(AMC) saison 1 devant s’étaler sur 10 épisodes et diffusion 48h après sur Canal+ Séries –
Il faut croire que le secteur des nouvelles technologies inspire ! HBO en terminera avec la saison 1 de Silicon Valley le 1er juin (une deuxième est déjà prévue) et si la série de Mike Judge ne fait pas d’étincelles, elle aura néanmoins su s’approprier un écosystème avec justesse (j’y reviens sans faute).
C’est également le sujet d’Halt and Catch Fire — proposée par AMC — même si elle situe son univers au début des année 80. Et oui, une période temporelle décidément tendance elle aussi notamment avec The Goldbergs et surtout The Americans qui polarisera de nombreuses comparaisons.
Dans un soucis de créer un maximum de buzz autour de sa nouvelle série, AMC a mis en ligne le premier épisode de la série sur Tumblr ! On pourrait se demander quelle mouche a piqué les décisionnaires de la chaîne mais comme ils font massivement de l’or avec une série de zombie, personne aujourd’hui n’ira les critiquer sérieusement…
Quoi qu’il en soit, le but de ce bafouillage sera principalement musical puis introductif. Une plus ample immersion dans la série sera nécessaire pour émettre un avis significatif.
Ce premier volet s’offre quelques belles saillies sonores qui en font un beau client pour cette chronique musicale du vendredi ! Le morceau qui suit commence à faible volume avant de s’envoler. Ne montez pas tout de suite le son ! Mesdames, Messieurs, voici XTC :
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A mi-épisode, alors que les personnages principaux ressentent une certaine frustration, ce titre des anglais de XTC s’empare de l’ambiance pour une belle séquence à la fois très ancrée dans l’époque et pourtant très contemporaine.
Originaires de Swindon, les XTC n’ont sans doute pas toute la notoriété qu’ils méritent. Certains de leurs morceaux sont pourtant très appréciés en radio encore aujourd’hui (“Making plans for Nigel” est un classique ultime d’RFM). Le groupe a su se nourrir des nombreuses tendances musicales en vogue à la fin des années 70 et débuts des 80. Leurs premiers pas musicaux tendaient ainsi vers le Punk et la New Wave. Par la suite, ils auront une période Glam Rock sous l’influence de Bowie et expérimenterons également le Dub.
Le Punk a d’ailleurs une place de choix dans Halt and Catch Fire. Sans entrer dans les détails, l’un des personnages cultive un caractère contestataire affirmé et le choix musical correspondant coule de source. On y entend notamment le Magnificient Seven des Clash mais il me semblait plus intéressant de mettre en avant les XTC.
La supervision musicale est à mettre au crédit de Thomas Golubić. Le sériephile amateur de musique s’en frotte les mains ! Golubić est un habitué d’AMC avec sa structure SuperMusicVision. Après des débuts réussis sur Six Feet Under (HBO), il a sélectionné du bon son pour des titres comme Rubicon, The Killing, The Walking Dead ou bien Breaking Bad pour laquelle il a été récompensé d’ailleurs. Enfin et plus récemment, il a fait des merveilles sur la saison 1 de Ray Donovan !
De quoi s’agit-il ?
Joe MacMillan est un Steve Jobs en puissance. Il souhaite créer un ordinateur de type PC révolutionnaire. Pour cela, il s’entoure de deux surdoués, un ingénieur sous-exploité et une étudiante prometteuse. Les obstacles sont nombreux, à commencer par IBM et la société qui l’emploie…
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C’est donc le grand retour de Lee Pace (Pushing Daisies) et il est tout de suite à l’aise dans un rôle charismatique. Par contre la série est une idée de grand débutants, Chris Cantwell et Chris Rogers, qui n’ont rien de consistant jusqu’ici à leur actif. Ils ont toutefois à leurs côtés un showrunner plus expérimenté en la personne de Jonathan Lisco (NYPD Blue, Southland).
Ce pilote est réalisé par l’argentin Juan José Campanella et il signe un ensemble très esthétisant dans une tentative, assez compréhensible au demeurant, de rendre un peu sexy l’univers informatique du début des années 80 au Texas aka la Silicon Prairie.
Incontestablement, c’est une belle entrée en matière, rythmée et inspirée. Pour autant, je ne suis pas certain qu’il y ait grand chose à construire sur la durée autour de l’idée de départ. Le slogan “Break the Rules” aura du mal à tenir avec l’objectif de produire un objet grand public. Je serai également très surpris que la série passionne les foules, tant elle s’autorise un jargon technique intense.
Maintenant, je ne demande qu’à être surpris et nous verrons si AMC y trouve un nouveau Breaking Bad !
Visuels : Halt and Catch Fire / AMC
Musique : XTC “complicated game” (1979 Virgin Rec.)
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