(Channel 4) 5 épisodes déjà diffusés sur 6
Avec tout ça, j’avais presque un peu délaissé Utopia ! Et pourtant, cette production anglaise est un petit bijou visuel. C’est donc sans réelle inquiétude que je me suis replongé dans la série, c’est dire le niveau atteint !
Dans mon précédent post, j’avais sélectionné quelques captations pour appuyer mon propos. Cette fois-ci, j’ai isolé un court extrait de l’épisode et je vais tenter modestement d’en tirer une analyse qui devrait, du moins je l’espère, convaincre les non-initiés.
Je précise que ce passage et mon commentaire qui suit ne sont pas de nature à révéler quoi que ce soit. Vous pouvez donc y aller sans craintes si vous n’avez pas encore vu cet épisode :
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Commençons par une observation. Le décor est moderne et les personnages qui y évoluent sont seuls. C’est une constante volontaire dans la série où il y a rarement plus de trois acteurs à l’écran. Cela crée une atmosphère de fin du monde très particulière.
Dans cette séquence de poursuite, les perspectives sont ouvertes et les deux protagonistes sont littéralement avalés par le bâtiment. En trois séquences de fuite, le réalisateur (Marc Munden) amène de l’absurde et du burlesque, deux tonalité auxquelles il a souvent recours sans jamais parasiter la gravité générale d’Utopia. Cette faculté à détourner des situations vers le grotesque et l’humour noir est typiquement anglaise, et j’y suis particulièrement sensible.
Vous avez sans doute remarqué l’étonnante musique qui accompagne la séquence. Elle est signée Christobal Tapia de Veer (voir mon précédent post pour écouter des extraits) et constitue le vrai supplément d’âme d’Utopia ! Dans le même registre, j’avais trouvé le travail effectué par les écossais de Mogwai sur Les Revenants très intéressant. Pour Utopia, la palette sonore est plus large, ce qui permet son utilisation de manière presque continue. L’étonnante juxtaposition de percussions convient parfaitement pour l’univers lunaire déployé dans la série et souligne admirablement les enchaînements absurdes.
Cet extrait me semble vraiment significatif dans le sens où ce qui n’est finalement qu’un passage de transition est transformé en un support qui véhicule l’atmosphère d’Utopia, lui donne une coloration saugrenue et au final, devient une véritable histoire si infime soit elle !
Si vous ne connaissez pas encore la série, vous avez désormais une idée plus concrète de ce qu’est Utopia.
Visuels & Vidéo : Utopia / Channel 4
Ah, utopia.. La série de ce début d’année.. Graphique, barge, j’adore..
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