m’aperçois que j’ai peut être un peu trop eu recours à la comparaison avec les hommes de l’ombre. Il y a effectivement des points communs mais il faut pouvoir les apprécier toutes les deux et faire abstraction même si Borgen place la barre très haute. Reste à voir si Birgitte va réussir à nous captiver de la même manière toute la saison !

Voici deux liens intéressants :
Vous n’avez pas vu les épisodes 1 et 2, pas de soucis, ils sont dispos en replay pendant sept jours sur le site d’Arte !
Et pour être complet, un entretien du créateur de la série, Adam Price, par Oriane Hurard (qui m’a aussi suggéré le thème musical ci-dessus)

Visuel : Borgen / DR1 / Arte