(Netflix) saison 1 comprenant 13 épisodes et saison 2 prévue –
Comme pour The Americans, cette rétrospective 2013 me donne l’occasion de dresser un bilan sur la première saison d’Orange is the New Black. En plus d’un titre génial, la série est un authentique must-see de l’année.
Comment cette série carcérale démontre toute la subtilité sociale de sa créatrice et pourquoi Netflix ne s’est pas trompée en renouvelant la série avant sa diffusion ? Voilà ce que je vous propose d’étudier dans ce qui suit.
Mais tout d’abord, permettez moi de faire un petit aparté justificatif ! Bien qu’il restera une série à découvrir dans le cadre de cette rétrospective, et puisqu’il est question de Netflix, le moment est venu de vous avouer qu’House of Cards n’y figure pas. Oui, oui, vous avez bien lu. Quelle mouche m’a piqué ? Eh bien, après y avoir longuement réfléchi, il m’est apparu que certains arguments clés me guidaient dans ce choix.
Premièrement, il faut rappeler qu’il s’agit d’un remake, ce que l’on a très vite tendance à oublier s’agissant d’HoC. D’autre part, et si j’ai pris beaucoup de plaisir à la dévorer, notamment grâce au talent de Kevin Spacey, je n’ai toutefois pas hésité à critiquer la série (voir mon avis). Ensuite, et ce sera un aspect parfaitement subjectif, il y a tout de même eu Boss avant. Enfin, et ce sera une tranistion toute trouvée, même si Netlix se garde bien de communiquer ses audiences, elle ne cache pas qu’Orange is the New Black est la plus regardée de ses productions originales jusqu’ici (voir ce papier du LA Times) !
Revenons donc à la série de Jenji Kohan ! Elle adapte ici un témoignage authentique de Piper Kerman dont elle reprend bien évidemment le titre. Il est sans doute utile de rappeler que Kohan est une sacrée prise pour Netflix. Weeds, sa précédente série, fait partie des titre phares qui ont apporté ses lettres de noblesse à Showtime sur le câble.
Piper Chapman est une newyorkaise citadine et bien comme il faut. Sa vie bascule pourtant alors qu’elle condamnée pour une sombre affaire de transport d’argent de la drogue. Quelques années plus tôt, elle avait en effet aidé sa petite amie de l’époque qui organisait des transferts d’argent sale. La voici donc contrainte de découvrir l’univers d’une prison pour femme…
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J’évoquais Weeds un peu plus haut et la comparaison fuse de manière évidente aux yeux du sériephile qui a pratiqué les deux séries. Voilà deux femmes habituées aux milieux aisés qui sont projetés vers des modes de vie marginaux. Dans les deux cas, elles s’immergent dans des milieux qui ne sont pas les leurs, et notamment vers une mixité sociale qui bouleverse leur point de vue.
Non seulement, Chapman tout comme Botwin (Weeds) parviennent à y exister mais surtout, elles y effectuent un parcours chaotique remplit des erreurs qu’on associent habituellement aux personnes bien moins dotés et éduquées ! La démonstration sociale est dans les deux cas confondante au sein d’une société américaine si peu ouverte d’une classe à une autre.
La grande richesse de la série est de proposer un casting aussi malin que pointu. Pas ou peu de stars au générique mais des actrices, et quelques acteurs aussi, qui se révèlent continuellement très performants tout au long des treize épisodes.
Dans le rôle principal, Taylor Schilling est parfaite en jeune femme trop naïve pour la prison. A ses côtés, on retrouve avec plaisir Laura Prepon (That 70’s show) qui trouve enfin un rôle à la hauteur de ce qu’elle faisait dans la regretée October Road.
Les seconds rôles sont toutes incroyables. J’y vais tout de même d’une mention spéciale pour Natasha Lyonne qui est vraiment sublime dans le rôle de la tourmentée Nicky.
Chez les hommes, il y a bien sûr Jason Biggs dans la peau de l’amant de Chapman. Il y est naturellement un peu plus subtil que dans les American Pie. Là encore, j’y vais d’une mention spéciale pour Pablo Schreiber qui livre une prestation énorme sous le surnom de Ponstache !
Si l’on voulait faire la fine bouche, on pourrait reprocher à la série sa mise en scène un peu trop classique. Hormis, les procédés de montage qui sont la conséquence d’un travail en amont au scénario, il y a peu de chose à se mettre sous la dent en ce qui concerne la forme de la série.
Il faut reconnaître que la prison se doit d’être spartiate mais tout de même.
Il n’en reste pas moins que la série est un véritable récit féministe et véhicule des portrait de femmes touchants. La construction des épisodes nous permet progressivement de découvrir toutes les absurdités qui conduisent parfois une femme à basculer vers le côté obscur de la force mais la manière dont Kohan s’approprie leur destinée est si délicate et attentionnée que même le personnage le plus obtus (Doggett) parmi les incarcérées parvient à faire naître une dose de compassion dans nos coeurs de sériephiles blasés.
Ne vous laissez pas abuser par tout le foin que l’on fait de la très noire House of Cards ! LE coup de maître de Netflix en 2013 est de couleur orange !
Visuel & Vidéo : Orange is the New Black / Netflix
Ah ben tant mieux parce que je n’ai pas aimé le pilot de House of Cards et j’ai laissé tomber ! Par contre j’avais beaucoup aimé celui de Orange is the New Black mais je suis laissée bouffer par le temps et le reste de la saison attend toujours sur mon disque dur ! Faut que je rattrape ça ! 😀 (et on oublie toujours de parler de Hemlock Grove mais j’ai trouvé que c’était une belle création originale de Netflix !)
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