[Rétro 2012] Luck

(HBO) 9 épisodes – série annulée

Ce mois-ci, nous aurions du découvrir la deuxième saison de Luck ! Plusieurs épisodes étaient déjà bien avancés lorsque la décision de tout annuler fut prise (voir ce post où j’évoque tout cela).
Au delà des incidents de tournage, les faibles audiences et d’évidentes dissensions entre les deux têtes pensantes de la série que sont Michael Mann et David Milch (voir ce qu’en dit Nick Nolte dans cet article) ont précipité ce destin !
Il n’en reste pas moins une saison complète (dispo en dvd/bluray dans nos contrées d’ailleurs) aussi complexe qu’emplie d’une beauté magistrale. Voici une petite bande annonce réalisée pour le cinquième épisode et qui permet de faire un tour du très riche casting :

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Pour être précis le pilote avait été diffusé en avant première, dans la foulée d’une fin de saison du Boardwalk Empire en décembre 2011. Mais la totalité des épisodes (pilote compris) ont été diffusés à partir de la fin janvier 2012 et nous sommes donc bien dans les clous de cette rétrospective (je vous encourage à lire mon introduction à ce sujet si ce n’est pas déjà fait).

Luck, c’est un peu la série de toutes les démesures ! Les tournages se sont déroulés à Santa Anita, que l’on qualifie souvent de plus bel hippodrome du monde, rien que ça. A l’origine, le projet est une idée d’un des showrunner les plus respecté qui soit en la personne de David Milch (NYPD Blue, Deadwood). Le cinéaste Michael Mann l’a rejoint à la production et a signé une mise en scène assez magistrale sur le pilote. Enfin le casting est lui aussi de grande classe avec d’importants acteurs de cinéma comme Dustin Hoffman et Nick Nolte, entourés par un riche casting plus habitué au petit écran (citons notamment l’excellent Richard Kind).

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Et tout ça fonctionne ensemble ! Le sujet de l’environnement hippique au sens large est abordé de manière très précise. Les premiers épisodes ne se laissent pas appréhender facilement mais, une fois immergé au sein de cette multitude d’intervenants, le sériephile se délecte de ce tableau complet d’une ville dans la ville qu’est cet univers des courses de chevaux.
L’ampleur des intrigues qui s’entrecroisent est fascinante. La somme de talents associés dans le casting donne même parfois le vertige…

Comme je le signalais plus haut, le premier épisode dispose d’une réalisation brillante de Michael Mann. Il faut reconnaître que ce dernier devait bénéficier d’un budget confortable sur ce pilote et se permet des travelings impressionnants lors des courses notamment. Il donne aussi une direction esthétique qui fait la part belle aux couleurs chatoyantes de ce joli coin de Californie.
Le reste de la saison n’atteint pas cette virtuosité ! Les épisodes suivants conservent le même esprit mais sans être aussi ambitieux. On pourrait le regretter (je l’avais d’ailleurs évoqué sur ce blog). La vérité, c’est que l’on est happé par cet univers si prenant que l’on oublie vite l’absence de Mann aux manettes.

Comme pour Hit & Miss hier, Luck est une série qui n’ira pas plus loin que sa première saison ! Je n’hésite pourtant pas à les recommander chaudement. Même avec le recul, Luck est un projet invraisemblable qui démontre (si c’était nécessaire) que le septième art peut être transposé au format sériel sans pertes aucune.