(FX) 7 épisodes déjà diffusés sur 13 et saison 2 dans les tuyaux
Ce cinquième épisode s’intéresse (entre autres) aux moyens de communications du FBI utilisés à l’époque, et notamment des systèmes radio cryptés embarqués dans le coffre des voitures de leurs agents. Le titre de l’épisode y fait directement référence (Comint : Communications Intelligence) et démontre une fois de plus la profonde connaissance du sujet par les scénaristes de la série, Joe Weisberg (Créateur de la série et ancien de la CIA) en tête.
Les épisodes se succédant, on constate que The Americans fonctionne pour l’instant sur des missions à durée de vie limitée à l’épisode. On sait désormais que la série reviendra l’année prochaine et il ne serait pas surprenant que le récit s’étale un peu plus à l’échelle de la saison, suivant une évolution que Justified avait connue (pour rester sur FX).
Dans mon précédent post, j’abordais la dualité de la série entre l’aspect espionnage et la dimension familiale. Ces deux directions constituent le coeur de The Americans mais je voudrais revenir ici sur deux autres thèmes forts.
Vous n’ignorez pas que la série s’intéresse à deux espions du KGB infiltrés en banlieue de la capitale américaine. Il a donc été fait le choix de s’intéresser à l’ennemi !
On compare souvent The Americans avec Homeland. Cette dernière a véritablement relancé la fiction à base d’espions. Elle présente elle aussi le point de vue de l’ennemi (Brody est toutefois originaire de son propre camp) mais maintient le mystère sur ses intentions (du moins sur ce que j’ai vu ; je précise que je ne suis pas à jour…). De cette zone d’ombre naît une grande partie du caractère paranoïaque d’Homeland.
Dans The Americans, nous n’ignorons rien des motivations du couple sans que cela n’en retire de l’intérêt. L’accent est porté sur le débat entre mari et femme, entre opposant et pro-communiste !
Cela me permet de me démarquer de cette tendance actuelle très en vogue chez les spécialistes sériel qui classe The Americans sous l’étiquette Parano avec d’autres (Rubicon, Homeland, Person of Interest,…) sans réel fondement finalement…
Et puis il y a aussi cet aspect moins évident et pourtant assez rare au sein de la production US : la représentation d’immigrés en situation illégale (même si ceux là sont bien équipés pour passer entre les mailles du filet).
Cette question est abordée sous deux angles : Phillip qui fait part de son souhait de rester aux Etats Unis et la manière dont le couple voit en leurs enfants des américains à part entière.
Le différentiel entre la Russie et le pays de l’oncle Sam permet (et permettra, à n’en pas douter, dans de futurs épisodes) aux auteurs d’établir les motivations d’un étranger qui souhaite s’installer. Mais surtout l’origine, dont ils n’ont pas connaissance, empêche-t’elle vraiment les enfants Jennings d’avoir les même droits que les autres ? Ce questionnement vient démontrer que la thématique familiale dans The Americans n’est pas aussi banale qu’elle pouvait en avoir l’air.
Au delà d’un casting intéressant, j’ai le sentiment que la série a surtout le gros avantage de partir d’un sujet fort et d’avoir des scénaristes qui ont des choses à dire !
Visuels : The Americans / FX