(Syfy) saison 1 prévue en 13 épisodes –
Je reviens aujourd’hui à l’actualité avec une évaluation de cette Armée des 12 singes revue pour Syfy, dont la déclinaison française (Canalsat) suit la diffusion américaine avec seulement quelques jours de décalage.
Fallait-il refaire le Twelve Monkeys de Terry Gilliam à la sauce épisodique ?! Je dois vous avouer sans détour que j’attendais ce remake avec un couteau entre les dents prêt à occire le profanateur ! C’est donc avec une certaine surprise que j’ai accueilli plutôt favorablement les choix d’adaptations. Oui, mais voilà, après seulement trois épisodes, la structure complotiste ne m’intéresse plus et voici pourquoi.
En 2043, la population de la planète survit péniblement après un virus qui l’a décimée à partir de 2017. James Cole est un “charognard” recyclé en bon soldat à la solde d’une escouade de scientifique isolés tentant de tuer le virus à sa source, soit dans le passé ! Grâce à une machine à remonter le temps, Cole est envoyé en 2014. Sa mission consiste à trouver Cassandra Railly, une spécialiste en virologie dont le rôle clé doit permettre de lui indiquer l’origine du virus…
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Avant le début de la diffusion, je n’ai pas résisté bien longtemps à l’appel d’un revisionnage du film de Gilliam. Revenons donc aux origines. Ce 12 Monkeys est une adaptation d’un film vieux d’environ 20 ans (1995) du cinéaste anglais – toutefois né aux E.U. m’apprend Wikipedia –, lequel film était déjà inspiré d’un moyen métrage de Chris Marker intitulé La Jetée datant de 1962 tout de même.
Après avoir revu le Gilliam, une cinéphile et sériephile avertie (Merci Sophie) m’a convaincue de découvrir le “roman-photo” de Marker. Il s’avère effectivement puissant à découvrir notamment par la beauté des photos qui lui confère un caractère intemporel (ça tombe bien !).
Une adaptation réussie
On doit cette version sérielle à Terry Matalas et Travis Fickett (passés en duo par les writers room de Terra Nova et Nikita) et leurs choix d’adaptation me semblent être les bons.
Dans divers entretiens, le duo avoue franchement ne pas avoir été enchantés de prime abord, à l’idée de repenser le classique de 1995. La structure cyclique du récit dans les films de Gilliam et Marker – un homme qui assiste à sa son propre destin – ne pouvait pas fonctionner ici.
Matalas et Fickett ont alors imaginé une histoire différente avec des profils de personnages et situations similaires. L’exercice évoque étrangement le Fargo de chez FX. Le double avantage est le suivant : le public ayant vu l’original se trouve devant un récit dont il ignore les événements futurs et les éléments repris ont alors suffisamment de distance pour fonctionner sur le registre de l’hommage voire du jeu de pistes pour les plus subtils. On peut par exemple citer ici le repère de Cassandra dont la vitrine est couverte avec des pages de journal comme l’un des lieux du film de Gilliam.
Le syndrome pathologique Syfy
12 Monkeys n’échappe malheureusement pas au retrovirus de son diffuseur, à savoir son habitude maladive à constituer des castings trop tendres. Les deux rôles principaux avaient effectivement ce handicap qui consiste à passer derrière Bruce Willis et Madeleine Stowe. Mais Aaron Stanford (Cole) et Amanda Schull (Railly) ne parviennent pas à exister au sein d’un début de saison pourtant soutenu.
Plus inquiétant encore, le choix d’orienter la série vers un vulgaire récit de complot en trébuchant systématiquement sur les séquences à caractère de science fiction, se révèle particulièrement décevant. Natalie Chaidez (The Sarah Connor Chronicles) – ici en poste de Showrunner – noie le public dans des directions beaucoup trop éloignées des enjeux d’origine. Si l’on met de côté le processus du voyage dans le temps – bien vite escamoté –, l’exemple des deux montres (aperçu dans la bande annonce ci-dessus) qui provoque un ralenti mou du genou, symbolise bien le manque d’ambition de la série.
On m’a récemment rappelé (et à juste titre) qu’il ne fallait surtout pas asséner de jugement définitif sur une série. Avec 12 Monkeys, c’est pourtant difficile de garder espoir et je me vois mal être au rendez vous du quatrième épisode…
Une fois n’est pas coutume, je vous recommande plutôt de voir les deux films originaux !
Visuels et vidéo : 12 Monkeys / Syfy
J’avais été surprise en bien par le pilot (comme toi je l’attendais au tournant) et les deux épisodes suivants m’ont divertie sans que je les trouve extraordinaire. Mais je continuerai jusqu’au bout de la saison pour voir si ça s’améliore (on peut rêver !)
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