(TV Pública) minisérie en 13 épisodes de 26 minutes
Pour terminer cette semaine durant laquelle j’aurais pris soin d’attirer votre attention sur les productions du monde à l’honneur dans la quatrième édition du Festival Séries Mania (qui se tient au Forum des images à partir de lundi – voir ma présentation), je vous propose un petit aperçu de la minisérie Argentine Combatientes.
Les trois premiers épisodes de cette production, actuellement en cours de diffusion sur la télévision publique Argentine, seront projetés le mercredi 24 avril à partir de 17h.
Combatientes est la première fiction télévisée sur la guerre des Malouines, dans un pays qui consomme presque exclusivement des Soap Opera dit « telenovelas » (Sauf que NON et je vous recommande avec insistance de lire le commentaire de Ladyteruki à ce propos ci-dessous). Les îles Malouines se situent au large du sud Argentin et sont sous contrôle anglais depuis 1833 (même si les Nations Unies n’attribuent pas, encore aujourd’hui, de souveraineté établie). En 1982, la junte militaire au pouvoir à Buenos Aires décide de les envahir et le gouvernement Anglais dirigé par une certaine Margaret Thatcher réplique pour reprendre le contrôle, ce qu’ils parviendront finalement à obtenir.
Toutefois cette minisérie ne se penche pas sur les faits d’armes. Durant la dernière nuit d’affrontement, Gustavo Rivera est touché par une balle à la tête. Il survit mais souffre d’une perte de mémoire. Cinq ans plus tard, il tente de reconstituer cette période oubliée en reprenant le contact avec ces anciens compagnons…
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A la vue de ce premier épisode, on pense très vite à Band of Brothers ! Pourtant dans une volonté clairement affichée de ne pas prendre parti, le récit se concentre sur les hommes, avant, pendant et après le conflit.
Après la défaite, ses hommes étaient déjà mal vus car associés à l’humiliation anglaise et, par la suite, ils furent brocardés pour avoir représentés une dictature militaire ! Combatientes se focalise donc sur la vie de ces hommes déjà bien malmenés durant les combats et dont la société Argentine ne voulait pas entendre parler depuis leur retour.
Tout est très peaufiné dans cette production qui a bénéficié du trentième anniversaire de la guerre l’an passé pour obtenir un budget conséquent. La reconstitution est belle mais c’est surtout le travail des acteurs qui marque les esprits dans un ensemble très poignant.
« Les combattants » est une fiction au sujet difficile et pourtant nécessaire, de celles qui réhabilitent le parcours d’hommes meurtris et injustement conspués. Arte va décidément avoir de belles choses à étudier durant ce Festival ;o)
Visuels & Vidéo : Combatientes / TV Pública
Ayant loupé la projection, je ne saurais trop m’avancer sur Combatientes (le pilote est sous youtube, mais je parle espagnol comme une… ouais, pas une vache espagnole, du coup, mais tu saisis l’idée).
En revanche dans ton intéressante review, j’ai relevé UN point de détail sur lequel je vais revenir et te casser les pieds, parce que je suis chiante comme ça. Par avance, pardon.
« dans un pays qui consomme presque exclusivement des telenovelas » est inexact. Ce qui est vrai, c’est qu’en matière d’audiences, celles-ci tiennent effectivement souvent le haut du pavé (une question de dénominateur commun, souvent), mais la télévision sud-américaine, y compris argentine, a bien plus à offrir. Le continent est notamment frappé depuis quelques années par un boom de ce qu’on appelle les nocturnas, des séries diffusées, comme leur nom l’indique, dans la nuit (souvent en seconde partie de soirée ; un créneau qui n’est pas investi par les telenovelas traditionnelles), de façon hebdomadaire ou quotidienne. Il peut y avoir pas mal d’épisodes (moins que pour une telenovela cependant) ou au contraire un nombre plus classique comme aux USA, genre dans la vingtaine. Les sujets sont variés, le ton aussi ; par exemple Graduados est une comédie, Babylon est un « polar noir » stylisé (je recommanderais, d’ailleurs), Los Sonicos qui est une dramédie historique et musicale, il y a eu un remake de Mental intitulé Mentes en Shock, etc, pour n’évoquer que des exemples argentins (par exemple au Mexique il y a beaucoup de séries « d’intervention », un genre naissant qui s’intéresse à tout ce qui porte un uniforme, genre Paramedicos récemment ; au Chili il y a le drama Los Archivos del Cardenal qui s’appuie sur des faits historiques et qui a très bien fonctionné, y compris sur un plan critique, d’ailleurs ça fait un bout de temps que j’ai pas regardé où en était la saison 2). Et ça fait également de très bonnes audiences de temps à autres (Graduados est un véritable succès). Le problème c’est justement que ces séries n’ont quasiment pas d’écho en-dehors de leur continent, et qu’on continue de croire que les telenovelas sont les seuls produits du cru. GRAVE ERREUR, comme tu le vois. C’est tragique. Et encore, je parle même pas des produits de HBO Latin America, qui calque ses formats sur ceux de HBO US (des séries comme Epitafios ou Preamar n’ont qu’une douzaine d’épisodes par saison environ).
Désolée pour la petite leçon, mais bon, je me suis dit que comme ça, ça donnait une vue plus globale 🙂
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Whaouh, merci pour ce commentaire très complet !
En te lisant, j’avais d’abord pensé réécrire ce passage où je m’avance clairement un peu trop compte tenu de mes connaissances quasi nulles sur le paysage audiovisuel argentin. Et puis finalement, je crois que je vais le laisser tel quel !
C’est en quelque sorte l’occasion de m’auto-flageller ;o) et puis comme ton commentaire me plaît beaucoup, je vais plutôt recommander au lecteur de le lire !
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Ne te flagelle pas, tu ne peux pas tout savoir, surtout quand c’est aussi confidentiel que la télévision sud-américaine ! Et puis, c’est un peu pour ça que je suis là 😛
Une nouvelle mission accomplie ! Et hop, cape au vent, superlady repart vers de nouvelles aventures.
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Le concept est tout de même d’écrire des choses un tant soit peu vérifiées…
Mais je suis content que ce soit toi qui me corrige sur ce point ; J’apprécie, de longue date, ta démarche de sériephile sans frontières !
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