(Netflix) saison 1 de 13 épisodes déjà disponibles
Je vous parlais hier de Netflix à l’occasion des début remarqués d’Amazon dans la production sérielle. Après avoir proposé House of Cards a ses abonnés et avant le retour de la comédie Arrested Development (le 26 mai), le fournisseur de contenus à la demande lançait vendredi Hemlock Grove !
Adapté d’un roman de Brian McGreevy, qu’il se charge lui-même de transposer à l’écran, le tout est produit par le cinéaste Eli Roth (Hostel).
Hemlock Grove est une charmante (enfin pas tant que ça…) bourgade (fictive) de Pennsylvanie. Tout commence alors qu’une étudiante est retrouvée morte après une attaque pour le moins sauvage. Deux jeunes que tout oppose, l’un fils de famille richissime et l’autre, gitan (forcément) rebelle décident de s’unir pour éclaircir le mystère…
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Netflix s’est rapidement empressé de préciser qu’Hemlock Grove a réalisé un meilleur week-end de démarrage qu’House of Cards ! Il faut tout de même relativiser dans le sens où le remake politique de David Fincher et Kevin Spacey avait été inauguré lors du week end du Superbowl…
N’étant pas particulièrement un amateur du genre horrifique (je n’ai d’ailleurs pas vu les films d’Eli Roth), je n’attendais rien d’exceptionnel de la part de cette série. Dans un ensemble assez homogène, les critiques américains ont été très sévères avec Hemlock Grove et je trouve, pour ma part, qu’elle est loin d’être ridicule.
Dès les premiers instants, on découvre une mise en scène soignée, qui prend son temps pour poser le décor et créer une ambiance persistante (même si les tons jaunes sont un peu trop présents). L’accompagnement musical signé Nathan Barr est lui aussi très intéressant.
Attendu au tournant, le casting est à la hauteur, notamment par l’entremise de ces deux héros. Bill Skarsgård (le frère d’Alexander que l’on connait bien sous les traits d’Eric dans True Blood) et Landon Liboiron sont, tout deux, très bons avec beaucoup de présence.
Le problème de ce pilote est à pointer au niveau du récit. Son organisation est, au mieux, confuse ! Un certain nombre de flashbacks mal délimités parasitent l’ensemble. Et puis, surtout, les enjeux ne sont pas clairement énoncés. D’un naturel patient, j’ai plutôt tendance à apprécier les histoires qui se déploient posément. Mais ce n’est possible qu’en véhiculant de l’intérêt hors c’est précisément ce qu’il manque au sein de trop nombreuses scènes.
On s’aperçoit alors du gros point faible de la méthode Netflix ! Voilà un projet pertinent avec beaucoup de potentiel mais qui souffre de faiblesses scénaristiques. Hors nous ne sommes pas sur une chaîne usuelle, pas question ici de tenter de corriger le tir sur la production des prochains épisodes et encore moins de l’annuler purement et simplement. Tous les épisodes de la saison 1 sont finalisés et déjà à disposition des clients…
La méthode traditionnelle qui consiste à diffuser des épisode sur un rythme hebdomadaire entretient la remise en question et le public est, dès le pilote, acteur indirect de la direction prise par la série. On serait tenté d’imaginer que le format Netflix permet à l’équipe créative de s’affranchir d’un carcan et de déployer son récit sans les contraintes du suspense qu’il faut distiller régulièrement sur le format traditionnel. Mais quelque chose me dit qu’Hemlock Grove n’est pas si ambitieuse et qu’elle ne parviendra pas à surmonter ce départ trop poussif…
Quoi qu’il en soit, il faut reconnaître qu’avec House of Cards, Hemlock Grove emprunte une autre voie et forme déjà une offre très complémentaire pour Netflix !
Visuels : Hemlock Grove / Netflix
J’ai pas du tout accroché à House of Cards, mais j’ai hâte de découvrir celle ci ! 🙂
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