The Red Road s02e01 “Gifts”

(SundanceTV) saison 2 en 6 épisodes
Marathon de la s1 prévu le 28 mars sur Sundance France
et diffusion de la s2 dès le 3 avril (au lendemain de la diff. US)
Season+2+-+Episode+1+-+1

La diffusion sur nos chaînes de séries dites “à l’heure US” se généralise et il faut s’en réjouir. A titres d’exemples, les abonnés à Canal+ Séries peuvent suivre American Crime, une réflexion bouleversante sur la société US contemporaine (J’y reviens), ou bien encore Better Call Saul, l’intrigant spinoff de Breaking Bad qu’il est possible de suivre sur Netflix (j’y reviens bis) et enfin, dès la semaine prochaine, le retour de The Red Road sur la déclinaison française de Sundance Channel et ce, dès le lendemain de la diffusion américaine.
Après des débuts restés très confidentiels l’année dernière – dans l’ombre de RectifyThe Red Road poursuit sont chemin sombre et tortueux. Cette évocation de l’émergence d’une réserve indienne enfin légitime se laisse difficilement apprivoiser mais reste le terrain de jeu d’un casting parfait !

N’ayant pas encore parlé de The Red Road dans cette colonne, je vais rester volontairement sur le registre d’une présentation de la série, garantie sans révélations sur la première saison.

Non loin de l’effervescence de New York, la petite ville de Walpole, New Jersey, est toute proche des montagnes de la tribu Lenape. Harold Jensen est un officier de police qui enquête sur la disparition d’un étudiant dans la région. Il a surtout fort à faire entre le retour de l’enfant terrible de la tribu, un certain Phillip Kopus, et une situation familiale compliquée entre sa femme très angoissée et leur adolescente de fille…

L’esprit Sundance. The Red Road s’inscrit clairement dans la direction éditoriale (encore très jeune) de SundanceTV. En 2013, la chaîne impressionnait avec trois titres d’horizons pourtant divers. Il y eut la coproduction avec Top of the Lake, une authentique production originale avec Rectify et la diffusion des Revenants de Canal+ sur ses ondes. Bien que Sundance ne soit pas entièrement responsable de ce trio, la continuité d’ambiance et l’influence assumée du cinéma indépendant donnaient une forte cohérence à cette programmation.
The Red Road se glisse parfaitement dans ce moule mais sans parvenir à se hisser au niveau de ses prédécesseurs.

Il y avait pourtant sur le papier de quoi aiguiser un récit acéré. On doit le projet au scénariste Aaron Guzikowski (Prisoners, Contraband) et la saison 1 compte notamment James Gray (Pilote) et Lodge Kerrigan (ép. 4&5) à la mise en scène. Mais le thriller ainsi présenté fonctionne par à-coups sans proposer de vision formelle d’ensemble significative. Du reste, en ce concentrant sur les leviers classiques du polar, The Red Road esquive soigneusement les enjeux pourtant prometteurs d’une représentation actuelle de la communauté des américains d’origine indienne.

« Money’s a white man’s weapon. If I fight the way they do, I’m not really fighting. I’m disappearing. » (Mac)

Une distribution qui a tout bon. Seulement voilà, sans être une série poignante, The Red Road s’arrange pour garder, tout au long de ces premiers épisodes, une efficacité constante. Elle peut remercier pour cela son casting sublime en tout point. Le duo de personnages principaux antagonistes est convaincant grâce aux prestations de Jason Momoa (Kopus) et Martin Henderson (Jensen). Les deux acteurs se renvoient coups pour coups et portent littéralement la série.

Mais The Red Road est également traversée par une performance aussi intense qu’émouvante. Elle bénéficie en effet du travail lumineux d’une actrice au sommet de son art : Julianne Nicholson. Récemment aperçue dans des seconds rôles en retrait (Boardwalk Empire, Masters of Sex), Nicholson donne le frisson ici avec un personnage constamment à fleur de peau, la délicatesse de son visage contrastant violemment avec une folie intérieure insoupçonnable.

Signalons enfin quelques seconds rôles à la hauteur de ce casting décidément de grande classe. Le duo d’adolescents constitué d’Allie Gonino (Rachel) et Kiowa Gordon (Junior) est efficace et mériterait plus de temps de jeu. L’apport impeccable du toujours très bon Tom Sizemore achève, pour terminer, un tableau remarquable !

Key-ArtSans rien révéler, ce premier épisode de saison 2 semble enfin remettre la réserve indienne au centre des enjeux. Est-ce que ce sera suffisant pour élever le niveau d’une série qui possède incontestablement les muscles pour aller plus loin ? Je le lui souhaite sincèrement.

Visuels & Vidéo : The Red Road / SundanceTV

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