From Dusk till Dawn s01e01

(El Rey) saison 1 en dix épisodes
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Je préfère vous l’annoncer tout de suite : non, George “what else” Clooney n’est pas au casting et il n’a pas — à ma connaissance — décidé de revenir au format sériel ! Car oui, From Dusk till Dawn est d’abord un film qui date de 1996, tout de même, et que vous connaissez peut être mieux sous le nom de “Une nuit en enfer”.
Clooney y obtient son premier rôle d’importance dans un film alors qu’il faisait parallèlement les beaux jours d’ER (Urgences). Il y tenait l’affiche avec un certain Quentin Tarentino qui, en plus de faire l’acteur, avait signé le script de ce film bicéphale entre road movie et affrontement final pour le moins gore.
Mais là encore, je vous arrête tout de suite : Tarantino n’est pas impliqué dans cette adaptation non plus ! Ce projet est soutenu de la tête et des épaules par Robert Rodriguez, compère de longue date de Tarantino et a qui la réalisation du film original avait alors été confié. Ce pilote ne s’avère pas très encourageant mais Banshee a démontré qu’il y avait plus que jamais de la place pour les séries de genre.

On retrouve les frères Gecko en cavale après avoir fraîchement délesté une banque de son butin. L’incontrôlable Richie, tourmenté par ses visions, et son frère Seth, échappé de prison, font l’objet d’une recherche intensive des forces de police de la région et vont justement en croiser deux représentants dans une gargote de bord de route répondant au nom de “Benny’s World of Liquor”. Seth y apprend que leur objectif est désormais de rejoindre la frontière mexicaine mais les deux Rangers ne sont pas de cet avis…


el_rey_network_usLa série From Dusk till Dawn est la première pierre d’une nouvelle chaîne nommée El Rey Network lancée depuis la mi-décembre. C’est ce même Robert Rodriguez qui en est l’instigateur, proposant ainsi un contenu à destination de la communauté latine anglophone. Ce projet qui lui tenait tant à coeur profite aujourd’hui d’une volonté politique de favoriser la diversification de la représentation des minorités au sein des réseaux télévisés. Lors de la fusion entre le mastodonte du câble US Comcast et NBCUniversal, le gouvernement avait en effet exigé des garanties pour que le nouvel ensemble s’investisse sur ce terrain.
La programmation d’El Rey est à l’avenant tout en étant synchrone avec la vision de son créateur. De la série B, du Kung-Fu, du football — qu’on appelle soccer là bas —, un zeste d’horreur et puis bien sûr des séries. Au côtés de The X-Files et Starky & Hutch, From Dusk till Dawn sera suivie de Matador, un “James Bond Latino” imaginé par Roberto Orci et Alex Kurtzman (Sleepy Hollow, Fringe, Transformers) prévu pour cet été.

Ce remake etait-il nécessaire ? On imagine facilement que le projet était séduisant sur le papier. Un matériau d’origine estampillé de genre, systématiquement bien placé dans les classements de films cultes et populaires. l’archétype du macho arborant fièrement divers couvre-chefs cowboyesques. Et puis, en toile de fond, le thème du vampire dans une version à la sauce amérindienne ! Rodriguez ne cache d’ailleurs pas qu’ils avaient déjà été sollicités pour céder les droits de leur bébé en vue d’une adaptation pour le petit écran.
Toutefois, on peut regretter un manque d’ambition manifeste de la série. A une époque où l’adaptation de franchise est monnaie courante, il aurait été judicieux de s’inspirer de réussites contemporaines (Hannibal, Bates Motel) pour lesquelles les scénaristes se sont emparés d’un univers afin créer leur histoire propre plutôt que de se contenter d’un vulgaire copier-coller fût-il à grande échelle. Du reste, je ne vois pas comment From Dusk till Dawn pourrait provoquer la surprise d’un téléspectateur qui aurait vu le film…

En ayant en tête la filmographie de Robert Rodriguez (Desperado, Spy Kids, Machete… oui, ça ne s’invente pas !), on n’est pas surpris par le talent du metteur en scène. L’action, même si elle est relativement en retrait dans ce pilote, transpire déjà lourdement dans sa version tendue à souhait. L’ambiance est soignée avec une image tirant fortement sur le jaune qui évoque l’encrage de la bande dessinée US.
On est tout de même plutôt déconcertés par l’ignorance de certains codes habituels. Le pilote est par exemple dépourvu de cliffhanger et ne parvient pas à lancer la saison comme il se doit. On peut également s’interroger sur le choix d’ouvrir la série avec un épisode se déroulant presque entièrement en huis clos.

La distribution est elle aussi hétéroclite. Les deux acteurs principaux ont le physique inquiétant de l’emploi mais leur jeu ne transcende pas ce premier épisode. Les seconds rôle s’avèrent d’ores et déjà plus intéressant avec notamment un Don Johnson croustillant dans le rôle du Ranger mal embouché.

from-dusk-till-dawnAvec toutes ces béquilles, je ne suis pourtant pas loin de penser qu’il y a quelques belles choses à espérer au bout du tunnel From Dusk till Dawn. Il faudra pour cela que la série joue pleinement la carte foutraque, en bref, qu’elle ose tout simplement !
De son côté Rodriguez semble avoir en partie réussi son pari. Si sa chaîne n’est pas encore diffusée sur tous les réseaux, Netflix s’est déjà emparé des droits de la série et la diffuse — hors US — au même rythme hebdomadaire qu’El Rey !

Visuels & Vidéo : From Dusk till Dawn / El Rey Network

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