(Canal+) saison 1 en dix épisodes –
Les “créations originales” de Canal+ nous parviennent en nombre cette année. La chaîne est gonflée à bloc pour son cru 2015 avec notamment des titres comme Le Bureau des Légendes, Versailles, Panther ou bien encore le retour presque inespéré des Revenants (voir ce bref montage).
Mais avant tout cela, les abonnés ont pu découvrir Spotless et si la proposition est efficace, elle évoque surtout un travail respectueux des classiques du genre, bien trop convenu pour créer quoi que ce soit d’original justement…
Jean Bastière est un père de famille modèle en apparence. Chef d’entreprise, il habite dans un quartier résidentiel cossu de Londres avec sa femme et ses deux enfants. Seulement voilà, les choses ne sont pas aussi simples. Sa petite entreprise est spécialisée en nettoyage de scènes de crime, suicides et autres. Jean est par ailleurs bien plus concerné par sa maîtresse. Et puis, pour couronner le tout, son frère Martin débarque de Saint-Nazaire avec un bagage peu orthodoxe…
Vous avez dit comédie ? Sur son site officiel, C+ introduit Spotless en l’affublant d’un “comédie noire” surprenant ! L’adjectif est parfaitement adapté – vous en conviendrez – s’agissant de personnages qui pratiquent le nettoyage de macchabées. Par contre, le terme de comédie est bien plus difficile à défendre.
Il faut savoir qu’on doit Spotless à un duo formé de Corinne Marrinan (Les Experts, Crossing Lines) et Ed McCardie (le Shameless anglais, période tardive). La caution comique est donc sûrement assurée par le deuxième mais c’est très loin d’être l’une des ambitions principales lorsqu’on découvre la série.
D’autant plus que le volet dramatique se suffit à lui-même. Quelque part entre Six Feet Under et Dexter (le huitième épisode renferme un bel hommage à la première), Spotless opte pour un récit relativement sobre et ce, dans un décor Londonien qui évite agréablement les sentiers battus. Elle trouve le ton juste sans s’alourdir d’une dose massive de macabre.
Cependant, tout cela s’avère presque trop sage. Pour ne pas s’aventurer vers le burlesque, Spotless ne se détache pas des deux illustres séries citées un peu plus haut et reste dans l’ombre dans une attente qui ne pourra satisfaire que le téléspectateur dépourvu de la connaissance de ces classiques.
Une distribution hétéroclite ! Le casting est plutôt intéressant sur le papier et il confirme diversement. Dans le rôle principal, Marc-André Grondin peine à trouver le personnage de Jean. Il échoue constamment dans le jeu sans parole et manque d’une présence nécessaire pour incarner ce héros taiseux.
A ses côtés, Denis Ménochet est beaucoup plus tranchant. Il a l’avantage d’y être l’un des rares participants à posséder une marge de manoeuvre comique.
Enfin, Brendan Coyle démontre qu’il y a une vie après Downton Abbey. Le rôle de mafieux qu’il campe ici lui convient parfaitement et cela se voit à l’écran.
La diffusion de cette première saison de Spotless qui vient de se terminer n’a pas fait de vagues. On peut supposer qu’elle n’a pas provoqué moult déplacements de foules en terme d’audiences. Ce n’est pas forcément un point noir pour Canal+ qui a sans doute misé sur une ambition bien plus internationale pour cette série tournée en anglais. Toutefois, je ne vois pas comment elle pourrait laisser une trace persistante, même sous d’autres contrées.
Edit : Une saison 2 de 8 épisodes est en développement selon la production.
Visuels : Spotless / Canal+
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