Mini-série en 5 parties (HBO) –
Pour conclure en beauté cet ensemble de posts sur les séries récompensées aux Golden Globes, je vous propose un avis sur la mini-série Mildred Pierce.
Mais avant toute chose, je vous suggère de poursuivre cette lecture en musique avec un extrait de la bande originale composée par Carter Burwell et que vous pouvez écouter en intégralité sur Spotify ou Deezer.
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Mildred Pierce a été diffusée en mars de l’année dernière sur HBO faisant suite à la diffusion de Temple Grandin avec Claire Danes l’année précédente. Kate Winslet dans le rôle principal a donc réalisé le doublé Emmy/Golden Globe tout comme Claire Danes avant elle.
Adapté d’un roman du même nom de James M. Cain, il avait fait l’objet d’un film en 1945 dont le scénario fut en partie écrit par un certain William Faulkner.
Au débuts des années 30, alors que le pays se remet difficilement de la crise de 1929, Mildred Pierce est une femme au foyer qui se retrouve seule avec ses deux enfants après une dispute avec son mari adultère…
Kate Winslet est une actrice à la carrière déjà impressionnante ! Découverte dans le très beau film de Peter Jackson, Heavenly Creatures, elle s’est surtout fait connaître dans Titanic mais on peut aussi citer l’excellent Eternal Sunshine of the Spotless Mind.
Dans Mildred Pierce, elle obtient un rôle dramtique à souhait et qu’on peut qualifier de tremplin parfait à récompenses. Je trouve toutefois son jeu très beau et touchant. Elle ne surjoue pas et livre une prestation sur la corde raide, en s’accrochant à une personnalité forte qui vacille mais ne rompt pas.
Je ne vais pas vous parler de Guy Pearce (qui a lui aussi obtenu l’Emmy) pour la bonne et simple raison qu’il n’apparaît pas dans cette première partie (j’y reviendrai dans un post à venir pour faire le bilan sur cette mini-série).
Mais je trouve que le principal intérêt de cette adaptation se situe au niveau de la réalisation qui est signée par Todd Haynes (Velvet Goldmine, Far From Heaven). C’est tout à fait dans la tendance de la chaîne HBO qui a récemment confié plusieurs de ces projets à des réalisateurs de cinéma comme Martin Scorsese (Boardwalk Empire) ou Michael Mann (Luck).
On peut relever deux aspects formels particulièrement réussis. En premier lieu, l’utilisation de filtres de couleurs qui impriment les scènes dans les tons vert et jaune. Le résultat pictural est de toute beauté et ridiculise le travail effectué aux sépias sur The Kennedys par exemple.
Et puis, non content d’avoir de beaux décors d’époque, il utilise beaucoup les reflets qu’ils proviennent des vitres ou des miroirs, construisant ainsi des cadres à l’intérieur de l’image, comme pour placer le téléspectateur dans une position de témoin de la scène. Cet artifice qui vient parfaitement en appui des émotions de Mildred, souvent inclut dans des travelling contemplatif, est subtil et pertinent à la fois.
Maintenant, il faut préciser que le sujet n’est pas rose, correspondant bien à une certaine idée du roman à fort contexte social dramatique, développée dans la littérature américaine de cette période.
L’oeuvre finale est tout de même de très grande qualité s’apparentant nettement à un niveau cinématographique !
Visuel : Mildred Pierce / HBO
Musique : Carter Burwell « position filled » (2011 – HBO)
Un avis sur « Mildred Pierce Part1 »