(AMC) saison 1 en 6 épisodes. Une saison 2 (15 ép.) est déjà prévue. Diffusion chez nous en simultané sur Canal+ Séries et dispo ensuite sur C+ à la demande –
Drôle de parcours que celui d’AMC. La chaîne s’est vraiment lancée dans la production originale avec Mad Men en 2007 mais les aventures de Don Draper sont désormais bien derrière nous. Et puis, il y a The Walking Dead ! La série de zombie – dont la saison 6 débute en octobre après Fear – dévore littéralement les audiences, si bien que le lancement ce spinoff ou compagnon (selon le terme préféré par ses créateurs) n’étonnera personne.
Au delà d’une volonté évidente d’étendre une formule qui marche (même après la mort), Fear the Walking Dead n’a pas froid aux eux et propose une solide mise en place.
Tout commence avec une famille recomposée installée dans l’est de Los Angeles. Madison Clark est une mère de deux adolescents qui tente de refaire sa vie avec Travis, lui-même divorcé et père d’un fils. Les deux enfants de Madison ont des trajectoires diamétralement opposées. Alicia est brillante et sa voie est toute tracée jusqu’à Berkeley. Nick fréquente de son côté des lieux plus mal famé afin de se shooter. C’est justement dans un de ces lieux – une ancienne église – qu’il émerge. Il part immédiatement à la recherche de celle qui l’accompagnait, une certaine Gloria…
En toute logique, Fear est une série préquelle de sa grande soeur (TWD). Dans cette dernière, la déferlante de morts vivants a déjà eu lieu et l’on s’intéresse à des personnages qui doivent survivre dans ce contexte. Fear se place quant à elle aux prémices de l’événement. Seuls quelques indices interpellent (la grippe ?) mais rien de consistant qui laisserait présager des bouleversements à venir.
Seulement voilà, la proximité des deux titres (certainement imaginé par un pubard obnubilé par le concept de marque) est trompeuse. Los Angeles est bien éloignée du Kentucky et de la Géorgie de Rick Grimes. Fear est conçue pour fonctionner de manière totalement indépendante et d’éventuelles passerelles sont donc très peu probables. Du reste la désignation de « spinoff » est écartée par les responsable de la série mais ce n’est pas entièrement pour des raisons créatives. The Hollywood Reporter explique qu’il faut y voir les suites du clash avec Frank Darabont (Showrunner pour TWD qui fut viré lors de la saison 2).
Mais revenons à Fear et à son surprenant attelage familial. Car qui dit origines dit aussi que la série ne peut pas s’octroyer directement un récit de genre. A la place, c’est un drama familial que l’on découvre mais pas n’importe lequel. Ce pilote est privé d’enfants en bas âge. Nick et Alicia sont de grands adolescents et comme Madison (conseillère d’orientation) et Travis (professeur) sont eux mêmes employés dans une école (lycée ?), cette introduction penche nettement du côté d’un catégorie d’âge bien spécifique là où sa grande soeur s’offrait un panel plus large (du moins dans un premier temps).
La partie cynique de ma conscience sériephile va plus vite que la musique en me susurrant à l’oreille que les créateurs de Fear vise ici un public jeune, lequel s’était bien sûr emparé de TWD. Il est vrai qu’Alycia Debnam-Carey (Alicia) et surtout Frank Dillane (Nick) sont déjà très bons. Toutefois, les deux parents, les “guides spirituels”, sont également intéressants à suivre. Kim Dickens (Madison) et Cliff Curtis (Travis) livrent des performances convaincantes de par leurs personnages au positionnement nuancé, ni trop dépassés, ni trop sûrs d’eux. L’écueil – trop fréquent – des parents insipides semble être évité. On surveillera notamment dans quelle mesure les rôles parents-enfants s’inversent. L’antagonisme entre frère et soeur sera également attendu au tournant. Et puis, il faut espérer que Nick – et ses angoisses – ne devienne pas brutalement le roi du sang froid !
Enfin, ce déplacement aux origines du mal, dans la ville des anges, ouvre de nombreuses possibilités. Parmi celles-ci, une coloration SF s’offre à Robert Kirkman (auteur original des comics sur lesquels sont basés l’univers TWD) et ses scénaristes. Comment ne pas s’approprier une réflexion sur la source de cette évolution humaine ? Comment imaginer que l’humanité succombe sans pouvoir riposter, à quelque niveau que ce soit, par le biais de la science.
Fear présente en effet l’opportunité d’une plus grande résonance avec notre société contemporaine. Ces instants pré-apocalyptiques constituent des enjeux sensibles à nos yeux notamment en ce qui concerne notre capacité à prévoir les crises sanitaires. TWD escamotait tout cela en se propulsant dans une situation d’emblée désespérée. En revenant en arrière, Fear a toutes les cartes en main et ce serait dommage de ne pas opter pour une distinction majeure avec sa grande soeur.
Soyons optimistes ! Après tout, AMC s’est montrée plutôt performante lorsqu’il a fallu remixé Breaking Bad avec Better Call Saul (encore un prequel). Et puis la chaîne semble confiante puisqu’une saison 2 étendue (15 épisodes) est déjà prévue.
Visuels & Vidéo : Fear the Walking Dead / AMC Studios / Circle of Confusion / Valhalla Entr.
J’aime vraiment ce concept de revenir au démarrage de « l’épidémie », que les personnages ne sachent pas ce que nous on a déjà intégré mais de découvrir ce que Rick (et par conséquent nous) a loupé pendant son coma… Bref je suis contente de savoir qu’ils ont déjà prévu de lui donner une saison 2 !
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T’es à jour sur The Walking Dead ?!
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Oui pourquoi ?
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J’ai dû voir une saison et demie. Je me demandais justement si, étant à jour sur TWD, tu ne trouverai pas Fear un peu édulcorée du coup ?
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Bah comme TWD est plus axée sur la psychologie humaine face à des conditions de survie que sur du dégommage de zombie, non Fear n’est pas spécialement édulcorée. Après c’était amusant les petits clins d’oeil qu’ils faisaient sur les ficelles du genre, du style lorsque le proviseur est de dos, qu’il ne répond pas, que la caméra zoome sur lui à grand renfort de musique bien sentie… Non ce qui me manque par rapport à la grande soeur, c’est l’intérêt pour les personnages, mais ça viendra au fil des épisodes ! 😉
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