(Starz) saison 1 en 10 épisodes et saison 2 déjà prévue,
diffusée le jeudi soir du 7 au 28 janvier sur OCS Choc
et à la demande sur OCS Go –
Starz ressuscite Evil Dead et son improbable tueur de morts-vivants. Reboot et zombies* dans la même série, voilà qui est original ! Pourtant, le remake ou plutôt l’exercice de la suite en l’occurrence, est plus que naturel pour une franchise qui excelle dès lors qu’elle remixe ses codes.
Lorsqu’il faisait la promotion de la trilogie originale des Spider-Man (2002-07), Sam Raimi se voyait régulièrement interpeller sur un autre sujet. Allait-il enfin remettre Bruce Campbell devant ses caméras ? Raimi le réalisateur, Campbell l’acteur et Robert Tapert, le producteur, se connaissent en effet depuis l’époque où ils faisaient leurs études dans le Michigan. Le trio n’est pas venu au film de genre par passion mais bien parce qu’ils avaient constaté que l’horreur était en vogue dans les drive-ins et que le retour sur investissement était potentiellement attractif. Ils vont néanmoins être à l’origine d’une des séries de films d’horreur les plus cultes de l’histoire du septième art.
The Evil Dead sort en 1981 et introduit le personnage d’Ash Williams et ses déboires dans une cabane isolée quelque part dans le Tennessee. En 1987, Evil Dead II (Dead by Dawn) reprend sensiblement le même point de départ mais prolonge son récit en ajoutant une tonalité parodique. Enfin, la trilogie culmine en 1992 avec Army of Darkness qui reprend juste après le précédent film en embrassant pleinement le genre de la comédie horrifique. Plus proche de nous (en 2013), le trio infernal se contentera de produire un remake sobrement intitulé Evil Dead. Très sérieux (trop ?) et sans second degré, ce reboot avec un jeune cast aura surtout été orphelin de son personnage emblématique.
Un temps envisagé sous forme d’un long métrage, le retour d’Ash se fera donc au format sériel pour le compte de Starz. Tapert y avait notamment produit Spartacus: Blood and Sand. On retrouve Ash de nos jours, tranquillement installé dans une caravane et vivant d’un petit boulot aux stocks d’une grande surface. Seulement voilà, Ash a conservé le fameux livre des morts et déclame nonchalamment quelques invocations du bouquin sous l’effet de substances psychotropes illicites dans le seul but d’impressionner une conquête féminine amatrice de poésie…
Bruce Campbell n’a rien perdu de sa superbe. Alors oui, il n’a plus le physique de sa jeunesse mais les années et les kilos supplémentaires sont totalement assumés – ou plutôt ignorés – par un personnage doté d’un melon légendaire. Pour ce retour, il est entouré de deux collègues, Kelly (Dana Delorenzo) et Pablo (Ray Santiago). La caution jeunesse qu’ils défendent cachent mal, à ce stade, un déficit de présence de leur part. Au même titre, Amanda (Jill Marie Jones) n’impressionne pas dans le rôle d’une flic dépassée par les événements. En revanche et avec une seule ligne à prononcer durant ce premier épisode, Ruby interprétée par Lucy Lawless (Xena, Spartacus) promet déjà une belle confrontation avec Groovy Bruce.
Pour l’avoir vu multiplier ces dernières années les apparitions sur le petit écran (citons Burn Notice, 1600 Penn, The Librarians), on n’était pas vraiment inquiet pour la présence burlesque de Campbell. Par contre, on pouvait s’interroger sur la forme qui serait donné à cette déclinaison sérielle. Le résultat s’avère convaincant. Sam Raimi et son frère Ivan ont repris l’écriture et le premier s’est chargé de la réalisation de cet épisode. Si les effets visuels ne sont pas extrêmes, on remarquera toutefois l’utilisation judicieuse de prothèses comme pour cette deadite* qui opère une rotation de tête à 180°.
Il faudra néanmoins réussir à renouveler les aventures d’Ash et sa bande sur le long terme. Evil Dead s’est imposé sur un format aussi restreint que dynamique (les longs métrages ED sont inférieures à 90 minutes) et la série ne pourra pas se contenter d’envoyer simplement du fan service.
Visuels & Vidéo : Ash Vs. Evil Dead / Renaissance Pictures / Starz
*: On parle de Deadites dans l’univers Evil Dead et non de Zombies. Le deadite pouvant être toute forme vivante possédée par le démon, que cela soit un homme ou une plante. L’attaque d’une jeune femme par les branches d’un arbre possédé est un grand classique de la franchise.
Un avis sur « Ash n’a rien perdu de son groove, Ash Vs. Evil Dead, sur OCS Choc dès le 7 janvier »