(SHO) saison 1 (12 épisodes) terminée et saison 2 dans les tuyaux –
Dimanche dernier sur Showtime, c’était la fin définitive de Dexter mais je n’en parlerai pas (et pour cause, j’avais calé quelque part durant la quatrième saison…). C’était aussi la fin de saison de Ray Donovan, une excellente suprise estivale, qui reviendra l’an prochain pour, on l’espère, s’imposer plus nettement !
Vous ignorez tout de la série, pas de panique, un petit détour par cette note de présentation fera l’affaire et puis, si vous vous demandez quel peut bien être le point commun entre cette série et Breaking Bad, il vous faudra lire ceci !
Les femmes Showrunner ne sont pas nombreuses (si vous connaissez le pourcentage, je serai curieux de le connaître). On parle beaucoup de Shonda Rhimes (Scandal, Grey’s Anatomy) et Lena Dunham (Girls) qui sont d’ailleurs à des années lumières, l’une de l’autre.
Ann Biderman est moins médiatisée mais n’en est pas moins méritante. Scénariste expérimentée, elle avait connu la reconnaissance en remportant un Emmy (1994) pour son travail sur un épisode de NYPD Blue. Mais c’est surtout grâce à Southland, ce copshow en mal d’audiences tout en étant bichonné par la critique, qu’elle se fit un nom. Après 43 épisodes, cinq saisons et deux networks (NBC puis TNT) elle n’aura pas mis longtemps à reprendre la direction d’une série mais si elle délaisse le LAPD, elle reste néanmoins fidèle à Los Angeles avec le parcours d’un homme de main au service d’un cabinet d’avocats pour stars. Ray Donovan est un fixer, chargé d’arranger les situations compliquées de ces riches clients.
Terminé les patrouilles en compagnie de flics de terrain dans des quartiers sordides de la ville des anges et place aux banlieues huppées et autres villas de bord de mer. Il y a pourtant une certaine continuité entre les deux récits et un attrait pleinement assumé pour le personnage masculin à la fois viril et empreint de faiblesses.
Le style Biderman se trouve bien résumé ainsi et il a ceci de singulier qu’il se concentre sur des histoires d’hommes, là ou ces consoeurs showrunner pratique plus généralement des parcours de femmes.
Tout comme dans The Sopranos, Ray Donovan propose la confrontation entre deux univers. Le thème de la famille s’imbrique dans la vie professionnelle du personnage principal et les conséquences influent les deux mondes.
Toutefois la comparaison s’arrete là. Alors que Tony était plutôt d’un naturel fort bavard, Raymond est pour sa part du genre mutique. Ce caractère impassible et que l’on devine aussi refoulé est un réel pari pour un héros sériel ! Comment peut-on construire un personnage, tout anti-héros qu’il soit, s’il ne peut pas s’exprimer pour emporter l’adhésion du public ? On devine là que cette attitude ténébreuse et renfermée aura divisé les télespectateurs.
Pour autant, le métier de Donovan et surtout les péripéties de sa famille auront bien rythmé cette première saison. Déracinés du quartier de Southie à Boston, les frangins sont sérieusement abimés et le retour du père va faire imploser leur solidarité.
En famille comme dans son métier, Ray va alors connaître une succesion d’échecs qui n’est pas sans rappeler l’absurde et l’humour noir dont les frères Coen aiment à parsemer leurs films.
Tout cela fonctionne admirablement car il y a ce casting en tout point fabuleux ! Liev Schreiber dans le rôle titre est parfait. Je suis sur que l’acteur, souvent plebiscité pour son travail sur scène, ferait des miracles si jamais il avait un peu plus dialogues à sublimer.
A ses côtés, Paula Malcomson est, elle aussi, fantastique en arriviste frustrée qui parvient tout de même à faire aimer son personnage.
Dans les rôles familiaux, les deux frères tourmentés et incarnés par Eddie Marsan (Terry) et Dash Mihok (Bunchy) vont fortement elever le niveau des seconds rôles masculins aux prochains Emmys. Il faudra compter également avec un Jon Voight (Mickey) survolté en paternel dur à cuire qui passe sont temps à danser (si, si, avec le groove dans la peau à 74 ans !).
Plus en retrait, il faut signaler le toujours excellent Elliott Gould dans la peau du mentor en fin de course de Donovan et Katherine Moennig qui mériterait un peu plus de temps de jeu.
Et pour vous achever avec cette distribution à l’avenant, je terminerai en citant trois guests, elles aussi, admirables ! Rosanna Arquette (en conquête de Mickey) étonnante, James Woods en mafieux reclus et le toujours très bon Michael Crisopher.
Ne cherchez plus, vous tenez là un casting cinq étoiles qui mérite à lui seul que l’on daigne découvrir la série. Mais le sériephile est exigeant, il en veut toujours plus et bien qu’il puisse compter avec tous ces talents, il aurait souhaité voir un peu plus d’efforts sur la forme et le contenu.
L’ambiance de Ray Donovan est établie mais il y aurait, à mon sens, manière à prendre un peu plus de risques quand à la mise en scène des épisodes. Une série comme Terriers par exemple parvenait à insuffler de belles choses dans un environnement de polar noir californien inspiré.
Paraléllement, si la fin de la saison atteint ses objectifs dramatiques, quelques coups d’éclats supplémentaires auraient permis à la série de marquer les esprits.
Le bilan est touefois largement positif et je serai au rendez-vous l’an prochain pour suivre la suite des aventures du clan Donovan !
Visuels : Ray Donovan / Mark Gordon Co. / Ann Biderman Co. / Showtime
moi je trouve qu il y a bien longtemps que je n avais pas vue des acteurs aussi bons !
rien a dire tout va très vite ! pas une fausse note !
on est dans la discipline des polars d’ avant …
j’ adore !! cette série mérite bien ses 3 étoiles bravo !
je ne m’ en lasse pas !
superbes acteurs on ce croirait dans une salle de cinéma
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