Insta-family, Transparent s02e01 “Kina Hora” (récap.)

(Amazon) saison 2 en dix épisodes,
diffusée le lundi soir sur OCS City depuis le 14 décembre
EPISODE 201

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Nous voici de retour auprès des Pfefferman pour une saison 2 qui s’annonce intense. Je dois vous avouer que je suis extatique à l’idée de me plonger à nouveau dans la série et je vais essayer, dans la mesure du possible, de rattraper la diffusion sur OCS City qui s’effectue au rythme de deux épisodes chaque lundi soir (depuis le 14 décembre). En attendant, sachez que j’ai déjà livré mes premières impressions sur la série dans cette présentation de saison 2 publiée sur le Daily Mars.
Transparent s’ouvre de manière festive mais les émotions intenses et désordonnées de la famille de Maura vont très vite tout emporter !

Attention, ceci est un commentaire complet dudit épisode ! Prenez le temps de le voir avant de lire la suite.

Cindy Lou. Cet épisode est encadré par deux très belle séquences. Au début de l’épisode, les Pfefferman sont réunis. A la fin, ils sont séparés dans des chambres mitoyennes. Tout un symbole.
Pendant environ quatre minutes, le plan séquence fixe d’ouverture nous montre la famille élargie pour la traditionnelle photo de mariage. Loin d’être une célébration, l’exercice décuple déjà une tension palpable sur tous les visages. Le contraste est notamment saisissant avec les Cashman – la famille de Tammy (Melora Hardin) – qui s’installe ensuite et dont la photo est prise avec une facilité déconcertante.
Il y a également ce photographe qui s’adresse à Maura par des “Sir” désobligeants. En quelques minutes, nous voilà à nouveau synchrone avec les enjeux de la série. On ne peut que s’incliner devant cette entrée en matière magistrale !

Ebony & mahogany. Sarah (Amy Landecker) est peu rassurée alors qu’elle est prise en charge par une maquilleuse. Il faut dire qu’elle ne peut pas compter sur beaucoup de soutien. Ali (Gaby Hoffmann) s’empresse de lui révéler la confidence de leur frère, non pas pour succomber aux charmes du ragot (quoique…) mais bien pour casser du sucre sur le hipster de la famille. Et puis les enfants de Sarah ne comprennent pas pourquoi elle n’a pas invité leur père. On devine que cette perspective devait sembler incongrue mais son ex aurait sûrement été utile, lui !

EPISODE 201

Filing cabinet with a hairdo. Avant la cérémonie, Maura (Jeffrey Tambor) retrouve Davina (Alexandra Billings) et l’on apprend que la première est désormais installée avec son ex-femme. Josh (Jay Duplass) tente, de son côté, de mettre son fils à l’aise. Lequel, nous apprend Shelly (Judith Light) a subi un test ADN pour bien vérifier son appartenance à la famille (son physique de grand blond ne passe pas inaperçu !). Enfin, au plus grand dam de Maura et Shelly, la soeur de la première, Bryna (Jenny O’Hara) et son fils ont été invités par Sarah
Les courts échanges fusent de toute part. On comprend rapidement l’intérêt du mariage qui réuni tout les personnages au même instant et au même endroit pour permettre de relancer efficacement les arches narratives de chacun.
Vient ensuite un passage surréel magnifique durant lequel Sarah avance vers l’autel en apercevant tour à tour des visages déformés par la joie d’assister au mariage et des comportements irrespectueux voire moqueurs. L’échange des consentements est tout aussi absurde, du moins selon le point de vue de Sarah et la suite de la soirée va le démontrer.

Hava Nagila. La soirée, justement, bat son plein. Les danses se succèdent et c’est l’occasion pour la série de retrouver l’une de ses marques de fabrique : le flashback. En passant d’une fête à l’autre, on ne pourrait y voir qu’une analogie entre deux pistes de danse. Mais cette embardée du côté de Berlin circa 1933 est, elle aussi, une introduction à un récit dans le récit, tout comme le parcours de Mort vers Maura était évoqué par petites touches durant la saison 1. Les personnages qui dansent avec ferveur semblent follement libres. Il nous tarde déjà d’y retourner !

A very expansive play. Lorsque nous sommes de retour au mariage, il n’y a plus de doutes possibles. Sarah est effondrée dans les toilettes et regrette déjà son mariage. Seule Raquel (Kathryn Hahn) trouve de quoi la consoler en lui assurant qu’elle n’a pas encore validé le mariage légalement. Quand à la cérémonie juive, la rabbin explique, désarmée, que ce n’est qu’une parade rituelle…
Ces mots là, dits par la figure religieuse que représente Raquel, ne sont pas anodins. Transparent s’évertue à donner aux Pfefferman les attributs d’une famille juive mais Jill Soloway et ses scénaristes n’hésitent pas à pourfendre la religion comme il se doit notamment lorsqu’il s’agit du patriarcat et des traditions qui vont à l’encontre de l’égalité des sexes. Cette diatribe est donc appuyée et fondamentale pour la série.

Lovable. L’épisode se termine par Josh et Raquel qui se retrouvent en fin de soirée pour s’expliquer. Raquel n’a pas apprécié que la nouvelle de sa grossesse soit déjà ébruitée. Josh tente pourtant de lui témoigner son amour. Leur relation semble ne tenir qu’à un fil.
La caméra se déplace latéralement et l’on découvre dans la chambre suivante, Sarah qui se confesse auprès de Tammy puis, la chambre d’après, Shelly qui embrasse Maura, et enfin, Ali sur le balcon. Le montage nous propose ensuite un gros plan de la cadette des Pfefferman et lorsque l’on revient au plan large du balcon, l’une des danseuses les plus échevelées de la soirée berlinoise se trouve assise au second plan. Son personnage nous est encore inconnue mais Hari Nef qui l’interprète va être la révélation de la saison !
La séquence et le générique de fin font la part belle à la voix d’Alice Boman :

Transparent ne s’embarrasse pas d’un épisode de remise dans l’ambiance, si je puis dire. On est directement propulsé au coeur des dynamiques trépidantes de la famille Pfefferman pour le pire et le meilleur.
Pour conclure et introduire la saison qui se profile devant nous, il me reste à signaler la mise à jour du générique qui indique les deux principaux thèmes des ces nouveaux épisodes. Il y a ces images de divers manifestations revendicatives qui montre que Transparent va continuer à faire allusion à l’historique des mouvements transgenres. Et puis – cet aspect évoquera encore un peu plus notre actualité – on aperçoit quelques passages très “carte postale” (comme la statue de la liberté) qui font manifestement référence à l’immigration des ancêtres de la famille. Bref une saison 2 très riche en perspective !

 

Observations diverses et variées :

  • Tout d’abord, laissez moi vous dire à nouveau que c’est un plaisir d’entamer ces récaps’ pour la saison 2 de Transparent. J’espère qu’ils vous plairont. Merci à vous qui prenez le temps de lire tout cela et n’hésitez pas à commenter tout ce qui vous passe par la tête !
  • Transparent continue de surprendre par ses choix de lieux. Jill Soloway avait déjà prit soin de mettre en valeur Silver Lake, ce quartier dans l’est de Los Angeles, dès son premier long métrage (Afternoon Delight).
    Pour le mariage de Sarah et Tammy, la cérémonie se déroule dans le désert de Palm Springs, à l’est de LA (soit 1h45 de route depuis Silver Lake selon Google).
  • Cette ouverture de saison est mise en scène par Jill Soloway. Mais elle passera bien plus la caméra cette saison (j’y reviendra à chaque épisode car vous verrez que les talents s’y succèdent).
  • La chanteuse qui interprète Hava Nagila se nomme Ayana Haviv. Installée à Los Angeles, elle fait partie du Los Angeles Opera Chorus et de la Los Angeles Master Chorale.
  • “Kina Hora”, le titre de cet épisode est une fomule yiddish que l’on pourrait traduire par le mauvais oeil. Elle employée pour chasser le mauvais sort.

 

Un peu de lecture :

  • Allez on commence par Jeffrey Tambor (Maura). Il revient pour NPR (radio publique nationale) sur sa carrière et Transparent en particulier.
  • Post Perspective donne la parole à Catherine Haight, celle qui s’occupe du montage de la série.
  • Et puis, je me dois de vous proposer cet excellent reportage du New Yorker autour de Jill Soloway.
Visuels : Jennifer Clasen © 2015 Sony Pictures Television Inc. All Rights Reserved.
Musique : The Triplett Twins “Pretty Please” (1972 Thomas Rec.)
Alice Boman “Waiting” (2013 Adrian Rec.)

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