(HBO) saison 5 en 10 épisodes diffusés dès le lendemain sur OCS CIty –
Chère lectrice, cher lecteur, je l’avoue sans détour : je t’ai délaissé ! Pour être honnête, je n’ai pas réellement arrêté d’écrire sur les séries, je le fais simplement ailleurs, sur Mars plus précisément !
Aujourd’hui – sur un coup de tête – je me suis décidé à te parler de Girls. La série nous propose actuellement une cinquième saison, ce qui n’est pas rien pour cette dramedy qui en a inspiré bien d’autres (de Master of None à You’re the Worst).
Je ne pouvais manquer cette occasion d’insérer ce retour dans le cadre de ma Ma chronique musicale. A ce titre, Girls a toujours été une cliente de choix et la preuve en est à nouveau avec Christine and the Queens :
On ne présente plus Christine and the Queens*. Héloïse, de son vrai nom, trouve aujourd’hui un succès international mérité pour une artiste qui sait ce qu’elle veut.
Aujourd’hui, outre la stature intrinsèque de Girls, sa supervision musicale (signée Manish Raval et Tom Wolfe pour Aperture) fait office de référence. C’est pourquoi lorsque Christine a découvert qu’un de ses titres ferait le final du dernier épisode, elle n’a pas pu cacher sa joie :
Abus de message évident. Les saisons passant, on repère désormais immédiatement les ficelles de Lena Dunham (créatrice, scénariste, réalisatrice et interprète de Hannah, faut-il le rappeler). Vous me direz, avec Girls, elle ne fait pas toujours dans la dentelle. En effet, son style n’est pas vraiment le plus subtil mais ces messages gardent une ampleur moindre toute relative en comparaison de la force des émotions de ses personnages. Pourtant, il n’est pas difficile de lire entre les répliques de ses dialogues. Elle vise juste lorsqu’elle se plaçait au centre des critiques d’un cours littéraire l’an passé. Il lui était notamment reproché son penchant pour l’autofiction alors qu’elle sortait justement – dans la vraie vie – ses mémoires. Elle est bien moins convaincante lorsqu’elle place Ray (l’excellent Alex Karpovsky) face à l’arrogance de deux baristas concurents. Il fait l’erreur d’interpeller l’un des des deux par un “sir” alors que ce(tte) dernier(ère) se veut de genre neutre. Si le principe évoque une situation de vécu, la scène échoue à convaincre et envoie clairement un mauvais signal.
Émergence d’une certaine maturité. J’en parlais à l’instant : il me semble que le chemin d’Hannah vers l’écriture était pertinent. On ne voit pas assez de récit convaincant sur la difficulté d’écrire et Girls avait trouvé le ton juste. De surcroît, la pop culture préfère habituellement nous montrer des auteurs installés (coucou The Affair) et rarement des jeunes talents qui se cherchent. A mon sens, il y avait un sujet fort que de voir Hannah hésiter sur la forme et le contenu de ce qu’elle voulait dire.
Toutefois, elle a su trouver un autre objectif et, avouons-le, l’enseignement lui convient et lui offre un nouvel environnement à faire imploser. Mais plus intéressant encore, si elle parvient à persévérer (ce qui n’est pas son fort, il est vrai) dans ce métier, on entrevoit la possibilité d’une maturité. Oui le mot est fort pour les filles de Girls mais – dans mon optimisme caractéristique – je ne peux m’empêcher de penser qu’Hannah va se stabiliser. Car être professeur c’est surtout exercer une responsabilité et l’affaire de la copie corrigée dans cet épisode le démontre bien. Comme d’habitude, Hannah prend la chose très à coeur et pourquoi ne pas envisager qu’elle trouve enfin sa voie/voix, non pas celle d’une génération, mais celle qui guide la prochaine par l’enseignement.
Après tout, il est déjà prévu que Girls se termine avec une sixième et dernière saison.** L’occasion sera belle alors de démontrer que les quatre filles sont devenues femmes à part entière.
*: Dazed avait publié un bel entretien ici !
**: Lena Dunham devrait rester sur HBO : elle travaille sur Max, une comédie située dans les années 60.
Visuels : Girls © Apatow Productions, I Am Jenni Konner Productions, HBO Entertainment.
Musique : « iT » par Christine and the Queens (2014 Because Music)