Perpétuelle échappatoire, Wayward Pines s01e10

(FOX) 1 saison en 10 épisodes ; pas de suite envisagée à priori. Diffusée depuis le 27 août, les jeudis soir sur Canal+
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Après le succès d’Under the Dome en 2013 sur CBS, les networks tentent de reproduire ce phénomène chaque été à coup de série dite “événement” (ne me demandez pas ce que ça veut dire…). Il y avait eu Extant (CBS) l’an passé, voici donc Wayward Pines (FOX) cette année.
Mais les premiers pas de M. Night Shyamalan sur le petit écran n’étonneront personne malgré un matériau qui avait pourtant du potentiel.

Cette virée au milieu des pins est accompagnée par la musique de Charlie Clouser, que voici :

Avant de composer pour l’exercice de la bande son, Clouser s’est d’abord imposé comme claviériste, mais pas n’importe lequel. Il a notamment fait partie de groupes comme Nine Inch Nails, Marilyn Manson ou bien White Zombie. Cette expérience que l’on pourrait qualifier de bruitiste l’a logiquement dirigé vers des soundtracks pour films de genre (la brochette des SAW, Resident Evil). Plus récemment, il est crédité pour un des génériques de série les plus flippant qu’il soit : l’ouverture d’American Horror Story.
Mais pour Wayward Pines, Charlie Clouser va mettre de l’eau dans son vin. Il s’agit effectivement d’un thriller aux ambiances sombres mais il lui faut trouver plus de nuance pour un projet bien loin des longs métrages d’horreur auquel il est habitué. Le résultat est assez surprenant, presque hybride. Sa composition s’appuie sur des trames classiques rapidement troublées par des incursions électroniques saturées.
On regrettera toutefois que le travail de Clouser soit un peu trop en retrait.

Welcome to Wayward Pines
Ethan Burke est un agent des services secret basé à Seattle. Il est envoyé dans la petite ville de Wayward Pines – isolée quelque part dans l’Idaho – pour enquêter sur la disparition de deux collègues. Après un accident de voiture sur le chemin, Ethan se réveille bien dans la bourgade mais il s’aperçoit rapidement qu’il aura bien du mal à en sortir…

Wayward Pines est d’abord une trilogie de romans que l’on doit à l’auteur de thriller américain Blake Crouch. C’est Chad Hodge (The Playboy Club) qui s’est chargé de superviser l’adaptation même si Crouch a participé à l’écriture de deux épisodes.
Mais Wayward Pines, c’est surtout les débuts du cinéaste M. Night Shyamalan sur le format sériel. Il est crédité pour la réalisation du seul premier épisode mais il a encadré les metteurs en scènes qui lui succédaient pour conserver sa vision de départ. Enfin, pour terminer ce tout d’horizon, la distribution est très complète avec Matt Dillon (Burke), Carla Gugino, Juliette Lewis, Toby Jones ou bien encore Terrence Howard.

La fuite en avant
Wayward Pines est une série multiple. Je vous passe les nombreuses références qu’elles évoquent mais ce qui frappe particulièrement le téléspectateur, c’est sa capacité à enchaîner les situations, comme si les scénaristes avaient peur de s’enfermer sur un même schéma ne serait-ce que sur la durée deux épisodes consécutifs. En cela, on ne peut pas imaginer plus distinctif d’une série comme Under the Dome qui aura tout fait pour stagner dès la mise place effectuée.
Cette dynamique est à son avantage dans le sens où le thriller se nourrit du rebondissement et c’est précisément ce que le parcours d’Ethan Burke va générer tout au long de la saison.

Un survol dispensable
Par contre, sa volatilité l’empêche mécaniquement tout approfondissement du moindre enjeu. C’est d’autant plus regrettable que le texte de Crouch s’offre une embardée SF truffée de bonnes idées comme cette séparation générationnelle et surtout un regard sur l’insurrection – ainsi que l’action terroriste – assez déconcertant. Du reste, le débat est ouvert si l’on en juge par la tribune consacrée sur la série et signée du sociologue Philippe Corcuff (du coté de Rue89).
Malheuseusement, tout cela est complètement évité par le récit qui se révèle insaisissable de bout en bout. Une fois la saison terminée, une impression fugace reste, comme après avoir vu une image subliminale, mais rien de suffisamment consistant pour empêcher la série de sombrer prestement dans l’oubli.

Malgré la belle ouverture finale – façon quatrième dimension – la Fox n’a pas reconduit la série. C’est aussi le propre de ces série “événement” qui séduisent des castings inhabituels et souvent reluctants à s’engager sur le long terme. Dans le cas de Wayward Pines, on n’en voudra pas outre mesure à la chaîne de l’avoir débranchée !

Retrouvez ce billet dans la sélection hebdomadaire Séries Mania.

Visuels & VIdéo : Wayward Pines / FOX / Blinding Edge / De Line / Storyland / FX

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