Elementary s01e01

Pilot –

Après vous avoir parlé de Vegas hier, je reste sur CBS pour évoquer Elementary ! Vous avez sans doute en tête l’adaptation contemporaine très réussie du Sherlock Holmes de Sir Arthur Conan Doyle pour la BBC (si ce n’est pas le cas, oui, vous pouvez rougir et commencer par lire mes posts la concernant).
Alors qu’il a semble-t’il été question d’en faire un remake, c’est finalement une adaptation dans un contexte actuel, là aussi, mais dont la structure s’oriente plus vers le procédural (récits dont la durée de vie est limitée à l’épisode) qui a finalement vu le jour.

Mais soignons aussi nos esgourdes ! Ce pilote fait de bons débuts musicaux avec un titre de The Naked and Famous (que j’avais déjà proposé pour un post sur The Inbetweeners) au début puis des extraits de la BO de The Girl with the Dragon Tatoo signée Trent Reznor et Atticus Ross, et en fin d’épisode ce titre d’Elvis Costello et fort justement appelé Watching the detectives :

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Avant d’entrer dans le vif du sujet, je tiens à préciser que quand bien même j’aime beaucoup la version anglaise, je vois malgré tout cette version américaine d’un très bon oeil. En effet, le Sherlock version Benedict Cumberbatch est parfait au point que son succès se propage aussi bien ici en France qu’aux Etats Unis (et un peu partout en fait). Par conséquent, avoir la prétention, même pour des américains, de produire un projet équivalent oblige nécessairement a en faire un très bon ! Je crois beaucoup en ce principe de saine concurrence et nous verrons d’ici quelques semaines s’il y a de la place pour deux Sherlock !

Ce qui me plaît beaucoup dans Elementary, c’est le duo principal ! Jonny Lee Miller que je trouvais très bon dans Eli Stone parvient à personnifier un Sherlock aussi doué que torturé. Il me parait tout de suite convaincant bien que j’ai la sensation qu’il faudra un peu plus de vécu pour qu’il s’installe convenablement.
La trouvaille est d’avoir transformé son fidèle compagnon, le docteur Watson, en une femme ! Lucy Liu s’y révèle très à l’aise dans un rôle qui vient aussi avec un lourd bagage psychologique. Dans ce premier épisode où l’on est embarqué auprès d’elle dans ses premiers contacts avec Holmes, elle fait naître tout naturellement un certain attachement à son approche aussi calme que résolue.
Le choix des deux acteurs s’avère être un coup de maître et il est d’autant plus important que la complémentarité entre les deux personnages est le ressort principal de ce récit.

Il y a néanmoins plusieurs interrogations qui surviennent après avoir vu cet épisode. L’intrigue ayant trait à l’enquête est de bonne facture sans être inoubliable non plus. On est alors en droit de se demander comment les scénaristes vont se renouveler pour trouver des casse-têtes à résoudre chaque semaine. L’apparition d’un ennemi à la hauteur de l’intellect d’Holmes qui pourrait être un certain Moriarty (au hasard) serait sans doute un bon fil rouge un peu à la manière du Red John de The Mentalist.
Le fait d’avoir opté pour une femme afin de représenter Watson implique aussi d’autres perspectives dans la relation avec Sherlock. J’imagine qu’il serait dommage de perdre une certaine complicité avec l’émergence de sentiments entre les deux enquêteurs !
Enfin les choix faits en matière de mise en scène ne permettent pas d’oublier la version anglaise. C’est en définitive le seul aspect qui ne s’en détache pas et c’est complètement en sa défaveur car la version BBC est très inventive formellement (les incrustations de textes par exemple). Tout reste donc à faire en ce qui concerne la réalisation…

Un fois de plus, nous pouvons constater toute la pertinence du personnage transposé au vingt et unième siècle ! Malgré l’existence d’un Sherlock anglais ambitieux, je trouve qu’Elementary s’en sort avec les honneurs et pourrait tirer son épingle du jeu selon son évolution. Je devrais logiquement y revenir prochainement.