Alors que la série avait fait ses débuts le 30 août il aura fallu attendre un mois entre le troisième et le quatrième épisode clôturant cette première (et unique ?) saison de Good Cop ! Suite à des incidents qui avait entraîné la mort de deux policières dans la région de Manchester, la BBC avait en effet fait le choix de reporter cette diffusion.
En quatre épisodes, j’ai pris le parcours du Constable John Paul Rocksavage en pleine poire et je n’en suis pas ressorti indemne ; Good Cop est pour ma part LA claque de l’année !
Pour marquer le coup, j’ai eu envie de faire un texte un peu différent et de l’illustrer en images afin d’appuyer ce que je vais modestement tenter d’établir.
Il ne vous aura pas échappé que nous parlons d’une série anglaise ! Pour être plus précis, elle se déroule à Liverpool et la place de la ville dans la série est tout à fait marquée, du centre ville en passant par les banlieues et les bords de mer.
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La représentation de la ville qui nous ait donnée à voir est très contrastée. On n’y trouve aucune végétation ; tout y est très minéral ! Même lorsqu’il s’agit de prendre l’air sur la plage, de nombreux détails sont là pour nous rappeler le passé industriel de la ville située sur l’estuaire de la Mersey.
La série se déroule pour une grande partie de nuit mais les séquences diurnes sont d’une envoûtante justesse où il est rarement question de rayons de soleil mais plutôt de composition aux tons gris légérement colorés de teintes chaudes (jaunes et ocres) ou froides (bleues). Malgré ces ciels chargés, il se dégage toujours une forte luminosité qui renforce la brutalité des bâtiments et l’expressivité des personnages
Good Cop ayant pour héros des flics (bobbys) de terrain, il est intéressant de voir comment les réalisateurs (Sam Miller et Sue Tully) ont souhaité développer des dynamiques de mouvements ! L’exemple le plus symbolique selon moi est la manière de montrer les déplacements du personnage principal par des traveling de dos synchronisés.
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Rocksavage (Sav’) emprunte de nombreux couloirs, monte des escaliers, effectue des courses-poursuites à pieds et plutôt que de balader une caméra en lui faisant subir des vibrations afin de simuler le trajet en question, la caméra est ici placée en retrait. On découvre ainsi le sujet (Sav’ ou bien sa voiture) à une distance toujours constante afin de garder une proximité malgré le recul.
Ces plans qui sont souvent montés de telle sorte qu’ils sont constitués de différentes séquences rapidement enchaînées sont fascinants et impriment un rythme tout particulier à la série. Il est intéressant de voir que le procédé est ensuite accéléré ou ralenti et souvent interrompu par des passages où l’on reprends les pendants avec le sujet de face.
Ce système est sans doute vieux comme le monde, j’y vois de mon côté une approche qui n’est pas sans rappeler le film Drive, toujours est-il que c’est un artifice qui caractérise bien l’inventivité et le dynamisme de ces quatre épisodes.
Et puis Good Cop faisant la part belle à son personnage central c’est l’occasion de souligner le travail de Warren Brown !
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Ancien champion de boxe Thaï reconverti en acteur, il compense une modeste taille par un physique très carré et une figure bien marquée, véritable atout dans le cas présent, tant le jeu sans texte y est prépondérant ! L’un des thème principaux du récit consiste à le confronter avec des questions de moralité et de justice. Ces réflexions sont magnifiquement bien représentées à l’image grâce à des séquences d’introspection où le jeu de lumière s’empare des aspérités de son visage tout en perplexité.
Alors qu’il n’était, par exemple, qu’un simple faire-valoir dans Luther, il occupe ici tout l’espace dans une série qui balaye le quotidien d’un flic vingt quatre heures sur vingt quatre. Sa prestation est complète et j’ai le sentiment qu’il s’est fait violence pour insuffler toute la volonté nécessaire au personnage !
Good Cop est une série policière à la simplicité désarmante. Elle est traversée par une mise en scène subtile et inspirée. Je ne vois aucune raison qui puisse empêcher le sériephile d’échapper à l’hypnotisation qu’elle procure…
Visuels : Good Cop / BBC
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