(FX) en 10 épisodes à partir du 15 avril –
Je renoue aujourd’hui avec l’exercice de l’aperçu ! Pour être plus précis, il s’agit même de ma première chronique sur ce registre depuis le début de l’année. Je ne vous cache pas que c’est avec un certain plaisir que j’évoque aujourd’hui Fargo.
2014, c’est un peu l’année des grandes manoeuvres pour FX. Deux véritables locomotives de la chaîne, Sons of Anarchy puis Justified, s’apprêtent à dévoiler leur saison finale et il est donc nécessaire de renouveler. Dans ce but, la chaîne câblée — propriété du groupe FOX — propose d’ici cet été un trident très ambitieux : The Strain de Guillermo del Toro (juillet), Tyrant de Gideon Raff (juin) et donc Fargo de Noah Hawley dès la mi-avril. Ne tergiversons pas, oui, les frères Coen sont crédités comme producteurs mais ils sont restés en retrait. Pourtant, Tout porte à croire qu’ils sont ravis du résultat et je vais tenter de démontrer pourquoi cette tentative de faire revivre Fargo s’annonce prometteuse !
Fargo n’est peur être pas le film le plus connu des frères Coen — la popularité de leur film suivant, The Big Lebowski, ne cesse de m’étonner — mais il est souvent cité en bonne place lorsqu’il s’agit de dessiner les contours de la filmographie du duo. Récompensé par le prix de la mise en scène à Cannes puis par le prix d’interprétation féminine (Frances McDormand) et celui du scénario aux Oscars, ce long métrage est d’un des rares parmi leur oeuvre qui a su séduire tous les publics.
Les Coen sont originaire de La banlieue de Minneapolis et n’ignorent par conséquent rien du Minnesota ainsi que de l’état voisin du Dakota du Nord. Fargo s’inspire d’ailleurs librement d’une série d’authentiques faits divers. L’histoire est celle d’un vendeur de voiture endetté qui tente d’escroquer son riche beau-père en commanditant via un duo de malfrats l’enlèvement de sa femme.
Comme souvent dans le cinéma des frères Coen, les protagonistes optent pour les mauvais choix et le spectateur découvre médusé une fable toute en ironie matinée d’humour noir. Mais contrairement à leurs films précédents, Fargo est d’une facture minimale. Hormis quelques plans larges d’immensités neigeuses, la mise en scène est austère, de celle qui s’effacent pour laisser les acteurs faire le travail. Et quel travail ! Frances McDormand, Steve Buscemi et William H. Macy — pour ne citer que ces trois là — sont fantastiques (vous remarquerez que les deux derniers font les beaux jours de belles séries du petit écran actuellement).
Après le succès du film qui sort en 1996, une adaptation sérielle avait déjà été imaginée l’année suivante. Le projet était alors soutenu par le scénariste Bruce Paltrow (The White Shadow) et produit par Robert Palm (Law & Order). NBC donne son accord puis se désiste. En 1998, CBS reprend le flambeau et en commande un pilote avant de se désengager à son tour. Pourtant, c’était l’immense actrice, Kathy Bates, qui avait réalisé le pilote et la distribution comprenait notamment une certaine Edie Falco — juste avant Les Sopranos — en lieu et place de McDormand. Je vous propose d’en voir tout de suite quelques extraits :
[vimeo http://vimeo.com/11674952]
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Warren Littlefield faisait partie de l’exécutif chez NBC à l’époque. L’encadré sur son curriculum vitae qui liste les séries qu’il a supervisé lors de ces année à la tête du network au paon provoque généralement un certain émoi chez le sériephile. Citons tout de même quelques titres : Cheers, The Cosby Show, The Golden Girls, Seinfeld, The Fresh Prince of Bel-Air, Law & Order, Mad About You, Frasier, Friends, ER, Homicide: Life on the Street, Will & Grace ou bien The West Wing.
A l’occasion d’un panel en janvier dernier, Littlefied explique alors que le duo Paltrow/Palm lui avait offert en 97 une boule à neige personnalisé façon Fargo. Il y a trois ans, l’objet trônant sur son bureau lui rappellera au bon souvenir de ce projet. S’impose à lui ce constat qui veut que ce qui n’était à l’époque pas transposable en série de network est certainement, aujourd’hui, un solide projet de série pour le câble !
Littlefield fait alors appel à un scénariste qu’il connaît bien. C’est en effet avec Noah Hawley qu’il avait crée le mockumentary My Generation en 2010 (annulé rapidement par ABC). Hawley est surtout connu pour avoir officié sur Bones (de 2005 à 2008) en tant que scénariste et producteur. Outre My Generation — qui était déjà une adaptation d’un format suédois — Hawley est également à l’origine de The Unusuals (une seule saison sur ABC).
Celui qui est parallèlement auteur de quatre romans imagine alors une trame qui s’étale à l’échelle d’une saison. Il y a quelques mois, FX présentait justement la série comme leur premier effort en matière de “limited series”, appellation tendance pour éviter d’employer le terme de minisérie. Depuis, True Detective étant passé par là, on en parle plus volontiers comme d’une anthologie. La vérité des audiences aura certainement raison de la nuance.
De leur côté, les frères Coen on donné leur aval sans plus de commentaires. Mais tout porte à croire que le script signé par Hawley (il serait crédité de 6 épisodes sur 10) les a séduit, notamment parce qu’il ne s’est pas contenté d’adapter.
Car oui, le Fargo version FX se situe dans la même région mais les personnages ne sont plus exactement les mêmes. L’essentiel de l’action ne se déroule plus à Brainerd mais à Bemidji (un peu plus au nord mais toujours dans le Minnesota). On devine une forte continuité des tempéraments mais c’est une autre histoire qui s’annonce.
Lester Nygaard est un petit assureur naïf qui se laisse embarquer dans un acte hautement répréhensible par un mystérieux Lorne Malvo dont tout le monde ignore les motivations…
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Les bandes annonce ci-dessus laisse entrevoir un casting absolument fabuleux ! On ne présente plus le duo principal constitué de Billy Bob Thornton et Martin Freeman. Thornton, affublé ici d’une coupe de cheveu diabolique, connaît bien l’univers des Coen pour avoir tenu le rôle principal dans The Barber (The Man who wasn’t there). Quand à Freeman, son talent pour la dérision n’est plus à démontrer après trois saison dans le rôle de Watson (Sherlock) et les deux premiers volets de la trilogie du Hobbit sous le costume de Bilbo Baggins.
Mais les seconds ne sont pas en reste. Vous aurez reconnu le Bob Odenkirk de Breaking Bad, les Colin Hanks et Keith Carradine de Dexter ou bien encore Kate Walsh de Private Practice.
Enfin, on surveillera également les prestations du passe-partout Adam Goldberg ainsi que celles des deux comiques Jordan Peele et Keegan-Michael Key dans la peau d’un duo de fédéraux improbable.
Joel Coen once described Minnesota and North Dakota as “Siberia with family restaurants.”
Peu d’éléments ont filtrés sur la série et cela se comprend, tant elle devrait reposer sur le suspense. Nous savons toutefois que le tournage à eu lieu au Canada, à Calgary et plus largement dans la province de l’Alberta. La météo, particulièrement virulente cet hiver s’est arrangée pour fournir un décor de circonstance. Les températures fleuretant régulièrement avec les -30°.
Mais au delà de son manteau neigeux, le choix de Calgary s’imposait aussi car elle possède les équipes expérimentées nécessaires, qui font notamment un travail brillant sur Hell on Wheels (AMC) depuis trois saisons.
Voilà, si vous n’en pouvez plus d’attendre, les sept premières minutes sont en ligne sur Yahoo. et puis il y a ces (trop ?!) nombreux teasers à déguster. Quoi qu’il advienne, je reviendrai sur la série pour livrer mon avis.
Visuels : Fargo / FX
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