L’analogie du bambou* (High Maintenance)

Le samedi soir sur OCS City en US+24 –
High Maintenance - Yael Stone

Le format court étale toute sa vitalité en cette rentrée. Des cinéastes comme Joe Swanberg (Easy sur Netflix) ou Woody Allen (Crisis in six Scenes sur Amazon) s’y essaient avec plus ou moins de réussite. Atlanta, Better Things (FX) et Insecure (HBO) font également des débuts remarqués.
High Maintenance s’inscrit pleinement dans ce contexte. Mais si elle se distingue, c’est peut être parce qu’elle porte très haut la principale caractéristique de cette vague – qu’on ne plus qualifier par le trop réducteur dramedy – : une liberté de ton et de forme flamboyante !

C’est Christopher Bear (batteur de Grizzly Bear) qui compose la musique originale de ces nouveaux épisodes pour HBO. Toutefois High Maintenance fonctionne en grande partie avec une supervision musicale très intéressante signée Liz Fulton. Démonstration avec ce titre de l’anglais Hudson Scott :

Si les épisodes que nous découvrons en ce mois de septembre sont affublés du qualificatif de « saison 1 », High Maintenance existe néanmoins depuis fin 2012. C’est alors une websérie de Katja Blichfeld et Ben Sinclair (mariés depuis) qui fait une entrée remarquée sur Vimeo. Le couple signe rapidement un deal d’adaptation avec FX qui n’aboutira pas. Au terme de cette exclusivité, Vimeo qui lance alors une offre de contenus originaux, leur commande des épisodes supplémentaires. Ainsi High Maintenance passe du DIY à un statut intermédiaire qui va finalement servir de transition jusqu’à l’étape actuelle et la livraison d’une saison de six épisodes pour le compte d’HBO.

Des premiers épisodes – souvent inférieurs à 5 min. – jusqu’à ces nouveaux chapitres plus longs (autour de 30 min.), la série s’est transformée. Elle est devenue plus réfléchie sans subir une dilution en raison de l’étirement temporel.
Surtout, elle affiche une liberté structurelle sidérante. Le personnage commun à chaque épisode, un livreur d’herbe qui fait rire (« the guy »), apparaît plus ou moins longtemps dans une collection de récits parfaitement indépendants les uns des autres. L’ordre des épisodes est totalement inopérant et High Maintenance de se définir alors comme une véritable anthologie. Mais plus intéressant encore, le format d’une demi-heure donne l’impression d’offrir encore plus de marge de création à son duo de créateurs. Ils peuvent consacrer les deux premier tiers de l’épisode à une adolescente qui se cherche puis enchaîner sur un couple plus âgé en plein psychodrame sexuel. Une simple irruption du livreur faisant le lien.

Ce livreur justement – qui n’est autre que le même Ben Sinclair, co-créateur de la série – est un barbu qui se déplace à vélo, essentiellement à Brooklyn. Toutefois et malgré ces attributs hipsterisants, le principe de la série lui permet de louvoyer au sein d’une multitude de microcosmes sociaux-culturels qui élèvent significativement l’intérêt d’High Maintenance.
Du reste, il est intéressant de remarquer que Sinclair a fait ses études au Oberlin College comme une certaine Lena Dunham (Girls) ou bien encore Sarah-Violet Bliss (la très prometteuse Search Party). De là à conclure qu’une génération est en train de s’emparer de ce format pour y faire leurs armes en lieu et place du cinéma indépendant, il n’y a qu’un pas que nous serons très nombreux à franchir.

En attendant, n’hésitez pas à donner sa chance à High Maintenance, une série qui se permet dans son dernier épisode en date (« Grandpa ») d’adopter le point de vue d’un chien, lequel tombe amoureux d’une dog-sitter interprétée par l’excellente Yale Stone (Orange is the new Black). Indispensable !

Musique : Hudson Scott « Clay » (2016)
Visuels : David M. Russellʩ 2016 Home Box Office, Inc. All rights reserved. HBO ® and all related programs are the property of Home Box Office, Inc.


*: Ce titre fait référence à une analogie citée dans ce très beau portrait de Katja Blichfeld et Ben Sinclair paru dans le New York Times.

Pour aller plus loin dans la découverte du travail des deux créateurs de la série, je vous recommande vivement le Nerdist Writers Panel qui leur est consacré.

Un flot continu et organique, The Girlfriend Experience

Saison 1 visible sur OCS (rediffusion à partir du 9 août)

Dans la foulée de percées spectaculaires – je pense à Cliff Martinez pour The Knick ou bien Mac Quayle pour Mr Robot –, l’emploi d’une bande son originale à teneur électronique est devenu très tendance sur le format sériel. En pratique, cela donne des exemples aussi variés que Giorgio Moroder (Himself en compagnie de Raney Shockne) pour un résultat hétérogène avec The Queen of the South (USA Network) et la paire Kyle Dixon et Michael Stein (issue d’un quatuor originaire d’Austin : S U R V I V E) pour une composition vintage inspirée avec Stranger Things (Netflix).
Auparavant, cette année 2016 aura été éclaboussée par le talent d’un… cinéaste, lequel se défend plutôt bien pour sculpter des ambiances sonores pénétrantes. Il le démontre avec The Girlfriend Experience, petit bijou doux-amer à ne pas rater.

Commencez donc par écouter le talent de ce compositeur, Shane Carruth :

Carruth est d’abord un metteur en scène indépendant. On le connait pour deux long métrages remarqués (Primer et Upstream Color) pour lesquels il a écrit, produit, réalisé, interprété et donc composé la bande son. Ce chantre du DIY* – c’est bien peu de le dire – s’est malgré tout révélé plus que performant à l’exercice du soundtrack.
A partir de là, rien ne le prédisposait à s’intéresser à un projet de série pour le compte de Starz. En fait, il se trouve qu’à la ville, Shane Carruth n’est autre que le compagnon d’Amy Seimetz qui co-écrit et co-réalise The Girlfriend Experience avec Lodge Kerrigan. La série offre donc un rare exemple d’implication en dehors de son œuvre cinématographique.

Je dois vous avouer très franchement que j’appréhendais cet instant précis où il me fallait essayer de coucher sur mon clavier l’intense émotion que je ressens en écoutant le score de Carruth pour accompagner les tribulations de Christine Reade (Riley Keough). Il faut dire que la tonalité musicale de ses compositions n’est pas simple à définir. A l’image d’une atmosphère froide et inhospitalière qui caractérise l’univers de Christine, les strates sonores assemblées par Carruth semblent, de prime abord, atones.
Mais, rapidement, son travail évolue au fil de variations – parfois très subtiles – et parvient à créer une structure organique accueillante, là encore, à l’image de la série. L’expérience qui consiste à recevoir cette musique absorbante est facilitée par deux facteurs encore bien trop rare dans les pratiques du sound-design pour le format sériel. D’une part, les compositions ne sont pas de simples ponctuations mais bien un accompagnement qui se prolonge au delà d’une simple scène, usant ainsi de modulations remarquables. Et puis, d’autre part, l’intensité musicale est soignée, finement mariée avec les dialogues de sorte que l’immersion soit totale.

Recréer plutôt que refaire

Cette merveille de bande son accompagne une série, elle aussi, admirable. Au départ, il y a un film éponyme de Steven Soderbergh qui date de 2009 avec l’actrice porno Sasha Grey dans le rôle principal. Plutôt que de retranscrire son film au format épisodique, Soderbergh confie l’adaptation à deux cinéastes indépendants (Seimetz et Kerrigan dont je parlais plus haut). Le duo écrit The Girlfriend Experience de concert et se partage la réalisation des épisodes. Soderbergh tenait à ce que le projet soit ré-imaginé par un homme et une femme. On pourrait alors penser que ce choix avait pour objectif de partager les points de vue mais il n’en est rien. Alors que le film original s’intéressait au compagnon de Christine, la série est exclusivement centrée sur son héroïne, l’actrice étant de presque tous les plans.

Cette adaptation conserve toutefois l’idée d’un équilibre. Si le long métrage de base insérait sa réflexion sur le rôle d’une escort girl vis à vis d’un contexte économique de crise, la série de Seimetz et Kerrigan recentre son récit sur la psychologie de son personnage. On découvre alors le paradoxe d’une jeune femme avare en contact humain, presque associale, qui se découvre dans l’acte consistant à donner du bien être (pas uniquement sexuel) à l’autre.

Le sujet de la prostitution n’a rien de neuf et pourtant The Girlfriend Experience développe une approche sensible et originale pour l’aborder. C’est d’ores et déjà l’un de mes coups de cœur de l’année.


Pour en savoir plus sur la série, je vous recommande une présentation écrite par mes soins sur le Daily Mars, webzine pour lequel j’officie désormais plus régulièrement que sur ce blog.

*: Do It Yourself (Fais le toi-même).

Référence : The Girlfriend Experience, un film de Steven Soderbergh (2009)

 

 

 


Visuels : TGE / Kerry Hayes © 2016 Transactional Pictures of NY LP. All Rights Reserved.

She’s a man now, Girls (5.04)

(HBO) saison 5 en 10 épisodes diffusés dès le lendemain sur OCS CIty
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Chère lectrice, cher lecteur, je l’avoue sans détour : je t’ai délaissé ! Pour être honnête, je n’ai pas réellement arrêté d’écrire sur les séries, je le fais simplement ailleurs, sur Mars plus précisément !
Aujourd’hui – sur un coup de tête – je me suis décidé à te parler de Girls. La série nous propose actuellement une cinquième saison, ce qui n’est pas rien pour cette dramedy qui en a inspiré bien d’autres (de Master of None à You’re the Worst).

Je ne pouvais manquer cette occasion d’insérer ce retour dans le cadre de ma Ma chronique musicale. A ce titre, Girls a toujours été une cliente de choix et la preuve en est à nouveau avec Christine and the Queens :

On ne présente plus Christine and the Queens*. Héloïse, de son vrai nom, trouve aujourd’hui un succès international mérité pour une artiste qui sait ce qu’elle veut.
Aujourd’hui, outre la stature intrinsèque de Girls, sa supervision musicale (signée Manish Raval et Tom Wolfe pour Aperture) fait office de référence. C’est pourquoi lorsque Christine a découvert qu’un de ses titres ferait le final du dernier épisode, elle n’a pas pu cacher sa joie :

Abus de message évident. Les saisons passant, on repère désormais immédiatement les ficelles de Lena Dunham (créatrice, scénariste, réalisatrice et interprète de Hannah, faut-il le rappeler). Vous me direz, avec Girls, elle ne fait pas toujours dans la dentelle. En effet, son style n’est pas vraiment le plus subtil mais ces messages gardent une ampleur moindre toute relative en comparaison de la force des émotions de ses personnages. Pourtant, il n’est pas difficile de lire entre les répliques de ses dialogues. Elle vise juste lorsqu’elle se plaçait au centre des critiques d’un cours littéraire l’an passé. Il lui était notamment reproché son penchant pour l’autofiction alors qu’elle sortait justement – dans la vraie vie – ses mémoires. Elle est bien moins convaincante lorsqu’elle place Ray (l’excellent Alex Karpovsky) face à l’arrogance de deux baristas concurents. Il fait l’erreur d’interpeller l’un des des deux par un “sir” alors que ce(tte) dernier(ère) se veut de genre neutre. Si le principe évoque une situation de vécu, la scène échoue à convaincre et envoie clairement un mauvais signal.

Émergence d’une certaine maturité. J’en parlais à l’instant : il me semble que le chemin d’Hannah vers l’écriture était pertinent. On ne voit pas assez de récit convaincant sur la difficulté d’écrire et Girls avait trouvé le ton juste. De surcroît, la pop culture préfère habituellement nous montrer des auteurs installés (coucou The Affair) et rarement des jeunes talents qui se cherchent. A mon sens, il y avait un sujet fort que de voir Hannah hésiter sur la forme et le contenu de ce qu’elle voulait dire.
Toutefois, elle a su trouver un autre objectif et, avouons-le, l’enseignement lui convient et lui offre un nouvel environnement à faire imploser. Mais plus intéressant encore, si elle parvient à persévérer (ce qui n’est pas son fort, il est vrai) dans ce métier, on entrevoit la possibilité d’une maturité. Oui le mot est fort pour les filles de Girls mais – dans mon optimisme caractéristique – je ne peux m’empêcher de penser qu’Hannah va se stabiliser. Car être professeur c’est surtout exercer une responsabilité et l’affaire de la copie corrigée dans cet épisode le démontre bien. Comme d’habitude, Hannah prend la chose très à coeur et pourquoi ne pas envisager qu’elle trouve enfin sa voie/voix, non pas celle d’une génération, mais celle qui guide la prochaine par l’enseignement.

Après tout, il est déjà prévu que Girls se termine avec une sixième et dernière saison.** L’occasion sera belle alors de démontrer que les quatre filles sont devenues femmes à part entière.

*: Dazed avait publié un bel entretien ici !
**: Lena Dunham devrait rester sur HBO : elle travaille sur Max, une comédie située dans les années 60.

Visuels : Girls © Apatow Productions, I Am Jenni Konner Productions, HBO Entertainment.
Musique : « iT » par Christine and the Queens (2014 Because Music)

X-Philes, ils voulaient croire, un documentaire aux frontières du réel

Vous n’avez pas pu passer à côté ! The X-FIles ou plutôt Aux Frontières du Réel chez nous est de retour sur le petit écran, 13 ans plus tard. M6 fait les choses bien et proposera la diffusion de cette saison 10 dès jeudi (le 25 février) assortie d’une sélection d’anciens épisodes.
La série (et ses deux films) n’a pas toujours été simple à décrypter, bien au contraire. Pourtant, elle a su conquérir un public fidèle et un documentaire très complet nous permet aujourd’hui de bien apprécier ce phénomène.

Peu d’oeuvres culturelles peuvent prétendre avoir réussi à s’arroger toute la substance d’un genre. C’est le cas des X-Files de Chris Carter qui, à travers 9 saisons, auront abordé un large éventail des préoccupations de la science fiction contemporaine.
Aujourd’hui, le retour de la série est à nouveau très attendu. Au delà de la valeur intrinsèque des épisodes que chacun analysera différemment, vous constaterez que personne ne remettra vraiment en cause l’utilité de proposer une suite, tant le propos reste d’actualité, notamment en regard des lièvres soulevés autour d’Edward Snowden par exemple.

Avec X-Philes, la parole est donc donné aux fans mais aussi journalistes qui ont suivi la série en France dès 1994. Le documentaire permet alors d’appréhender l’importance d’une série qui aura su déployer une vaste influence jusque dans des sphères inattendues.
Plus qu’une plongée dans le fandom, X-Philes offre une perspective exhaustive sur la fascination qu’exerce la série et constitue ainsi un complément idéal à son retour sur les ondes.

Avertissement : les intervenants évoquent parfois certains détails et révélations que vous pourriez avoir envie d’éviter si vous souhaitez découvrir les 9 saison sans à priori.


 

Film de 90 minutes
par Thomas WACHNICKI (Small Things).

Visuel d’en-tête : Rudy Poupaux

Art martial mixte, Kingdom saison 2

(Audience) deux saisons en dix épisodes,
Diffusion de la s2 sur OCS Choc dès le 10 Oct.
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Kingdom est une série dont on ne parle pas assez. Il faut dire que cette saison 2 était diffusée (à partir du 14 Oct.) sur Audience (DirecTV) lors d’une rentrée dernière très chargée .
A l’occasion de sa diffusion sur OCS Choc dès ce dimanche (à 20h40, 2ép./soirée), je ne pouvais passer à côté de ce qui est sans aucun doute le meilleur drama en milieu sportif depuis l’illustre Friday Night Lights.

C’est l’occasion de renouer avec ma Chronique musicale. Et pour cette première en 2016, je vous propose d’écouter Spottiswoode :

Jonathan Spottiswoode est un musicien d’origine anglaise et installé à New York depuis de nombreuses années. Comme vous pouvez l’entendre, sa voix est assez phénoménale et le rapproche de grands crooner comme Joe Cocker ou Nick Cave. Ce titre fait partie d’un disque où il se livre entièrement à un son très country et americana. La teneur très calme et mélancolique du morceau accompagne parfaitement une série qui sait admirablement exploiter les blessures (pas uniquement physiques) de ces personnages.

Le Spectre Ronda Rousey
Prenons un peu de distance, si vous le voulez bien, afin de comprendre un peu mieux ce sport et, pour ce faire, il suffit d’examiner l’étendard de cette discipline, sa championne très médiatique : Ronda Rousey.
Voilà déjà une franche singularité que ce sport de combat dont l’athlète la plus médiatisée est une femme. Les mauvaises langues vous diront que cela dit bien des choses quand aux bas instincts des téléspectateurs de ce sport. Elle ne pourraient être plus dans l’erreur avec ce jugement tant la discipline est bien plus technique qu’on voudrait nous le faire croire.
Car voilà, les rencontres de combats MMA (arts martiaux libres) ne sont pas autorisés en France et (nous allons le voir) ce n’est pas simplement une histoire d’engagement physique. Là encore, le cas Rousey est révélateur. En 2008 à Pékin, elle fût la première judoka américaine à remporter une médaille (bronze) aux jeux olympiques, mais le judo (et surtout outre atlantique) ne rapporte pas. Elle a alors 21 ans et exerce trois petits boulots pour subvenir à ses besoins. Parallèlement, aux Etats Unis, plusieurs fédérations professionnelles s’organisent autour du MMA, des chaînes payantes retransmettent les rencontres, et Rousey y enchaîne rapidement les victoires ainsi que les cachets associés.
Des judokas dans un sport de contact pieds-poings ? cela peut sembler surprenant pour le profane mais c’est justement ce qui définit le caractère très complet de cette discipline dont la technique au sol est primordiale. Vous comprenez alors qu’aujourd’hui, le principal opposant à légalisation du MMA en France n’est autre que… la Fédération Française de Judo !

Le 15 novembre dernier, coup de théâtre, Ronda s’incline contre Holly Holm. Cette dernière, qui vient de la boxe pro (avec un solide bagage technique au kickboxing) s’est évertuée à éviter le combat au sol et a trouvé la faille dans l’armure de Rousey avec un coup de pied dévastateur au deuxième round.
Malgré la défaite, Ronda reste LA star de ce sport et Kingdom ne pouvait pas continuer de l’ignorer, elle dont la première saison ne comptait que des hommes dans la cage !
Cette absence est corrigée en saison 2 avec l’arrivée d’Alicia interprétée par Natalie Martinez. Son personnage apporte bien plus d’équilibre à une distribution qui était déjà très solide.

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Un saison 2 toute en progression
La saison 1 (visible sur le replay OCS) s’ouvrait avec de longues séquences filmées en caméra à l’épaule. Le rendu formel était tout simplement brillant et les lieux de tournages répartis dans des quartiers habituellement ignorés de Venice (Californie) donnaient d’emblée une atmosphère sincère et originale à Kingdom.
La saison 2 est, de ce point de vue, bien plus sobre. Si l’on y ajoute une mise en place nettement plus progressive (on sent les scénaristes moins dans l’urgence), le sentiment général sur cette première moitié de saison est mitigé.
Pourtant, Kingdom poursuit son oeuvre de déconstruction de ses personnages. Si les membre du team Navy Street sont tous d’excellents athlètes, leurs vies extra-sportives souffrent et suivent des chemins chaotiques.

Tout comme FNL, Kingdom démontre combien la performance sportive et la stabilité émotionnelle hors du contexte sportif sont intimement liées. Du reste, elle ne fuit pas une réalité et des enjeux de société qu’on n’attend pas forcément, s’agissant d’un récit sportif. Kingdom évoque ainsi l’addiction, l’homosexualité, la dépendance thérapeutique en fin de vie ou encore, la perte de repère parentaux. En cela, la distribution est en première ligne. Non seulement le casting s’investit physiquement mais il trouve ici une complémentarité dramatique rare. Mention spéciale à la figure paternelle en perdition de la série, Alvey Kulina. Frank Grillo surprend encore un peu plus cette saison dans ce rôle d’un chef de famille qui voit absolument tout lui glisser entre les doigts. Sans conteste, l’une des plus belle prestation de comportement à vif en 2015.

L’an passé, DirecTV, n’avait pas fait les choses à moitié en annonçant directement la commande de deux saisons supplémentaires pour la série. Du coup certains sites d’actualités sérielles (EW par exemple) présentaient cette fin de saison comme un “mid-season finale”, allez savoir !
Toujours est-il que Kingdom reviendra en 2016 et la valeur de cette saison 2 annonce une suite fracassante !

Visuels : Kingdom / Audience Network / Justin Lubin
Musique : Spottiswoode “Blaze of Glory” (2014 SuperPitch Rec.)

Bonne Année !

Chère lectrice, cher lecteur, je te souhaite le meilleur pour cette nouvelle année ! D’un point de vue sériel, 2015 fût particulièrement chargée. C’est un débat récurent, il est vrai, mais porté désormais par John Landgraf (Patron de FX networks) et sa chaîne de préciser qu’il y aura eu 409 programmes scriptés à l’antenne cette année chez le seul oncle Sam (contre 376 en 2014).
Si cette augmentation donne des sueurs froides à certains directeurs de contenus, il faut bien avouer que le sériephile, en ce qui le concerne, s’en réjouit ! La quantité n’est pas toujours synonyme de qualité mais c’est tout de même un facteur facilitant.
2016 devrait continuer à la hausse et pour se projeter vers ce qui nous attend, voici quelques titres prometteurs qui sauront, je l’espère, aiguiser votre curiosité insatiable :

Mercy Street (PBS)
Minisérie ?! en six épisodes dès le 17 janvier.
La fin de Downton Abbey va créer un beau vide chez ITV mais pas seulement. Le soap historique british était aussi une belle vache à lait pour l’américaine PBS. Les responsables de cette dernière ont donc anticipé et proposeront dans la foulée des derniers épisodes de Downton, cette Mercy Street. L’histoire de deux infirmières que tout oppose durant la guerre civile US (printemps 1862).
Le projet est pensé par une spécialiste du docu-drama, Lisa Wolfinger, épaulée par David Zabel (ER).

Hap and Leonard (SundanceTV)
Saison 1 de 6 épisodes attendue en début d’année.
Sundance nous offre une adaptation de la série de romans noirs signée Joe R. Lansdale. Hap and Leonard est concoctée par le duo Nick Damici / Jim Mickle qui vient du cinéma d’épouvante. Ce sera notamment l’occasion de retrouver James Purefoy (Rome, The Following) et Michael K. Williams (The Wire, Boardwalk Empire).

American Crime Story: The People vs. O. J. Simpson (FX)
prévue à partir du 2 février.
Son lancement sera sûrement l’un des événement télévisuel de ce début d’année. L’affaire OJ Simpson (ancien joueur de foot US) avait secoué tout un pays à partir de 1994.
Si la série est produite par Ryan Murphy, c’est d’abord une création du duo Scott Alexander / Larry Karaszewski responsable en particulier du Larry Flint de Miloš Forman. Par ailleurs, le casting est invraisemblable avec John Travolta, Cuba Gooding, Jr. et Sarah Paulson pour n’en citer que trois.

The Girlfriend Experience (Starz)
1 saison de 13 épisodes qui sera présentée au festival de Sundance (fin janvier).
Amy Seimetz et Lodge Kerrigan – tous deux cinéastes indépendants – reprennent le sujet du film homonyme de Steven Soderbergh. Ce dernier produit ce qui devrait être le récit d’une toute autre femme (campé par l’actrice Riley Keough). Si la série devait continuer, elle fonctionnerait alors sur le registre de l’anthologie.

Search Party (TBS)
Format court ; date de lancement à définir.
TBS s’essaie à une comédie plus travaillée. Le network entend changer son image (coucou les redifs de Cougar Town) et sera déjà à l’honneur en ce mois de janvier avec Angie Tribecca. J’ai toutefois choisis de vous parler de Search Party, une comédie sombre signée Sarah-Violet Bliss et Charles Rogers autour d’une mystérieuse disparition à Brooklyn.

Westworld (HBO)
Date de lancement à définir.
C’est un peu le mastodonte de cette sélection. Lisa Joy (Burn Notice) et Jonathan Nolan reprennent Westworld (long métrage et roman signé Michael Crichton, et qui date de 1973 pour le film) pour un thriller d’anticipation. Un inconnu répondant au nom de JJ Abrams est à la production et le casting est prometteur : Anthony Hopkins, Ed Harris, Evan Rachel Wood, James Marsden, et Sidse Babett Knudsen.

Baskets (FX)
1 saison en 10 épisodes à partir du 21 janvier.
Après la fantastique Man Seeking Woman l’an dernier, FX insiste sur le front de la comédie bien barrée avec cette Baskets créée par  Louis C.K., Zach Galifianakis (dans le rôle titre) et Jonathan Krisel (showrunner).
On surveillera donc tout particulièrement cette comédie qui marque les débuts de CK en tant que producteur (Pig Newton) pour FX.

The Catch (ABC)
Diffusion prévue à partir du 24 mars.
La mi-saison est souvent une période intéressante sur les networks traditionnels. L’an passé, déjà sur ABC, nous avions pu assister à la claque American Crime par exemple (et dont la saison 2 arrive ce 6 janvier).
On doit The Catch à Jennifer Schuur, dont le CV témoigne d’un grand écart singulier entre Big Love et Hellcats. La série est surtout produite par Shonda Rhimes et si j’avoue ne pas forcément être un aficionado de la papesse sérielle, je ne vous cacherai pas que je ne saurais résister au regard incandescent de Mireille Enos (The Killing).

Outsiders (WGN)
Diffusion prévue à partir du 26 janvier.
WGN America continue de proposer des séries solides sur des sujets un peu en marge. Si Salem ne fait pas de vagues (une saison 3 est tout de même prévue), Manhattan est sûrement le meilleur drama historique que vous ne connaissez pas encore (myself included).
Outsiders est une création de Peter Mattei qui s’intéresse à une communauté très rurale des Appalaches. Voilà une série qui devrait sortir des sentiers battus !

The Shannara Chronicles (MTV)
Diffusion à partir du 5 janvier et en France sur Syfy dès le 12 jenvier.
Alfred Gough et Miles Millar récidivent sur le registre de la série de genre après la récente Into the Badlands (pour AMC). Les Chroniques de Shannara forment une adaptation des romans de Terry Brooks. Ce devrait être une tentative assez solide de développer un univers issu de la Fantasy. Confirmation ou infirmation dans les jours qui viennent.

A surveiller :
Idiotsitter (Comedy Central), Billions (Showtime), Vinyl (HBO/OCS City dès le 15 février), Angel From Hell (CBS), Colony (USA network), 11.22.63 (Hulu) et The Path (Hulu/30 mars) dont les premières photos viennent d’être publiés (voir Michelle Monaghan ci-dessus).

Bonne année à toutes et à tous !

Visuel : The Path / Hulu / Greg Lewis

Joyeux Noël !

Chère lectrice, cher lecteur, je te souhaite un excellent Noël !
C’est désormais une tradition bien ancrée de ce blog. Chaque année, je vous propose à l’occasion du 25 décembre ma playlist musicale sérielle annuelle. Cette année, elle se dédouble pour bien témoigner d’une année très riche musicalement.
Bonne trêve des confiseurs à toutes et à tous !

C’est l’occasion de rappeler la distinction entre les deux grandes pratiques musicales accompagnant l’audiovisuel. D’un côté, il y a la composition musicale originale et de l’autre, la supervision musicale. La première est créée de toute pièce pour l’oeuvre quand la seconde fait appel à des titres existants. Les deux métiers sont en principe distincts mais il arrive qu’une seule et même personne assume les deux exercice comme T Bone Burnett pour True Detective par exemple.

On commence donc par les compositeurs. J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais des bandes sons originales dans l’univers sériel contemporain (voir ici). A contrario de la supervision musicale dont la pratique est constante depuis de nombreuses années pour les séries, la composition originale est en pleine explosion. L’accompagnement musical a toujours existé sur le petit écran mais il trouve, ces dernières années, un nouvel élan à même d’appuyer l’affirmation d’une ère sérielle singulière*.
Enfin, je tiens à préciser que ce bouleversement musical est encore très mal apprécié. A mon humble avis, l’une des plus belles bande son de ces dernières années, tous supports confondus, est à mettre au crédit de Cliff Martinez pour The Knick. En toute objectivité, son absence des dernières nominations aux Emmys n’est rien d’autre qu’une aberration.
Voici donc Cliff Martinez et quelques autres artistes talentueux qu’il nous été donné d’écouter cette année :

Puis place à la supervision musicale. Je me contenterai d’évoquer une anecdote : Damon Lindelof (The Leftovers) n’a pas caché sa frustration de constater qu’un titre qu’il avait retenu (la reprise de Where is my Mind par le pianiste français Maxence Cyrin) avait déjà été ostensiblement utilisé dans Mr Robot cette année. La sélection musicale est un processus sensible et il faut la travailler avec soin pour ne pas offrir du réchauffé…
Voici Maxence Cyrin et bien d’autres :

Pour cette deuxième playlist, voici un récapitulatif des différentes utilisations de ces morceaux :
Capture d’écran 2015-12-20 à 15.38.39

Bonne écoute !

Visuel d’entête : Empire / Imagine Television / Lee Daniels Entertainment / Danny Strong Productions / Little Chicken Productions / 20th Century Fox Television

*: J’ai failli écrire un gros mot 😉

Insta-family, Transparent s02e01 “Kina Hora” (récap.)

(Amazon) saison 2 en dix épisodes,
diffusée le lundi soir sur OCS City depuis le 14 décembre
EPISODE 201

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s02e02: “Flicky-Flicky Thump-Thump” (à venir)

Nous voici de retour auprès des Pfefferman pour une saison 2 qui s’annonce intense. Je dois vous avouer que je suis extatique à l’idée de me plonger à nouveau dans la série et je vais essayer, dans la mesure du possible, de rattraper la diffusion sur OCS City qui s’effectue au rythme de deux épisodes chaque lundi soir (depuis le 14 décembre). En attendant, sachez que j’ai déjà livré mes premières impressions sur la série dans cette présentation de saison 2 publiée sur le Daily Mars.
Transparent s’ouvre de manière festive mais les émotions intenses et désordonnées de la famille de Maura vont très vite tout emporter !

Attention, ceci est un commentaire complet dudit épisode ! Prenez le temps de le voir avant de lire la suite.

Cindy Lou. Cet épisode est encadré par deux très belle séquences. Au début de l’épisode, les Pfefferman sont réunis. A la fin, ils sont séparés dans des chambres mitoyennes. Tout un symbole.
Pendant environ quatre minutes, le plan séquence fixe d’ouverture nous montre la famille élargie pour la traditionnelle photo de mariage. Loin d’être une célébration, l’exercice décuple déjà une tension palpable sur tous les visages. Le contraste est notamment saisissant avec les Cashman – la famille de Tammy (Melora Hardin) – qui s’installe ensuite et dont la photo est prise avec une facilité déconcertante.
Il y a également ce photographe qui s’adresse à Maura par des “Sir” désobligeants. En quelques minutes, nous voilà à nouveau synchrone avec les enjeux de la série. On ne peut que s’incliner devant cette entrée en matière magistrale !

Ebony & mahogany. Sarah (Amy Landecker) est peu rassurée alors qu’elle est prise en charge par une maquilleuse. Il faut dire qu’elle ne peut pas compter sur beaucoup de soutien. Ali (Gaby Hoffmann) s’empresse de lui révéler la confidence de leur frère, non pas pour succomber aux charmes du ragot (quoique…) mais bien pour casser du sucre sur le hipster de la famille. Et puis les enfants de Sarah ne comprennent pas pourquoi elle n’a pas invité leur père. On devine que cette perspective devait sembler incongrue mais son ex aurait sûrement été utile, lui !

EPISODE 201

Filing cabinet with a hairdo. Avant la cérémonie, Maura (Jeffrey Tambor) retrouve Davina (Alexandra Billings) et l’on apprend que la première est désormais installée avec son ex-femme. Josh (Jay Duplass) tente, de son côté, de mettre son fils à l’aise. Lequel, nous apprend Shelly (Judith Light) a subi un test ADN pour bien vérifier son appartenance à la famille (son physique de grand blond ne passe pas inaperçu !). Enfin, au plus grand dam de Maura et Shelly, la soeur de la première, Bryna (Jenny O’Hara) et son fils ont été invités par Sarah
Les courts échanges fusent de toute part. On comprend rapidement l’intérêt du mariage qui réuni tout les personnages au même instant et au même endroit pour permettre de relancer efficacement les arches narratives de chacun.
Vient ensuite un passage surréel magnifique durant lequel Sarah avance vers l’autel en apercevant tour à tour des visages déformés par la joie d’assister au mariage et des comportements irrespectueux voire moqueurs. L’échange des consentements est tout aussi absurde, du moins selon le point de vue de Sarah et la suite de la soirée va le démontrer.

Hava Nagila. La soirée, justement, bat son plein. Les danses se succèdent et c’est l’occasion pour la série de retrouver l’une de ses marques de fabrique : le flashback. En passant d’une fête à l’autre, on ne pourrait y voir qu’une analogie entre deux pistes de danse. Mais cette embardée du côté de Berlin circa 1933 est, elle aussi, une introduction à un récit dans le récit, tout comme le parcours de Mort vers Maura était évoqué par petites touches durant la saison 1. Les personnages qui dansent avec ferveur semblent follement libres. Il nous tarde déjà d’y retourner !

A very expansive play. Lorsque nous sommes de retour au mariage, il n’y a plus de doutes possibles. Sarah est effondrée dans les toilettes et regrette déjà son mariage. Seule Raquel (Kathryn Hahn) trouve de quoi la consoler en lui assurant qu’elle n’a pas encore validé le mariage légalement. Quand à la cérémonie juive, la rabbin explique, désarmée, que ce n’est qu’une parade rituelle…
Ces mots là, dits par la figure religieuse que représente Raquel, ne sont pas anodins. Transparent s’évertue à donner aux Pfefferman les attributs d’une famille juive mais Jill Soloway et ses scénaristes n’hésitent pas à pourfendre la religion comme il se doit notamment lorsqu’il s’agit du patriarcat et des traditions qui vont à l’encontre de l’égalité des sexes. Cette diatribe est donc appuyée et fondamentale pour la série.

Lovable. L’épisode se termine par Josh et Raquel qui se retrouvent en fin de soirée pour s’expliquer. Raquel n’a pas apprécié que la nouvelle de sa grossesse soit déjà ébruitée. Josh tente pourtant de lui témoigner son amour. Leur relation semble ne tenir qu’à un fil.
La caméra se déplace latéralement et l’on découvre dans la chambre suivante, Sarah qui se confesse auprès de Tammy puis, la chambre d’après, Shelly qui embrasse Maura, et enfin, Ali sur le balcon. Le montage nous propose ensuite un gros plan de la cadette des Pfefferman et lorsque l’on revient au plan large du balcon, l’une des danseuses les plus échevelées de la soirée berlinoise se trouve assise au second plan. Son personnage nous est encore inconnue mais Hari Nef qui l’interprète va être la révélation de la saison !
La séquence et le générique de fin font la part belle à la voix d’Alice Boman :

Transparent ne s’embarrasse pas d’un épisode de remise dans l’ambiance, si je puis dire. On est directement propulsé au coeur des dynamiques trépidantes de la famille Pfefferman pour le pire et le meilleur.
Pour conclure et introduire la saison qui se profile devant nous, il me reste à signaler la mise à jour du générique qui indique les deux principaux thèmes des ces nouveaux épisodes. Il y a ces images de divers manifestations revendicatives qui montre que Transparent va continuer à faire allusion à l’historique des mouvements transgenres. Et puis – cet aspect évoquera encore un peu plus notre actualité – on aperçoit quelques passages très “carte postale” (comme la statue de la liberté) qui font manifestement référence à l’immigration des ancêtres de la famille. Bref une saison 2 très riche en perspective !

 

Observations diverses et variées :

  • Tout d’abord, laissez moi vous dire à nouveau que c’est un plaisir d’entamer ces récaps’ pour la saison 2 de Transparent. J’espère qu’ils vous plairont. Merci à vous qui prenez le temps de lire tout cela et n’hésitez pas à commenter tout ce qui vous passe par la tête !
  • Transparent continue de surprendre par ses choix de lieux. Jill Soloway avait déjà prit soin de mettre en valeur Silver Lake, ce quartier dans l’est de Los Angeles, dès son premier long métrage (Afternoon Delight).
    Pour le mariage de Sarah et Tammy, la cérémonie se déroule dans le désert de Palm Springs, à l’est de LA (soit 1h45 de route depuis Silver Lake selon Google).
  • Cette ouverture de saison est mise en scène par Jill Soloway. Mais elle passera bien plus la caméra cette saison (j’y reviendra à chaque épisode car vous verrez que les talents s’y succèdent).
  • La chanteuse qui interprète Hava Nagila se nomme Ayana Haviv. Installée à Los Angeles, elle fait partie du Los Angeles Opera Chorus et de la Los Angeles Master Chorale.
  • “Kina Hora”, le titre de cet épisode est une fomule yiddish que l’on pourrait traduire par le mauvais oeil. Elle employée pour chasser le mauvais sort.

 

Un peu de lecture :

  • Allez on commence par Jeffrey Tambor (Maura). Il revient pour NPR (radio publique nationale) sur sa carrière et Transparent en particulier.
  • Post Perspective donne la parole à Catherine Haight, celle qui s’occupe du montage de la série.
  • Et puis, je me dois de vous proposer cet excellent reportage du New Yorker autour de Jill Soloway.
Visuels : Jennifer Clasen © 2015 Sony Pictures Television Inc. All Rights Reserved.
Musique : The Triplett Twins “Pretty Please” (1972 Thomas Rec.)
Alice Boman “Waiting” (2013 Adrian Rec.)

Simplification du langage, Fargo s02e10 (récap.)

(FX) s02e10 “Palindrome”
2 saisons (10 éps chacune) visibles sur Netflix
la-et-st-fargo-recap-finale-palindrome-20151215

Navigation :
s02e09: The Castle <<
s03e01 (à venir / 2017?)

La saison 2 de Fargo trouve ici sa fin mais, quelque part, avec ce jeu des des références qui relient l’ensemble (la saison précédente et la suivante à coup sûr), c’est aussi le début d’une autre histoire. Le titre de cet épisode y fait manifestement allusion : le fameux Palindrome !
Les puristes nous diront que ces multiples liens entre les saisons de la série, l’exclue de la définition stricte de l’anthologie. Mais parce qu’elle a trouvée une maturité cinglante en cette saison 2, elle peut déjà se prévaloir de l’autre signification du terme. Oui, Fargo est une série d’anthologie !

Attention, je reviens ici en détails sur ledit épisode ! Revenez quand vous l’aurez vu…

The fracture of peace end enlightenment. A la fin de l’épisode, Lou referme le livre qu’il vient de lire à Molly avant qu’elle s’endorme. Il sera temps de quitter les Solverson mais cette fin n’en est pas vraiment une, en particulier parce qu’un futur attend ses personnages, un futur auquel nous avons en partie assisté lors de la saison 1.
Avant cela, il y a cette introduction magnifique, peut être la séquence la plus forte de l’épisode et elle s’ouvre à nouveau au son d’un narrateur. Si la dimension littéraire reprend ses droits (et elle ne nous quittera qu’en toute fin avec le livre refermé par Lou donc), ce n’est plus Martin Freeman qui parle mais bien Lou. Le passage est glaçant. On contemple, les uns après les autres, chacun des Gerhardt étendus sur le sol, y compris Simone dont on n’avait pas vu le destin final. Après cette série macabre, la caméra s’arrête sur Betsy et nous ne pouvons que retenir notre souffle… faut-il en conclure qu’elle a rejoint l’au-delà ?
Non, elle se réveille enfin et raconte à Noreen son rêve prémonitoire. Elle y voit une époque futuriste et la célébration d’un anniversaire alors que Molly, Gus et leurs enfants se trouve à la table de son mari. Ce passage transpire l’émotion tant il nous renvoie au casting que l’on avait appris à aimer en saison 1 (l’excellente Allison Tolman en particulier). Le procédé du rêve constitue aussi une belle référence à la filmographie des frère Coen à travers une scène tout à fait similaire dans Raising Arizona.

Sometimes, nothing’s broken. Fargo peut tout se permettre. Y compris basculer d’un rêve à la réalité pour revenir à la fuite des Blumquist. Peggy & Ed trouve refuge dans une chambre froide d’un supermarché. Hanzee est à leurs trousses mais lorsque Peggy décide d’ouvrir la porte, c’est Lou qui se saisit d’elle. Alors que le couple avait déjoué la vigilance de toutes les parties, c’est la fin du voyage pour ces deux là. Le « boucher » de Luverne succombe à une balle tirée par Hanzee et Peggy est définitivement arrêtée par Lou.
C’est une fin amère pour Peggy dont on s’aperçoit qu’elle imagine complètement une attaque par le feu d’Hanzee lorsqu’ils sont retranchés dans la chambre froide. Son imagination calque ainsi le passage d’un film (fictionnel de Reagan) qu’elle avait vu dans la cabine de l’oncle d’Ed. Jusqu’au bout Peggy aura été ce personnage bercé d’illusions – elle espère même une prison en Californie – qui avait pourtant, au départ, à coeur de participer à l’émancipation féminine de son époque. Les événements lui auront cruellement renvoyé une réalité absurde et implacable. Alors que Lou la raccompagne à Luverne, leurs conversations ne trouvent pas de terrain d’entente. A l’anecdote de guerre décrite par Lou, qui lui permet de souligner l’importance du dévouement familial, Peggy réplique par son statut de “victime” et sa conviction très/trop individuelle.

Sovereignty. Mike Milligan pense, quant à lui, être parvenu à la consécration. Les Gerhardt décimés, il vient prendre possession de la maison familiale à Fargo et se montre implacable avec Ricky – l’homme de main, à la chaîne en or qui brille par dessus le col roulé, en provenance de Buffalo, et qui aidait Bear sur la fin pour les affaires courantes – en lui expliquant en substance qu’il se voit comme le nouveau roi.
Il déchante pourtant dans les grandes largeurs lorsqu’il constate que son nouveau statut implique qu’il travaille désormais dans un bureau ridicule à la comptabilité, au siège du syndicat du crime de Kansas City. Milligan endosse donc, dans cet épisode, le costume du personnage au parcours absurde par excellence. Voilà un tueur à gage qui s’est évertué à tuer pour survivre en espérant gravir les échelons et de s’apercevoir, en définitive, qu’il a fait tout cela pour ne devenir qu’un vulgaire rouage.
De la même manière, le destin est cruel pour Hanzee. Celui dont la couleur de peau était moquée du côté de Sioux Falls, est dans l’obligation de changer complètement de visage pour échapper à un avis de recherche devenu fédéral. Il a toutefois encore suffisamment de ressources pour obtenir une nouvelle identité. Ce sera Tripoli comme le phoenix qui renaît de ses cendres…

Maybe leave that subtext… Chez les Solverson, Betsy a très vite fait de balayer cette philosophie de l’absurde chère à Camus que Noreen lui explique. Malgré l’imminence de son trépas, la force avec laquelle elle témoigne son amour pour sa fille Molly renvoie à la certitude de l’intérêt supérieur familial soutenu par Lou un peu plus tôt.
Betsy, Lou et même Hank (qui a survécu) se retrouvent dans le living room saturé des jouets de Molly et ne s’émeuvent pas plus que ça de l’interruption extra-terrestre au Motor Motel. D’ailleurs, ce que l’on avait un temps cru être comme des signes cabalistiques du troisième type dans le bureau d’Hank ne sont en fait qu’une tentative de créer un langage universel. On ne pouvait faire plus belle réponse à la thématique pessimiste de l’absurde que par cet homme, récent veuf, qui tente de trouver une parade à la plus grande cause de guerres dans l’histoire de l’humanité : le manque de communication !

La nuit tombe à Luverne.

« – Goodnight, Mr. Solverson. »
« – Goodnight, Mrs. Solverson, and all the ships at sea. »

Émancipation. Avouons le, il y avait comme une peur du vide avant de découvrir cette saison 2. Noah Hawley et ses scénaristes devaient enfin voler de leurs propres ailes et se défaire définitivement de l’épouvantail que constituait l’illustre film des frères Coen. Alors il est vrai que la saison 1 avait fait ses preuves et que cette saison 2 pouvait à nouveau jouer d’une collection de références à la filmographie des frangins cinéastes.
Mais nous n’espérions pas une telle réussite, non seulement dans sa capacité à réinventer le genre, mais surtout dans cette facilité à lui associer des thématiques de fond plus inattendues (le féminisme, la cause indienne…) et une réflexion philosophique (l’absurde bien sûr) au long cours.
Au jeu des comparaisons défavorables, cette saison 2 ne s’incline uniquement que sur une certaine linéarité de son récit. Hormis quelques facilités temporelles, tout s’enchaîne de façon très classique, là où la saison 1 offrait différents points de fuites plus ou moins connectés. On remarquera toutefois que le casting était ici plus conséquent – ceci explique peut être cela – et qu’il aura, d’ailleurs, affirmé encore un peu plus l’exigence élevée d’une série à comédiens hors norme (Dunst, Woodbine, Plemons, Offerman, etc).
A la tête de la série, Noah Hawley sort, plus que jamais, renforcé par cette saison. Il n’est pas difficile de se mettre à la place des pontes de la chaîne pour comprendre qu’ils tiennent, avec lui, une poule aux oeufs d’or. Le voici donc chargé de plusieurs projets de série et la première conséquence de ce succès concerne directement Fargo, dont la saison 3 ne serait pas diffusée avant le printemps 2017. Ce sera donc, peut encore un peu plus par la force des choses, une toute autre histoire !

 

Observations diverses :

  • Tout d’abord, merci d’avoir pris le temps de lire ces récapitulatifs concoctés avec amour. Peut être en avez-vous manqué certains. La navigation (en tête d’article) vous permettra de les retrouver.
  • Alan Sepinwall (Hitfix) a décelé un lien particulièrement délicieux entre cet épisode et la première saison. Hanzee s’apprête à changer d’identité et clame vouloir prendre sa revanche sur le syndicat du crime de Kansas City. Il prononce alors une phrase (« Not apprehend, dead. Don’t care heavily-guarded. Don’t care into the sea. Kill and be killed. Head in a bag, ») qui est exactement prononcé par un chef mafieux dans la saison 1 (s01e06). Il semblerait même que son nom d’emprunt (Tripoli) corresponde… Bravo aux scénaristes !
    Oh et puis, Hanzee va secourir deux jeunes garçons des griffes de deux brutes. L’un d’eux se trouve être sourd. Ne s’agit-il pas de Wrench et Numbers, le duo de tueurs burlesques de la saison 1 ?
  • Decider pousse un peu plus loin la conjoncture en allant jusqu’à évoquer que Malvo est aussi celui qui met fin aux jours de Milligan !
  • C’est Adam Arkin qui réalise cet épisode (ainsi que le précédent). Nous le connaissons mieux pour sa carrière d’acteur durant laquelle il a multiplié les apparitions mais aussi pour des rôles plus réguliers (Chicago Hope, Life). C’est également lui qui interprète le chef de Milligan. Celui qui l’installe dans un petit bureau avant de lui demander s’il joue au golf ! Arkin se confie justement sur cette double expérience du côté de Variety.

 

Un peu de lecture :

  • J’ai déjà eu l’occasion d’en parler dans ces récaps mais le travail de Marguerite Phillips à la supervision musicale est fantastique cette saison. Elle commente très largement son travail du côté de The A.V. Club.
  • Pour le New York Times, Zahn McClarnon (Hanzee) revient sur la trajectoire d’un personnage qui sera progressivement sorti de l’ombre au cours de la saison. Il évoque un peu plus longuement sa carrière pour Uproxx.
  • Pour TVLine, Patrick Wilson avoue avoir croisé son alter ego de la saison 1, Keith Carradine qui effectue une brève scène en compagnie d’Allison Tolman pour ce final.
  • Celui qui est sans doute LA révélation de cette saison, l’acteur Bokeem Woodbine (Mike Milligan) revient longuement sur son personnage pour le THR.
  • Entertainment Weekly propose un reportage très intéressant au plus près du travail de Noah Hawley lors du tournage à Calgary.
  • Pour Esquire, Kirsten Dunst (Peggy) commente elle aussi les choix de son personnage.
  • Enfin, le dernier mot va au patron, Noah Hawley qui explique qu’il faudra être patient avant de pouvoir découvrir la saison 3 qui devrait arriver au printemps 2017.

 

Sources US :

  • De nombreuses recaps circulent mais si vous ne deviez en lire qu’une, je vous recommande la série de récap’ publiés par Vulture.
  • En ce qui concerne la musique, j’ai souvent eu recours aux excellents billets de Rich Kienzie, un chroniqueur musical spécialisé en Country qui décortique chaque morceau utilisé durant la saison sur son blog Get Rhythm.
  • Enfin, le podcast indispensable sur la série est l’oeuvre de Tracy Mumford et Jay Gabler de MPR (radio publique du Minnesota). Le duo livre une analyse complète, drôle et intelligente sur chaque épisode : Aw Jeez Podcast !

Visuels : Fargo / FXP / MGM
Musique :
Black Sabbath “War Pigs” (1970 Vertigo Rec.)
Bobby Womack “California Dreamin” (1968 Minit Rec.)

Prise de hauteur, Fargo s02e09 (récap.)

(FX) s02e09 “The Castle”
Saison 1 & 2 (en cours) à voir chez nous sur Netflix
fargo-season-2-the-castle-image-2

Navigation :
s02e08: « Loplop » <<
s02e10: « Palindrome » >>

Cet avant dernier volet de la saison s’ouvre avec un livre. Tiens donc, encore un ! Celui-ci s’intitule l’Histoire du True Crime dans le Mid West et symbolise assez bien Fargo dans son ensemble, ce fonctionnement sur le registre de l’anthologie qui lui permet de se réinventer à chaque saison, comme une succession de chapitres simplement reliés par une thématique.
Le titre de cet épisode est à nouveau une référence à l’absurde, cette fois-ci à l’un de ces plus célèbres auteurs : Franz Kafka. Noah Hawley (Showrunner de la série, faut-il le rappeler), lui même auteur de romans (son cinquième “Before the Fall” sort en mai), s’offre justement ici une belle réflexion sur la question de la création.

Attention, le récapitulatif suivant analyse ledit épisode en détail !

The Waffle Hut slaughter. L’épisode s’ouvre de manière assez étonnante. Subitement, un narrateur s’exprime et fait référence au récit qui nous intéresse comme s’il était écrit dans un livre qu’il nous propose de commenter. Il annonce notamment les événements de Sioux Falls et insiste sur le couple de Peggy & Ed dont les vies s’apprêtent à être bouleversées “pour toujours”.
La voix de ce narrateur vous a peut être semblé familière. Et pour cause, puisqu’il s’agit de Martin Freeman (Lester dans la saison 1) qui s’exprime ici avec son accent “normal” d’acteur anglais (par opposition avec son accent midwest qu’il utilisait la saison passée).

We are not alone. On reprend ensuite le cours des événements là où on les avait laissés. Dent (oHanzee comme l’appelle le narrateur) est en fuite et va emprunter de la superglue à la station service pour refermer une vilaine plaie à l’épaule, signée Peggy.
Quand aux Blumquist justement, il sont l’objet d’un débat policier à bâtons rompus. Ce n’est plus deux mais trois juridictions qui se disputent le couple de fugitifs. Les locaux de Sioux Falls et derniers arrivants ont la main et décide de mettre en place le plan le plus risqué possible, au grand désespoir de Lou et Hank. Ils attendront le rendez-vous avec Mike Milligan au Motor Motel comme convenu par Ed. Peu importe qu’un Hanzee en mode Rambo traîne dans les parages, peu importe aussi qu’il ait refroidit le propriétaire de la station service. Décidément, tout cela va très mal finir…

When is all this madness going to end? Pendant ce temps là, Mike Milligan embrouille sa  hiérarchie et fait mine d’avoir les choses en main. Hanzee fait croire à Floyd que Dodd est encore vivant et détenu au Motor Motel. Betsy Solverson est victime d’un malaise dans sa cuisine et c’est Molly qui la découvre sur le sol. Enfin, Lou apprend que Constance Heck (la patronne de Peggy) a été étranglé dans sa chambre d’hôtel.
Alors que Lou avait été escorté jusqu’à la frontière de l’état, il retourne au Dakota pour constater la scène du meurtre de Constance et croise le regard des Gerhardt (en route pour le Motor Motel) alors qu’il rejoignait sa voiture. Tout est en place pour que le massacre ait lieu !

We’ll be together again… On high. Le carnage tant annoncé se déroule sous nos yeux mais il est traversé par l’événement le plus improbable qui soit, l’irruption d’une vaste soucoupe volante au dessus du champ de bataille. La confusion est totale mais elle permet à Lou de se débarrasser de Bear. Les Gerhardt sont décimés, y compris Floyd qui sera poignardée par Hanzee, La plupart des forces de l’ordre sont abattues également hormis Schmidt et Solverson. Hank, blessé, semble également très mal en point.
Les Blumquist s’échappent à nouveau, poursuivi par Hanzee, lui-même poursuivi par Lou. Le final s’annonce palpitant !

Kafkaesque. Je l’évoquais en introduction, le titre de cet épisode (“le château”) est aussi le titre d’une oeuvre de Frank Kafka. L’écrivain y raconte l’histoire d’un personnage qui se rend dans un village pour y exercer son métier auprès des propriétaire d’un château. Au cours du récit il lui sera impossible d’établir une quelconque communication constructive avec aucun des différents personnages qui peuplent l’endroit.
Le parallèle renvoie évidemment à Lou qui se trouve confronté à un mur et ne parvient pas à faire entendre raison à ses collègue de l’état voisin. Non seulement il ne veulent pas l’entendre mais ils en conçoivent une certaine animosité. Cette situation interpelle fortement le téléspectateur. Comment peut-on être aussi obtus ? La situation est sciemment exagérée mais en y regardant de près, on s’aperçoit que ce genre de comportement egoïste et borné n’est pas si déformé.

E.T. L’apparition de la soucoupe volante était attendue. Une multitude d’éléments l’indiquaient en commençant par le premier épisode et les lumières qui avaient attiré Rye sur le capot de Peggy. C’est à rapprocher du massacre en lui même que l’on savait imminent. Au fond, ces deux événements (la soucoupe et la tuerie) étaient inéluctables et cela aurait dû conduire à un épisode assez convenu.
Il n’en est pourtant rien car il y a cette soudaine narration qui vient élever la conscience du téléspectateur en provoquant un questionnement. Malgré la fameuse vraie-fausse mention “ceci est une histoire vraie”, Fargo n’est qu’une oeuvre de fiction après tout et l’ouverture du livre en début d’épisode est là pour nous le rappeler.
On peut également penser que la présence extra-terrestre symbolise ici la main du scénariste qui, d’un trait de stylo lumineux, décide de provoquer la mort d’un personnage plutôt qu’un autre !
La série trouve, quoi qu’il en soit, une distance rare dans la production contemporaine tout en s’appropriant des question simples et complexes à la fois.

 

Observations diverses :

  • Oui, vous avez bien vu, il semblerait bien que Ben Schmidt (chargé de la garde de Peggy & Ed dans une chambre du Motor Motel) regarde CHIPs en mangeant des chips !!
  • Le titre musical qui accompagne la fin de l’épisde est à nouveau une référence à la filmographie des frères Coen. Il s’agit de l’artiste Britt Daniel (habituellement présente au sein de Spoon) qui reprend le “Run through the Jungle” de Creedence Clearwater Revival, lequel titre faisait partie de la bande son de The Big Lebowski.
  • Et puis Ben Schmidt (encore lui) s’exclame : “It’s Rapid City all over again”. Il y a de nombreuses villes nommée ainsi aux States mais il s’agit vraisemblablement de celle se trouvant dans le même état du Dakota du Sud, à l’autre extrémité (ouest) pour exact. Doit-on y voir l’annonce du lieu de la prochaine saison de Fargo ?!

 

Un peu de lecture :

  • Pour le Wall Street Journal, Zahn McClarnon (Hanzee) explique avoir été agréablement surpris par la manière dont le récit s’empare de la cause indienne.
  • Pour Hidden Remote, Jean Smart (Floyd) décrit la personnalité de son personnage et en particulier son côté diabolique.
  • Pour Variety, Patrick Wilson (Lou) donne son sentiment sur la rencontre du 3ème type.
  • Pour Entertainment Weekly, Noah Hawley livre aussi son avis sur la question extra-terrestre. A noter, pour compléter, que Variety évoque une nouvelle prolongation du contrat de l’auteur avec la chaîne (FX) et fait le point sur ses projets en préparation.

Visuels : Fargo / FXP / MGM
Musique : Cymande “Getting it Back” (1972 Janus Rec.)

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