Utopia s02e06

(Channel 4) 2 saisons de 6 épisodes chacune –
Jessica Hyde Ö no smiling, please.

Du 14 juillet au 12 août, le téléspectateur anglais pouvait enfin découvrir la saison 2 d’Utopia sur Channel 4. Forcément, l’été s’annonçait tout de suite plus fluo !
Si vous fréquentez ce blog depuis quelques temps, vous n’ignorez pas tout le bien que je pense d’Utopia. Elle représente à mon sens tout ce en quoi la “Telly” british n’a rien à envier à personne. Une idée folle et pourtant si bien assumée, un casting talentueux et pourtant si jeune, une mise en scène culottée et pourtant si brillante…
En cette saison 2, le schéma est un peu le même, l’impact de la surprise n’est plus là mais Utopia reste Utopia, un OSNI* ultime, propulsé au rayon culte dès la première séquence !

Ce qui suit devrait contenir des révélations. Si vous n’avez rien vu d’Utopia, je vous conseille vivement de vous diriger vers ces lignes que je lui consacrait à l’occasion de ma rétrospective.

Après les six premiers épisodes qui constituaient la saison 1, il était presque surprenant qu’une suite soit commandée. Utopia n’a pas déplacé les foules l’an dernier (et les scores auront été encore inférieurs cet été).
Il faut dire que le parti pris est profondément radical, et ce à tous les étages. ces premiers épisodes fonctionnaient dans une sorte d’urgence. Je n’imaginais alors pas autre chose pour clore la saison qu’un hara-kiri monumental.
Finalement, c’est un cliffhanger impromptu qui vint nous cueillir à froid. Fallait-il y voir un pied de nez définitif envoyé à la face des aigris qui enterraient trop vite la série ?

Toujours est-il qu’Utopia était de retour à la mi-juillet. C’est non sans une certaine fébrilité que nous allions enfin savoir ce qu’il était advenu de la bande. Mais coup de Trafalgar, nous voilà propulsé à la fin des années 70. L’épisode (le s02e01 donc) ne contient aucun des acteurs que nous connaissions. Pas une once de couleur jaune mais plutôt du rouge. Et puis surtout, ce format allongé que nous avions appris à aimer se trouve remplacé par un 4/3 tout à fait déconcertant.
La surprise digérée, il reste un épisode magistral. Un exercice de style sous la forme d’un prequel d’époque jalonné d’événements historiques réinterprétés dans la logique du network, ce complot omniprésent et omnipotent dans la série.

Dennis Kelly – à l’écriture de tous les épisodes – s’offre ici un beau coup de force qui aura fait quelques vagues dans les rangs conservateurs, lesquels n’appréciant guère la réécriture du scénariste quand à l’assassinat d’un proche de Margaret Thatcher.
Avec le recul, ce flashback transcende la série, car servant de source aux motivations de chacun. Non seulement il est justifié pour ces caractéristiques inhérentes mais de surcroît, il aura valeur de pierre angulaire pour la suite. Une suite justement qui sera plus classique, relativement similaire avec les événements de la saison 1. Les personnages principaux se trouvent dans les mêmes situations, seul un agent dormant vient s’ajouter à la structure établie.

Lee … clearly up to no good.

L’autre bouleversement qu’il fallait surveiller était à observer au quatrième volet. Marc Munden, l’artiste qui avait fait d’Utopia cet objet si singulier, laissait pour la première fois la caméra à un autre réalisateur. Ce sera Sam Donovan, relativement inconnu mais habitué des séries anglaises (Skins, Secret Diary of a Call Girl). La transition s’effectue dans une continuité parfaite mais l’on remarque tout de même un certain recul des coloris saturés. Cette évolution vers une baisse de contraste – toute relative – aura bien accompagné un final à la teneur dramatique.
A l’instar de son comparse Kelly, Munden aura lui aussi frappé fort avec cet épisode prequel. Le changement tonal, les ambiances surannées et puis ce format d’écran qui nous ramenait dans le passé via une fenêtre si lourde de sens.
Et puis il me faut vous dire un mot sur l’évolution de la bande son. C’était l’une des grande force de la série et ce retour aura permis à Cristobal Tapia de Veer (compositeur canadien) de continuer un travail toujours très surprenant. Il y délaisse notamment les percussions exotiques et se rapproche d’un ensemble électronique plus analogique. CTDV enfonce le clou et démontre toute son inventivité.

Côté casting, les rôles auront peu évolué. Là encore, il faut distinguer l’épisode du retour en arrière avec la superbe Rose Leslie (Game of Thrones) dans les pas d’une jeune Milner et de Tom Burke (The Musketeers). Le duo Fiona O’Shaughnessy (Jessica) et Neil Maskell (Arby) auront démontré un peu plus tout leur talent. Il ne fait aucun doute que si Utopia devait s’arrêter là, ces deux là trouverait de belles choses à faire ensuite.

Et d’ailleurs, c’est un peu le cas pour tout le monde, a commencer par Munden et De Veer qu’on aimerait ardemment voir dans un autre univers !
Seulement voilà, il semblerait qu’Utopia soit parvenu à atteindre ce statut si particulier de série qui réunit peu de suiveurs mais s’arroge une tenue emblématique, de celle qui définit une chaîne. Il se murmure même qu’une troisième ainsi qu’une quatrième saison seraient en train de s’imaginer…
Plus dingue encore, David Fincher travaillerait à un remake pour HBO !

Visuels : Utopia / Channel 4
* : Objet Sériel Non Identifié

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