[Rétro2011] Shameless US

12 épisodes sur Showtime (saison 2 en janvier 2012)

En sixième position, encore un remake (d’une série anglaise du même nom cette fois), la version américaine de Shameless ! Diffusée sur Showtime en tout début d’année, la seconde saison est prévue, elle aussi, pour le 8 janvier 2012.
Oui, j’ose enchaîner deux ré-interprétations dans cette rétrospective mais à la différence de The Killing, j’ai eu l’occasion de voir la version originale anglaise de Shameless (en VF sur Direct Star j’avoue…) et j’ai ainsi plus de recul sur le travail effectué sur l’adaptation.
Shameless nous présente la famille Gallagher constitué de Frank, père célibataire de six enfants en banlieue de Chicago. Ces derniers ne peuvent compter sur lui et déploient des trésors d’ingéniosité dans la débrouille…

Si vous ne connaissez pas encore cette série, vous avez tout de même compris en lisant les lignes ci-dessus qu’il s’agissait d’une oeuvre à fort caractère social ! Il faut dire que les anglais sont très doués dans ce domaine et l’originale diffusée sur Channel 4 est emblématique de la réussite du paysage audiovisuel British dans ce domaine.
Dans la production américaine, c’est un sujet beaucoup plus rare. Il est la plupart du temps évoqué dans des comédies comme My name is Earl par exemple ou bien Roseanne si on remonte un peu plus loin. Et justement, cela me permet d’en venir au genre assez hybride de Shameless US. Le style sarcastique si typique de la version originale anglaise est moins présent et le ton général oscille entre le drama et les scènes de comédies. Certains spécialistes voient dans ce partage la principale raison pour expliquer l’absence de la série (et plus particulièrement de son actrice principale) dans les palmarès de nominations !

Parlons du casting, en commençant par le chef de famille, joué par l’excellent William H. Macy (vu principalement dans des films indépendants comme Fargo – voir photo ci-contre). Il est parfait en alcoolique bien allumé, parfois visionnaire et partant dans des monologues ou il s’imagine refaisant le monde. Mais il faut bien dire qu’il est éclipsé par la vraie actrice principale de la série : Emmy Rossum (voir photo d’ouverture). Dans un rôle de maman de substitution qui tente d’exister en plus de la responsabilité très, voir trop, prenante de materner 5 frères et soeurs moins agés, elle est juste sublime et livre une performance de haut niveau !

Lorsqu’il s’agit des acteurs enfants et même pour les adolescents, je suis toujours très prudent. Certains sont très naturels mais je ne peux m’empêcher de me demander quelle part de sincérité ils ont pu exercer pour jouer. Dans un contexte à forte réalité sociale comme Shameless, le pari en était d’autant plus difficile mais je trouve que le résultat est très bon. Les enfants Gallaghers bien que très différents, forment une famille cohérente et crédible. Pour enfoncer le clou, les plan collectif souvent assez nerveux sont toujours de très belles scènes.

On entre très facilement dans cette série, essentiellement parce qu’on y trouve des personnages très attachants. Le fait qu’il s’agisse d’une adaptation ne doit pas faire oublier qu’elle tout de même été écrite par John Wells (le monsieur a quand même été showrunner sur ER et The West Wing).
Formellement, les décors de surburbs de l’Illinois en hiver offre un cadre assez lunaire à la série. le montage et la caméra souvent très dynamique constituent une réalisation contemporaine, très belle et enlevée.
Tous les ingrédients sont là et méritent que vous vous intéressiez à Shameless si ce n’est pas déjà fait !

Pour tout savoir sur cette rétrospective, c’est là !
Pour consulter mes posts sur Shameless US, c’est ici !
Et enfin, pour découvrir la série, je vous conseille cette bande annonce !

Visuels : Shameless US / Showtime