(ABC) 2 épisodes diffusés sur 8 – déprogrammée –
Nous sommes à la mi-janvier mais de nombreuses séries régulières restent en hiatus. Il faut bien avoir conscience que la période est souvent vitale pour des productions qui reprennent ainsi un peu d’avance entre le tournage et la diffusion. Tout un attirail de possibilités s’offrent alors au chaînes pour gérer ce trou d’air dans leur programmation. Cela va des rediffusions au meublage plus ou moins contrôlé.
Chez ABC, on pensait avoir trouvé une solution parfaite en remplaçant Scandal par une minisérie en huit parties. Intitulée The Assets, elle proposait une histoire d’espionnage durant les années 80 et basée sur des faits réels. J’utilise le passé car oui, ABC l’a déprogrammée après seulement deux épisodes. The Assets était certes loin d’être exceptionnelle mais on peut tout de même regretter qu’elle n’ai pas eu un peu plus de latitude alors qu’elle ne durait que 8 épisodes.
En 1985, la CIA constate que de nombreux éléments infiltrés en URSS pour son compte sont démasqués les uns après les autres. L’agent Sandra Grimes est alors missionnée pour débusquer la faille. Parallèlement, on comprends que le responsable, la taupe, se nomme Aldrich Ames et l’on va découvrir sa personnalité pour le moins instable…
The Assets est donc une adaptation d’un récit publié en 2012 (Circle of Treason) dans lequel deux anciens de l’agence raconte l’affaire Ames qui avait bouleversé la CIA dans les années 80. Le choix de cette histoire ne surprendra personne. Depuis Homeland, la CIA est tendance et puis la période de la guerre froide a elle aussi été évoqué dans The Americans.
Avec de nombreuses séquences à l’est, The Assets évoque surtout l’adaptation cinématographique du roman de John Le Carré intitulée justement La Taupe dans nos contrées. La série ne parvient pourtant pas à se hisser au même rang formel.
Car justement, tout cela est très brumeux ! Il y a une forme d’authenticité dans la surabondance du gris mais c’est au détriment d’une tension qu’il aurait été nécessaire d’attiser, s’agissant d’espionnage. Le rythme pour sa part est lent. On imagine combien c’est quelque chose de déstabilisant sur ABC et ce d’autant plus pour un public habitué à l’excitation de Scandal. Je trouve pourtant que c’est un bon point. The Asssets prend le temps de décrire ces personnages et c’est le point fort de la série.
C’est d’ailleurs à mettre en relation avec un très bon casting (très anglais soit dit en passant). Le gallois Paul Rhys dans le rôle d’Aldrich Ames est tout à fait fascinant. Difficile de faire une prestation plus élaborée du personnage sous tension. En face de lui, l’anglaise Jodie Whittaker (Grimes) est parfaite également dans un registre beaucoup plus sobre.
Pour tout vous dire, j’étais plutôt positif sur la série et, en même temps, j’avais prévu, dès le premier épisode visionné, d’attendre avant de vous en parler. Les responsables de la série auront sans doute été un peu écrasés par les enjeux de la reconstitution de faits réels, oubliant au passage de dynamiser un récit qui ne demandait que ça.
Avec seulement deux épisodes, il est difficile de porter un jugement précis sur The Assets. Il y avait semble-t’il suffisamment de place pour étaler un autre point de vue face à The Americans. Espérons que le reste de la série puisse être diffusé un jour !
Visuel : The Assets / ABC
Je n’ai eu le temps que de regarder le pilote avant l’annulation, et, s’il manquait sans doute quelque chose à ces débuts pour permettre à la série de se démarquer dans un genre d’espionnage qui est quand même assez saturé, le label « adapté d’une histoire vraie », la sobriété d’ensemble, le casting (assez perturbant tout ce casting british d’ailleurs), étaient des arguments qui donnaient de voir la série progresser un peu. Elle pouvait être honnête, à défaut d’être incontournable.
Sinon, ton parallèle est très juste avec La Taupe. Il faut savoir qu’il existe une adaptation en mini-série de ce roman de Le Carré qui a été faite par la BBC en 1979. Ce sont les six plus grandes heures d’espionnage qu’il m’ait jamais été donné de voir à la télévision. La Guerre Froide déclinée de façon fascinante. Avec Alec Guinness dans le rôle principal de Smiley.
Pour revenir à The Assets, j’espère que d’une façon ou d’une autre, ces 8 épisodes sortiront.
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Bigre, tu m’a bien vendu cette minisérie de 79, je vais essayer de mettre la main dessus…
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