(CW) diffusée le lundi soir depuis le 13 septembre –
Alors que le mois d’octobre touchait à sa fin, les premières annulations sont arrivées pour livrer un premier enseignement. La tendance des comédies romantiques plébiscitées en cette rentrée est un échec cinglant. Manhattan Love Story (ABC) et A to Z (NBC) n’iront pas plus loin et si c’était attendu pour la première, la deuxième aurait peut être mérité un peu de répit.
Il est sans doute un peu prématuré de tirer déjà un premier bilan mais il faut reconnaître que ce cru d’automne 2014 n’aura pas surpris grand monde. Hormis peut être Jane The Virgin sur – étonnement dédoublé – la CW !
Sur un récit relativement classique à la cendrillon, Jane the Virgin trouve effectivement le ton juste grâce à quelques artifices solides, ainsi qu’au talent de sa jeune actrice principale.
Jane Villanueva est vierge ! Sa grand mère lui a bien expliqué que la chose était irréversible et ça tombe bien, car Jane a des projets dans la vie. Elle ne va pas tout ruiner et sûrement pas avec son boyfriend de Michael.
Et oui, sauf que lors d’une visite gynécologique, on l’insémine par erreur et la voici enceinte sans le savoir…
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Le point de départ est un peu énorme, et je n’hésites pas un seul instant à vous prévenir que la suite est du même tonneau ! Il faut dire que Jane the Virgin est une adaptation d’une telenovela vénézuélienne (Juana la Virgen) et qu’avec un tel matériau – même si l’adaptation est dite “libre” – il est normal d’assister à de l’empilage de rebondissements.
La série est donc repensée par Jennie Snyder Urman, une habituée de la maison (Beverly Hills version moderne, Reign, Emily Owens) pour un récit à trois générations relativement inédit sur la chaîne (qui, faut-il le préciser, se contente souvent des seuls dramas pour adolescent habituellement).
Le résultat est un cocktail efficace qui n’est pas sans rappeler de nombreux antécédents ! On pense tout d’abord à Ugly Betty qui était également dérivée d’une telenovela. Le casting majoritairement féminin et d’origine latine évoque quand à lui Devious Maids. Enfin, la voix off et un certain gout pour les couleurs saturées nous évoque aussi l’éternellement regrettée Pushing Daisies.
Cette voix-off justement est vraiment étonnante. Avec les années, l’exercice est devenu une figure imposée souvent synonyme de défaut rédhibitoire. Pourtant le dénommé Anthony Mendez parvient ici à tirer son épingle du jeu en enrobant son anglais d’un accent latin sucré du meilleur effet.
Pour aller un peu plus loin, il y a deux parti-pris qui élève Jane the Virgin au dessus de la mêlée. Sa légèreté dans un premier temps, conséquence prévisible du style telenovela et qui veut que les sujets sérieux (la grossesse non désirée, la confrontation entre milieux sociaux opposés) soient dédramatisés.
Et puis il y a ce choix de confier la série à un casting presque exclusivement latino et parlant parfois espagnol de surcroît. C’était loin d’être une évidence (et surtout sur la CW encore une fois).
Enfin et c’est par contre un mérite qu’on ne souligne pas assez s’agissant de la chaîne. Sa propension à découvrir des jeunes talents, d’authentiques diamants à l’état brut est une nouvelle fois démontrée avec Gina Rodriguez (Jane). Elle succède à des actrices comme Britt Robertson ou AnnaSophia Robb et impressionne avec beaucoup de certitudes et de charme.
Jane the Virgin n’est pas vraiment ma came habituelle. Je ne vais sans doute pas suivre la suite de la série. Voilà tout de même un pilote réussi qui nous fait espérer autre chose à l’avenir que le combo adolescent/super-héros sur la CW.
Visuels : Jane the Virgin / CW
Coup de coeur pour moi aussi
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Clairement un guilty pleasure ! J’adore le sens de l’autodérision assumé dans cette série et si tu as un peu de temps donne une chance aux épisodes suivants ! En tous cas c’est clairement pour moi la comédie qui tire son épingle du jeu sur le lot des nouveautés de cette rentrée et bizarrement la seule qui soit en format 40mn !
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