Rectify s01e01 « always there »

(Sundance Channel France) 6 épisode à partir du 9 mai
Rectify s01e01

Vous aviez peut être déjà lu dans cette colonne un aperçu qui lui était consacré. Rectify sera diffusée dès le 9 mai ( à 21h) sur la déclinaison française de Sundance Channel et ce, seulement une semaine après la diffusion US.
J’ai eu la chance de voir le pilote et de constater qu’après Top of the Lake, Sundance démontre avec cette première série totalement maison qu’il faudra compter avec elle dans le paysage sériel de qualité.

Je vous propose de lire la suite en musique ! Le pilote se termine sur un morceau de Sharon Van Etten. Même si elle habite Brooklyn, son folk introspectif colle parfaitement à l’ambiance de la série :


Daniel Holden
a vécu 19 ans en prison, dans le couloir de la mort. Accusé d’avoir tué et violé sa petite amie de l’époque, il avait de surcroît avoué les faits. Et pourtant, après toutes ces années, de nouvelles traces d’ADN semblent l’innocenter !
Rectify débute alors qu’il sort de prison et doit réapprendre à vivre à l’air libre, dans une époque qu’il ne connaît pas. Sa famille, sa ville et la vie en général à changé et son retour va raviver les tourments d’une affaire qui avait divisé tout le microcosme local…

Sundance ne manque pas de préciser dans sa promotion de la série que l’on doit Rectify aux producteurs de Breaking Bad. Cela étant dit, les premières minutes suffisent à démontrer que le travail de Ray McKinnon sera très différent de ce que propose Vince Gilligan. McKinnon débute ici en tant que showrunnner mais son visage ne nous est pas inconnu puisqu’il faisait l’acteur dans Deadwood et Sons of Anarchy (sans parler d’une ribambelle d’apparitions et de ces trois réalisations dont un court métrage oscarisé).
Originaire de l’état de la Géorgie, il a tout naturellement installé le tournage de Rectify dans ces paysages bien plus verdoyants et bucoliques que ne l’est le désert autour d’Albuquerque (dans Breaking Bad). C’est dans une petite ville de campagne sudiste avec leurs locaux aux accents si marqués qu’il a choisit de ré-introduire son héros ressuscité !

Cette réhabilitation s’effectue sur un rythme lent, en prenant le temps d’observer les sensations retrouvées d’Holden. La mise en scène est sobre, sans effets démonstratifs inutiles et se focalise sur les acteurs (vous me direz normal, vu que le créateur de la série est avant tout un acteur justement).

C’est l’acteur australien Aden Young qui se glisse dans la peau du libéré. Il est d’emblée très convaincant à travers ce personnage qui parle peu mais contient difficilement ses émotions. On retrouve à ses côtés, dans le rôle de ses soeurs, Abigail Spencer (Mad Men, Suits) et Adelaide Clemens (Parade’s End). Elles sont accompagnées d’une kyrielle de têtes plus ou moins connues mais aux interventions précises.

En présentant la série, j’évoquais Life, cette série policière d’NBC qui s’intéressait à un prisonnier retrouvant sa liberté après une longue peine également. Mais après avoir vu ce pilote, c’est un autre rôle de Damian Lewis que j’avais en tête, celui qu’il interprète dans Homeland. Tout comme Nick Brody, Daniel Holden est un homme tout juste revenu dans un monde qui a beaucoup évolué et auquel il s’était imposé de renoncer afin de ne pas craquer psychologiquement durant son incarcération. Il y a surtout en commun ce système de flashbacks qui nous permettent de découvrir progressivement quelles étaient leurs vies d’emprisonnés. Mais la comparaison s’arrête là puisque contrairement à Brody, Holden ne revient pas en héros, loin de là…

L’intérêt de Rectify se trouve décuplé car alors qu’il retourne s’installer dans la maison familiale et reprends progressivement goût à la vie, notre Daniel n’imagine pas encore, qu’en coulisses, les politiques et forces de l’ordre affûtent leurs arguments pour le condamner à nouveau. En plus de nous proposer ce destin bouleversant d’un homme que l’on a arraché à sa routine carcérale, la série bascule progressivement vers le thriller sur fond de lutte d’influence au sein d’une petite ville où tout le monde se connaît.


Avec le Top of the Lake de Jane Campion, Rectify partage ce rythme lent et une approche patiente du travail d’acteur qui ne renie en rien sa filiation avec une certaine idée du cinéma indépendant, précisément défendue par Sundance. J’y reviendrai sûrement lorsque la saison (de seulement 6 épisodes) sera un peu plus avancée, mais je peux déjà me permettre de vous la recommander chaudement !

Rectify (Sundance) season 1 posterVisuels : Rectify / Sundance Channel
Musique : Sharon Van Etten « we are fine » (2012 Jagjaguwar Rec.)

Pour plus d’infos vous pouvez consulter le site de Sundance France et la page Facebook

4 commentaires sur « Rectify s01e01 « always there » »

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