Transparent s01e02 “the letting go” (Récap.)

(Amazon Originals) sur une saison 1 en dix épisodes
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La nouvelle est tombée la semaine dernière. Amazon renouvelle Transparent pour une saison 2 ! La décision rendue publique quelques jours seulement après la mise en ligne simultanément des dix premiers épisodes peut surprendre mais l’accueil critique était si unanime que la décision s’est sûrement imposée naturellement.

Comme pour son compère Netflix, Amazon ne livre aucun détails concernant les chiffres de visionnages de la série. Elle se borne à préciser que la série était la plus vue durant ces premiers jours d’exploitation et surtout la plus binge-watchée. Ceci démontrant combien Amazon s’est définitivement rapprochée de Netflix sur ce registre – contrairement à l’année dernière, la saison 2 d’Alpha House sera, elle aussi, mise en ligne simultanément.
Mais revenons à Transparent. Voici mon récap’ de l’épisode 2 :

Jill Solloway ne cache pas la dimension autobiographique de Transparent. Créatrice, scénariste, réalisatrice et productrice de la série, elle en a fait une affaire de famille. Pour preuve, elle s’est notamment entouré de sa soeur aînée, Faith, à qui elle a demandé de faire partie de sa writer’s room. Il se trouve que Faith avait fait son coming out il y a bien des années, ce qui évoque bien sûr le personnage de Sara.
Mais ce n’est pas tout, il y a trois ans, son père lui confiait être un trans lui même et sa mère prendra soin de lui durant une fin de vie où il aura été alité (voir commentaires), tout comme le personnage de Ted (voir sources dans les observations en fin de ce récapitulatif).
Cet épisode pose justement la question des liens familiaux à l’aune du coming out. Surtout, Transparent adopte d’abord le point de vue celui/celle qui sort du placard. Puisqu’on vous dit que cette série n’est pas comme les autres…

J’espère que vous ne lisez pas ces lignes par hasard ! Si toutefois c’était le cas, sachez que ceci est un récapitulatif complet du deuxième épisode de Transparent. Je reviens en long, en large et en travers sur son contenu et il est destiné à un lectorat ayant vu ledit épisode. Vous êtes prévénus !

This is me
Rappelez-vous, dans l’épisode précédent, nous avions laissé Sara et Tammy surprise par le retour de la propriétaire des lieux : Maura ! Surprise, c’est le mot, et doublement puisque Maura y découvrait la relation entre sa fille et Tammy alors que Sara apercevait pour la première fois son père sous son jour véritable.

Sara : “Are you saying that you’re going to start dressing up like a lady all the time?”
Maura : “No, honey, all my life… my whole life, I’ve been dressing up like a man. This is me!”

Sara est donc la première à découvrir Maura. Passé la surprise, sa réaction est déconcertante. Elle part dans un long fou rire en voiture alors que Tammy les ramènent chez elle. Elle n’a toutefois pas le temps de trop gamberger car son mari discute déjà golf avec Barbara, la compagne de Tammy. Mais la rencontre à quatre qui s’en suit ne décourage pas le duo infidèle puisque Sara s’éclipse en pleine nuit alors que son mari roupille à poings fermés et passe cherché son amour d’enfance. Elles profitent ensuite de l’espace intérieur du combi familial pour reprendre leurs ébats interrompus plus tôt.

Le lendemain, l’entente avec Len – son mari donc – n’est pas à l’osmose. Se dernier remarque d’ailleurs une couverture humide au fond de la voiture mais il ne cherche pas plus loin que l’éventualité d’une fuite de jus de fruits des enfants (si tu savais mon cher Len…).
Sara a les idées noires mais lorsqu’ils arrivent chez sa mère, elle se confie en lui révélant le choix de son père.
La relation entre Sara et son mari devient ici plus facile à appréhender. Len est effectivement ce chef de famille qui s’esquive le matin comme un voleur. Et pourtant, Sara ne se fait pas prier longtemps pour lui confier sa découverte concernant son père. Ce n’est pas grand chose mais c’est déjà une preuve de la finesse d’une série qui préfère éviter de réduire le personnage de Len à la seule figure masculine néfaste.

Morton L. Pfefferman, Department of Political Sicience, 1989
Et en parlant de figure masculine, Mort fait un retour remarqué, le temps d’un flashback. On le découvre calfeutré dans son bureau, il déballe un vêtement qui doit sûrement être une robe avant de le contempler.
La scène, pendant laquelle il décide également de ne pas ouvrir à une élève frappant à sa porte, vient appuyer sa conversation révélatrice avec sa fille. Oui, le désir de s’habiller en femme ne date pas d’hier et oui, il n’a pas su franchir le pas durant toutes ses années.

Le lendemain, lors de sa session de groupe, Maura laisse éclater sa joie : un sur trois, s’exclamme-t-elle ; il ne lui reste donc plus que deux enfants à mettre au courant ! Mais lorsqu’elle tente de trouver un autre membre afin de fêter ça autour d’un verre, Maura déchante rapidement, la plupart pratiquant l’abstinence avec l’alcool. Elle finit tout de même par trouver quelqu’un en la personne de Davina, visiblement employée au centre LGBT qui lui propose carrément de venir chez elle.
Cette séquence est importante pour deux raisons. C’est avec toute la délicatesse qui caractérise la série que l’on nous fait comprendre que la communauté Trans n’est pas étrangère au fléau de l’alcoolisme. Et puis, on découvre Davina interprétée par Alexandra Billings, une authentique actrice Trans, et quelle classe mes amis !

Davina occupe un coquet appartement dans une résidence au nom évocateur de Shangri-La. Maura commence par se présenter. Elle a toujours vécu à Los Angeles, avec un parcours juif assez classique. A 25 ans, elle explique avoir choisie la mère de ses enfants tout comme on le fait pour le jeu des chaises musicale, la plus proche.
Elle fait ensuite un portrait succinst et précis pour chacun de ses enfants. Sara est emphatique mais anxieuse, Josh a du succès mais est trop matérialiste et enfin Ali est la plus intelligente mais n’arrive pas descendre de son nuage. Davina est perspicace, elle décèle l’attachement de Maura pour ses enfants et décide de la mettre en garde :

– Davina : “You know sweetie, this is a really big journey that we’re on, and you’ve just started on it so you’ve got to learn to let go of everything anybody thinks of you.
A really, really good friend of mine said this to me when I first transitionned.
She said : “You know, in five years, you’re going to look up, and not one of your family members is still going to be there. Not one.
– Maura : “Was your friend right ?
– “Yep”
– “That’s so sad”

Oh que oui, c’est triste ! Davina ne fanfaronne pas. Elle assène cette vérité avec l’assurance d’une Trans expérimentée, qui sait de quoi elle parle. On ne peut s’empêcher alors de prendre fait et cause pour Maura. Il faut qu’elle parvienne à vivre sa vraie personnalité sans s’aliéner ses enfants. Mine de rien, voilà sans doute l’un des vecteurs principaux de la série magnifiquement lancé !

Ali et Josh au Deli
Alors qu’ils attendent leur commande à emporter au Canter’s Deli, Ali et Josh discute de leur dernières aventures. Ali fréquente désormais Derek, son coach sportif, lequel habite avec Mike, lequel l’appelle Stephanie. Mais il en faut bien plus pour déstabiliser notre Ali. Vous aurez sûrement remarqué tout le talent de Gaby Hoffmann qui n’a pas énormément de texte à déclamer dans cet épisode mais qui limpose toujours une belle présence.
Ali fait donc du sport avec son coach, et couche ensemble, ou plutôt les deux en même temps !

Les choses sont un peu plus compliquées pour Josh. En insistant pour caler un enregistrement de ces deux chanteuses – au doux nom de scène de Glitterish – Kaya lui révèle qu’elle a déjà prévu un avortement ! Notre Josh tombe des nues mais il ne se défile pas, offrant à la jeune demoiselle de s’ocupper d’elle comme il faut.
En évoquant la nouvelle avec sa soeur au Deli, il avoue que ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve dans cette situation. Pourtant, il semble vouloir s’impliquer sérieusement. Un peu plus tard chez sa mère, il entend l’histoire de la bague de la tante Gittel. Cette dernière, déportée, s’en serait séparé uniquement avant d’entrer dans la chambre à gaz de Treblinka. Bien plus tard, leur père aurait fait sa demande en mariage à leur avec l’anneau tout sauf discret.

“You look like you’re under water, uncle Joshie”

Alors qu’il contemple les halos provoqués par la veilleuse de nuit de sa nièce, le “Razor Love” de Neil Young se fait entendre :

Le titre qu’on écoute presque en intégralité accompagne les dernières scènes de l’épisode. Murray, le voisin de Davina, s’est étteint et Maura découvre ensuite son appartement qui pourrait faire un beau point de chute. Après avoir passé l’essentiel de l’épisode à s’asticoter, Sara et Len s’offrent un restaurant en amoureux. Malgré le goût de l’hygiène de son coach, Ali ne se gêne toutefois pas pour s’envoyer une bonne grosse fumette chez lui. Enfin, Josh tente de convaincre Kaya de garder le bébé et lui fait sa demande avec la bague de la tante Gittel.

Ce deuxième épisode fait office d’introduction décalée ! Après un pilote qui se terminait sur un beau cliffhanger, les différentes motivations des personnages sont introduites ici et déjà, les voies d’écritures se dessinent. La Mission de Maura, la position incofortable de Sara, les expérimentations d’Ali et les envies de famille de Josh. Tout cela promet une saison bien remplie, Transparent ne fait que commencer !

 

Observations diverses et variées :

  • Après une semaine d’interruption durant laquelle je n’avais pas pu écrire grand chose, je reprends ces récaps avec plaisir. J’espère pour la suite maintenir un rythme hebdomadaire…
  • Au sujet de la nature autobiographique de Transparent pour les Soloway que j’évoque dans l’introduction (deuxième paragraphe) de ce texte, je vous recommande la lecture de deux reportages. Un premier paru dans le Chicago Tribune et réalisé lors des débuts de la Writer’s room. Un second réalisé pendant le tournage et paru via le New York Times.
  • Vous vous demandez peut être que peut bien être le Tofu Schmear ! Ali en demande au Deli – le Délicatessen, en général mi épicerie/mi restaurant, qui pratique la vente à emporter – car son coach lui a conseillé un régime dit “dairy free” soit sans produits laitiers (d’où le tofu). Schmear est un terme d’origine Yiddish qui désigne originellement le fromage. Le terme anglicisé a été détourné pour désigner toute une gamme de produits pouvant se tartiner.
  • Alors que Maura décrit son fils à Davina, elle insiste sur le côté branché de Josh. Elle termine en disant qu’il lui faut toujours les derniers “Dungarees”. Le terme désigne originellement un tissu proche du Denim/Jean. Par extension, il désigne aujourd’hui des vêtements comme le bleu de travail ou la salopette !
  • Autre expression empruntée au Yiddish, Shelly qualifie la bague de la tante Gittel de “Fakakta”. Le terme est un adjectif de type familier utilisé pour qualifié quelque chose de bidon !


Visuels : Transparent / Amazon Originals
Musique : Neil Young “razor love”
(2000 Reprise Rec.)

Un avis sur « Transparent s01e02 “the letting go” (Récap.) »

  1. Je m’auto-commente afin de corriger une erreur commise dans mon paragraphe sur la dimension autobiographique de la série. Une interview de Soloway parue dans Rolling Stone m’apprend que la vraie mère de Jill Soloway s’est occupé d’un autre époux alité – ce qui correspond encore un peu plus à la situation entre Shelly & Ted – et non du père Trans de Jill, psy à la retraite et actuellement âgé de plus de 70 ans !
    Voici l’article :
    http://www.rollingstone.com/tv/features/transparent-jill-soloway-20141020

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