Bron I Broen s01e10

(DR1/SVT1) saison 1 de 10 épisodes et saison 2 diffusée depuis le 22 septembre
Bron s01e10

Voilà une série (ou peut être serait-il plus juste de parler de franchise dorénavant) qui parvient à rester durablement dans l’actualité sérielle ! La saison 1 de Bron I Broen (le pont en danois et suèdois) dont je vous dresse un petit bilan aujourd’hui avait été diffusée à l’automne 2011 et c’est deux ans plus tard, depuis le 22 septembre pour être précis que les télespectateurs des deux pays scandinaves peuvent enfin découvrir cette deuxième volée d’épisodes.
Mais, vous le savez sûrement, elle a fait l’objet d’un premier remake américain intitulé The Bridge pour la chaîne FX. Le treizième et dernier épisode de la saison 1 a été diffusé au début du mois et le network, plutot satisfait de l’accueil (et surtout grâce à de très bonnes audiences en replay accompagnée par de belles ventes de la série à l’international), avait déjà annoncé la commande d’une saison 2 qui devrait compter 13 épisodes également.
Enfin, le deuxième remake, The Tunnel, franco-anglais cette fois débute dès demain (mercredi 16) sur Sky Atlantic (et en novembre sur Canal+). N’allez pas croire que le nombre de refontes indique forcément que l’originale était brillante (même si c’est un peu ce que je souhaite décrire ci-dessous). Il faut y voir une véritable stratégie de la société de production (Shine via Kudos) qui produit ce trio et qui compte bien récidiver avec Broadchurch qu’elle a vendu à la Fox (David Tennant devant y reprendre son rôle) avant peut être de convaincre par chez nous puisqu’il serait question d’une version pour France2

Si vous avez manqué les épisodes précédents (avec ce post, puis celui-ci et enfin celui là), sachez que je me suis lancé à la découverte de Bron en paralléle avec son remake américain. J’ai vu le pilote nordique suivi du pilote US et ainsi de suite jusqu’à avoir vu ce dixième et dernier épisode de saison pour l’originale. Après dix épisodes de chaque (j’espère que vous me suivez !), il me reste toutefois 3 épisodes à voir pour la version FX qui est plus longue (même si les épisodes sont plus court en durée).
Au départ, j’étais plutôt ravi de l’expérience. L’enchaînement me permettait de pouvoir comparer les choix de l’adaptation quasiment en temps réel et puis The Bridge amenait de nouveaux éléments (les rôles étendus du journaliste et de la riche veuve) au récit de base, provoquant des cassures qui ouvrait le champ des possibles.
Seulement voilà, alors que j’espérais une scission plus ou moins grande, l’intrigue partagée entre Juarez et El Paso est très vite rentrée dans le rang pour coller presque parfaitement à la version Copenhague / Malmö. Vous me direz qu’il n’y a ici rien d’étonnant s’agissant d’un remake mais la comparaison est alors devenue un véritable handicap (du moins à mes yeux) pour la version nord-américaine qui ne parvient pas, dès lors, à se hisser au niveau de sa parente scandinave…
Bon, mais j’y reviendrai lorsque j’en aurais terminé avec cette première saison de The Bridge, intéressons nous d’abord à Bron/Broen.

Le genre du thriller policier est ultra-balisé ! Il est donc vraiment difficile de créer dans cette direction et pourtant il y a mon sens deux tours de force qui permette à la série de se distinguer.
En premier lieu, il y une idée de départ forte qui est d’utiliser le concept de la frontière et d’y ajoindre deux personnages principaux, opposés d’origine, mais surtout de caractère. Il est évident que ce pitch fort est séduisant dans l’optique d’une transposition pour un remakeet l’on devine que ceci explique cela.
Ensuite, il faut faire vivre cette idée de départ pour maintenir un suspense constant. Cela peut sembler évident mais il faut toujours rappeler qu’en matière policière, la facilité consiste à limiter les enquêtes à l’épisode et que choisir d’étaler un récit à l’échelle d’une saison est une ambition qu’il faut pouvoir assumer !
Sans rien vous révéler, Bron/Broen réussit cela à la perfection ! Plusieurs personages s’entrecroisent, certains n’apparasisant que deux épisodes et si leurs rôles n’est pas forcément évident au sein de la trame principale, tout se déploit de fort belle manière dans un ensemble fabuleux de maîtrise. Tout au long des dix épisodes, le suspense est distillé avec justesse et le dénouement, aussi inatendu qu’il puisse être, laisse très vite place à une certaine fascination pour ce qu’il faut bien convenir d’appeler un parcours sans fautes.

Broen s01e01

La tradition du polar sombre scandinave (que les anglo-saxons désignent par Nordic Noir) est tout à fait dans la continuité d’une littérature policière (Mankell, Nesbo, Indridason, …) qui n’a plus besoin de faire ses preuves.
Sur le registre sériel, il est intéressant de voir que cette maîtrise du genre est de surcroît accompagné de mises en scène inspirées. C’est le cas pour Bron qui bénéficie d’un traitement tonal tout à fait admirable. Sans avoir recours à de lourds subterfuges, on s’aperçoit que les décors, les objets et même les vêtements des acteurs ont été choisis dans le cadre d’une unité de couleur. Ce procédé, subtil s’il en est, confère à la série une ambiance particulière qui s’inscrit bien dans un minimalisme de décors tout à fait scandinave.
Il faut noter également de magnifiques plan d’extérieurs qui servent de transitions entre les scènes et qui jouent principalement sur les éclairages nocturnes.

Avec tout celà, Bron/Broen serait déjà grande ! Mais il y a la cerise sur le gâteau et en l’occurence, elles sont plutôt deux puisque Sofia Helin et Kim Bodnia parviennent à eclipser tout ce que je vous ai décrit plus haut ! En observant le travail du duo Kruger/Bichir dans la version US, on mesure combien l’actrice suédoise et l’acteur danois réalisent une performance extraordinaire pour la version d’origine.
Lorsqu’on les observe attentivement, il y a d’abord une chose qui frappe : ils n’ont pas de plastiques avantageuses. Saga Norén est blonde mais elle arbore de profondes marques au visage. Martin Rohde est souriant mais il manifeste un bel embonpoint.
Mais surtout il font des merveilles, tout deux avec un naturel déconcertant, dans des directions très opposées. Elle est brutale et dépourvue de vie sociale. il est chaleureux et sait décocher de brefs rires à la contagion débordante.
Ne cherchez pas plus loin, ce duo est lumineux ! Il porte la série et multiplie les trouvailles du début à la fin. Leur alchimie entre deux caractères que tout différencie est d’une telle force que la quasi-totalité de leurs rencontres sont reprises telles quelles dans le remake américain (sans pour autant pouvoir recréer la magie malheureusement).

Voilà, je me dis désormais que l’exercice de style ne sert pas The Bridge et que Bron lui fait beaucoup trop d’ombre ! J’en viens donc à regretter d’avoir opté pour ce visionnage parallèle qui ne me permet d’avoir suffisamment de recul pour apprécier la version US. J’espère désormais que The Tunnel sera à la hauteur de son origine scandinave en tout point parfaite…

Bron / Broen (SVT1/DR1) posterVisuels : Bron / Broen / Nimbus / Filmlance / DR1 / SVT1

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